27.11.06

A fond la forme !


… je m´entraîne quasiment tous les jours depuis 3 mois (musculation, gymnastique, biking, etc). Sans tomber dans l’excès, sachez que même à nos âges canoniques on peut progresser fortement, et surtout nous avons beaucoup plus de force en nous que nous le supposions. Il faut simplement être motivé, accepter au départ quelques semaines de franche torture, et surtout être suivi par des pros qui savent doser l´effort (performance sur mesure, surveillance des fréquences cardiaques, etc.).

Mais après la période de « reprise en main », on sent un changement très net (puissance, élasticité musculaire, meilleure respiration, et dans l´ensemble un bien-être très agréable).

Allez, gardez la pêche !

Michel C

16.10.06

Discours de Pierre Mathieu


... à l'occasion d'une assemblée générale des Anciens du Collège Jules Méline.

Cher président,

Permettez-moi de ne pas vous remercier pour les paroles élogieuses que vous venez de prononcer à mon encontre. Je les attribuerai à votre grande délicatesse et à votre savoir-vivre,

Mais elles reflétaient bien peu, convenez-en, ma médiocre prestation romarimontaine.

Relisant dernièrement la liste des présidents de banquets de votre docte association, j’imaginais mal quelle était ma place auprès des personnalités qui firent ou font encore la renommée de nos vieux collèges.

Cependant j’ai toujours eu le sentiment que si un jour cet honneur me frappait, j’y ferais face volontiers, en lieu et place d’un ancien élève qui l’aurait véritablement mérité en tant que prix d’honneur du collège en 1932.

Je veux, vous l’avez bien compris, parler de mon père, et cette fois mon cher président, c’est un merci très cordial que je vous adresse, pour la partie d’introduction le concernant, ainsi que tous ceux qui me sont chers.

Le Collège Jules Méline est pour moi une vieille histoire de famille.

Si mon père y fit des études secondaires ainsi que sa sœur, c’est là aussi qu’il connut ma mère quelques années plus tard, alors qu’ils étaient tous deux prisonniers dans les bâtiments du collège, affectés pour l’occasion au service de Santé en ce début de deuxième guerre mondiale.

Il me faudrait écrire un ouvrage en dix tomes pour vous conter ma propre captivité. Réjouissez-vous à l’idée que je me bornerai à effleurer le sujet en essayant d’esquisser quelques souvenirs allant de mon incarcération à mon régime de semi-liberté, les deux grandes phases de ma détention romarimontaine que j’effectuai sous le matricule 92.

Ma mise sous écrou était programmée fin septembre 1955.

L’entrée au collège était encore un évènement au fond de la vallée de la Moselle, et les commerçants bussenets m’avaient couvert de cadeaux allant de la bouteille d’eau de Cologne au papier à lettres sans oublier, bien sûr, les victuailles indispensables à toute survie.

Il est vrai qu’il s’agissait d’une véritable expédition qu’il était nécessaire de préparer à fond.

Le voyage présentait à lui seul une aventure inhabituelle pour le petit garçon de dix ans ayant peu quitté sa campagne, accoutumé à la liberté, au milieu des forêts, des champs et des ruisseaux.

A cette époque, la ligne de chemin de fer desservant la haute vallée était encore très souvent parcourue par des locomotives à vapeur tractant trois ou quatre wagons de troisième classe, fatigués par les transports de troupe et de prisonniers des deux guerres.

Ainsi pour moi, ils poursuivaient leur service ; heureusement, lors du premier voyage, je n’étais pas conscient de l’épreuve qui m’attendait.

Se retrouver le premier soir tout seul, à trente kilomètres de chez soi -quelle distance- entouré d’inconnus, retranché derrière des grilles fermées à double tour, surveillé à chaque pas, jusqu’au moindre souffle, dans des dortoirs sans fin, dépourvus de tous ces petits objets qui délimitent l’espace d’un enfant et le rassurent…

C’était trop me demander et je regrettai immédiatement d’avoir réussi l’examen d’entrée en sixième.

Quelques figures vinrent heureusement éclairer mon goulag.

Il y eu d’abord le concierge. Artiste méconnu, tant de la trompette que des arabesques aquatiques précédant le balayage, ce si gentil Monsieur Baum et sa femme qui, pour avoir connu mes parents pendant la guerre, m’appelèrent affectueusement « Pierrot ».

Il y avait aussi l’infirmière, Joséphine Bull, qui détenait le secret des tisanes de tilleul qu’elle cueillait elle-même en juin, à la manière des druides, perchée sur le transformateur malgré son grand âge.

Ma mère lui avait confié pour moi un peu d’argent « en cas de besoin » et je lui rendais visite pratiquement tous les jours pour obtenir cinq ou dix francs (anciens bien sûr) nécessaire à l’achat d’un carambar ou d’un rouleau de réglisse à la conciergerie. Cela lui imposait une comptabilité impressionnante qu’elle suivait avec le plus grand soin.

La rigueur de l’internement, qui ne souffrait aucune entorse entraînait la visite mensuelle d’une grande figure du gotha romarimontain : le coiffeur Loulou Bruger. Je faisais partie de ses fidèles clients et j’aimais écouter ses commentaires et ses chroniques de la vie extérieure :

Je les recevais comme une bouffée d’oxygène.

Intra-muros, le cycle des journées était immuable : lever à 6h30, pliage des draps et des couvertures que nous devions placer sur une des moitiés du matelas, l’autre étant réservée au tabouret qui était notre unique mobilier individuel.

Toilette –je devrais dire passage devant les lavabos bien alignés distillant un filet d’eau glacée.

Puis 7h : étude jusqu’au petit déjeuner composé d’une tranche de pain soigneusement tronçonné par Lucie qui avait de l’économat une vision très étymologique, d’une assiette de confiture et de café dont je ne me rappelle plus le goût exact, car je n’en bus qu’une seule fois, et depuis ce jour, je n’ai pas encore eu le courage de renouveler l’expérience.

Les cours du matin avaient souvent lieu en salle 19 au premier étage du bâtiment annexe.
Ils étaient ponctués par les coups de maillet du dernier élève de la section de tonnellerie située au sous-sol. Il s’affairait autour d’un brasero disposé sur le bord de la rue Paul Doumer.
En plus des martèlements, la fumée âcre des copeaux de chêne consumés montait jusqu’à nous, de même qu’une fois par mois le cri d’un chiffonnier poussant son chariot en scandant

« chiffons, fer, cuivre et métaux, vl’a l’chiffonnier ».

C’est par contre, chaque jour que retentissaient trois sonneries vers 9h30 – 10h, annonçant l’arrivée du docteur Lacour, Justin, qui venait visiter les prisonniers. Nous avions alors le droit de sortir des cours pour aller lui exposer nos maux . Ceux-ci n’avaient pour origine qu’une leçon non apprise ou une interrogation écrite à laquelle nous voulions échapper. Savant praticien, Justin se laissait peu berner par nos sornettes et prescrivait toujours un , deux ou trois de ses remèdes miracle, selon l’état de son patient. Il s’agissait de l’aspirine, de la tisane de tilleul, ou des bains de pieds.

Joséphine Bull n’avait plus qu’à officier, consciente de ses responsabilités et des conséquences dramatiques d’un éventuel dépassement des doses prescrites !

Le deuxième rôle de Justin Lacour consistait à nous examiner une fois par an.

En slip devant lui, j’étais toujours très impressionné quand, tirant l’élastique, il se penchait pour mieux voir et se relevait en déclarant l’air satisfait : « catégorie 1 ». Je suis encore très fier de ce constat qui m’élevait à un niveau de viande bovine intéressant, pour ne pas dire enviable !

Mais revenons à notre journée type. A midi c’était la cérémonie du réfectoire. Une véritable messe solennelle :

Rangs bien alignés le long des arcades.

Silence religieux et réglementé par des pénitences sous forme de colles.

Lavabos puis salut du Saint-Sacrement ou, plus exactement de la Sainte-Trinité composée du Principal André Claude, le « papou », du Surveillant Général Ancel et de l’économe Maurice Harmand, « Boulette ».

Midi et soir, par tous les temps, ils se tenaient debout, observant chaque élève les saluant au passage. Nul ne pouvait se soustraire à ce ballet bien réglé. Il était la condition d’accès aux délices du chef « Popaul ».

J’ai effectué depuis cette époque des recherches très approfondies, mais je n’ai pas encore découvert la moindre mention de ce haut lieu de la gastronomie dans quelque guide Michelin ou Gault et Millau que ce soit. Quelle injustice !!!

Je ne retrouverai jamais un tel maître queux, capable d’accommoder si merveilleusement les pommes de terre à l’eau en y parsemant quelques brins de persil haché, ou d’habiller si délicatement les nouilles en les couvrant d’un fin voile tissé dans le gruyère râpé.

Après le déjeuner, arrivait le moment de la montée au dortoir où quotidiennement nous détruisions nos œuvres du petit matin en refaisant nos lits.

Puis l’après-midi s’étirait lentement, ponctué de récréations, de cours et d’étude.

L’heure du dîner arrivait, précédée des mêmes rites que ceux du déjeuner et 8h sonnaient annonçant l’heure du coucher pour les petits.

La tête sur l’oreiller, c’était le moment des rêves, seules illusions de liberté.

Cette vie d’internat trop stricte m’était insupportable. Je m’étais installé sur une sorte de nuage qui me portait vers des horizons bien éloignés de l’ordre et de la discipline.

Cela me valut un nombre incalculable de colles du dimanche, qui, j’en suis persuadé, pourrait figurer en bonne place au Guinness.

Cette situation ne faisait qu’aggraver mon mal de vivre dans un espace ou je me sentais véritablement martyrisé par des professeurs et des pions dont je préfère encore aujourd’hui taire les noms.

Dans cette immensité d’incompréhension, sûrement mutuelle, je garde malgré tout le souvenir de quelques oasis.

A commencer par Antoine Picard pour qui le récit de nos loisirs dominicaux était plus important que la déclinaison des faux imparisyllabiques.

Par Beaumont qui avait compris que pour moi les dictées tirées de Frison-Roche étaient plus captivantes que les pièges grammaticaux inventés par deux vieux inspecteurs primaires retraités.

Par Claude Mougeolle qui nous passionnait par sa présentation du Cid ce qui me rapprochait ainsi du théâtre du peuple.

Par Charles Perrin, professeur, ainsi qu’il se présentait, avec sa merveilleuse prononciation des patronymes étrangers.

C’est sûrement grâce à eux que j’arrivai à me hisser péniblement vers la seconde, abandonnant enfin le premier cycle, et découvrant enfin l’étape de liberté surveillée.

En effet, à partir de la seconde, les études littéraires de la section B étaient transférées au lycée de filles ! Quelle aubaine !

L’interne de Jules Méline devenait l’externe de Anne-Charlotte de Lorraine.

Nous étions 4 ou 5 dans cette situation et nous fûmes accueillis par Mademoiselle Milville très soucieuse des bonnes mœurs de son établissement.

Ses premières paroles eurent trait à l’attribution d’une cour de récréation spéciale où nous pouvions fumer notre cigarette à l’abri de tout regard féminin. Elle enchaîna en nous disant de « faire contre les murs » (sic).

Rapidement nous prîmes nos habitudes. Sur le parcours séparant les deux lycées, nous avions établi un arrêt quotidien au «cul de sac », endroit fréquenté par le personnel enseignant et de surveillance. Ce n’est qu’en terminale que nous l’abandonnâmes pour les banquettes arrière du café des arcades.

Nos déplacements nous offraient, vis-à-vis des pauvres séquestrés de Jules Méline, une position stratégique dont la contrepartie était le transport du courrier. Une véritable poste parallèle, à l’abri de toute censure, qui nous obligeaient à négliger les hors d’œuvres afin d’assurer une distribution exprès : le courrier des cœurs ne pouvait pas attendre !

Enfin pour moi les cours avaient plus d’intérêt et les professeurs me semblaient plus sympathiques, peut-être en avais-je moins peur ?

Mademoiselle Milville que nous appelions affectueusement « Paulette » nous distillait un condensé de mathématiques ajusté à nos modestes connaissances, tandis que « Thésou », je veux dire Mademoiselle Chiron, nous initiait à la poésie latine, scandant les Bucoliques, ponctuées de brèves et de longues. Je l’entends encore scander « sustentata » et nous donner des exemples immuables de grammaire « invitus invitam, Titus Berenicem dimisit ».

Il y avait aussi la merveilleuse Adrienne Kunnert, à laquelle je me dois d’accorder, ainsi qu’à son mari, un paragraphe spécial.

Depuis ma quatrième, ils habitaient à Jules Méline, où Jean-Pierre avait été nommé surveillant Général. Ce dernier qui me punissait plus qu’à mon tour, atténuait en même temps mes souffrances en m’invitant à rejoindre son appartement pour y partager le dessert de la famille, boire une petite liqueur et conduire ses jeunes enfants à l’école communale. Il avait tout de suite compris que mon cas nécessitait un minimum de liberté.

Les Kunnert étaient de purs intellectuels, se chamaillant souvent à la manière des personnages de Molière, au milieu de quatre enfants très turbulents et d’une multitude d’invités qui profitaient tout comme moi de cette table et de ces cœurs toujours grand ouverts.

Souvent Jean-Pierre fulminait, prêt à défendre de grandes causes, parlait fort, je devrais dire déclamait (vieux restes de sa trop brève carrière théâtrale) et Adrienne regardait passer l’orage, d’humeur toujours égale, image personnifiée de la bonté.

Ce fut donc un grand plaisir pour moi de la trouver comme professeur d’Allemand jusqu’à la philo, et je découvris grâce à elle toutes les subtilités de Stephan George.

Ainsi grâce à elle, mon attrait pour les langues se développait. Il en fut de même pour l’Anglais avec Monique Ballas. Je ne l’avais jamais eue comme professeur alors que je l’avais vue « débarquer » de son Nice natal sous le nom de Monique Colombier, fort jeune et jolie, toujours élégante et complètement hétéroclite au milieu de ses confrères et consoeurs de Jules Méline.

Elle attirait l’envie de tous, mais savait protéger sa vie personnelle en restant toujours à l’écart du microcosme professoral.

De retour à Jules Méline, le temps d’une 1ère B, nous fûmes placés sous la houlette de Lucien Barthélémy –Bartho- pour la physique/chimie. Quel homme ! Il inventait les problèmes de la semaine suivante en arpentant les allées et ne s’arrêtait qu’à nos cris effarés devant la difficulté des questions.

Sortant alors de son univers, il réalisait qu’il avait affaire à des littéraires et transformait son discours en « oh les B, les B, essayez de traiter la première question, ce sera déjà un miracle si vous y parvenez ». Sa perspicacité était rarement démentie, et, lorsqu’il rendait les copies, il prenait un malin plaisir à comparer nos notes avec celles de nos parents à qui il avait déjà enseigné 30 ans auparavant.

En ce qui me concernait, vous imaginez clairement les conclusions.

Enfin, le latin et le français nous étaient distillés par Monsieur Ketterer, Kékette pour les intimes ; grand puriste de la langue française, il n’a hélas pas déteint sur moi, mais je dois avouer qu’il revient à ma mémoire bien souvent.

Comment ne pas se rappeler (verbe transitif) les pléonasmes comme « en effet », les tournures impropres comme « basé sur » et « afin que » au lieu de « fondé sur « et « afin de » qu’il nous rabâchait à juste titre chaque semaine.

Pour ce qui est du latin, nous devions lui rendre une version chaque lundi. Pendant un an, je trouvai tous les prétextes imaginables pour ne la lui rendre que le mardi :

Le Gaffiot était trop lourd à transporter jusqu’à Bussang où je passais tous mes week-ends ;

Ma valise avait été volée dans le train ;

J’avais perdu mon sac ;

Le chien avait dévoré ma copie.

J’en passe et des meilleures, et je pense qu’il tenait compte de la fertilité de mon imagination pour accepter chaque semaine mes arguments-massues !

Je me dois de terminer cette galerie de tableaux par notre professeur de philo, Monsieur Thiébaut ou plus exactement » Triphon Tournesol », qui nous apprenait comment « ne pas aller dans le nid chaud du voisin » -je vous épargne les réactions de son auditoire mixte –et la phénoménologie qu’il avait découverte auprès de Gaston Bachelard, l’illustre philosophe et ancien facteur de Remiremont.

Parallèlement aux études, l’internat me pesait moins.

Au dortoir avait pris place une chambrée de 6, contigüe à l’appartement Kunnert. Nous y avions une paix royale qui nous permettait de nous lever cinq minutes avant le petit déjeuner.

Les pions dont l’âge était voisin du notre, entretenaient avec nous des relations amicales et les sorties du jeudi après-midi passées dans les bistrots de la Grand’Rue me faisaient oublier petit à petit ma vie pénitentiaire. Je ne voudrais pas pour autant oublier mes amis de détention ou de semi-liberté. Comment pour moi ne pas nommer Michel Thévenin que nous avons rasé au cours d’une nuit épique et qui provoqua une véritable révolution en arrivant au lycée de filles. IL fut renvoyé sur le champ au grand désespoir de son grand-père, le président Belet qui par mesure de sauvegarde lui avait apporté un béret.

Daniel Forel, Gilles André, Jean-Claude Demesy, Henri Grandgirard, Martine Bammert et ses parents qui m’offrirent si souvent l’hospitalité, et les autres qui me permettent aujourd’hui encore de vérifier la véracité des propos de Saint-Exupéry « nous avons tous goûté en retrouvant des camarades, l’enchantement des mauvais souvenirs ».

5.10.06

Impressions ...


... à propos d'un week-end ensoleillé et chaleureux

J’avais espéré que le soleil soit de la partie.

Je n’osais pas imaginer ces retrouvailles autrement que dans cette belle lumière d’automne, avec le soleil pour nous faire admirer le lac des Perches et les montagnes au loin,

Et tout cela s’est réalisé, avec en plus, le bonheur tant attendu de vivre ces moments ensemble.

Depuis, j’ai reçu des remerciements de toutes sortes : des lettres, des courriels, des coups de téléphone et aussi de nombreux et superbes cadeaux. Vous m’avez gâtée et je vous en remercie du fond du cœur.

Aujourd’hui, je suis très heureuse d’avoir proposé cette réunion, car maintenant je crois pouvoir dire que nous avons partagé un excellent week-end, meilleur encore que nous ne l’imaginions.

J’ai eu l’impression que chacun d’entre nous s’y sentait bien, même nos conjoints, ce que j’ajoute en connaissance de cause ! La bonne humeur a régné tout au long du week-end et la joie se lisait sur tous les visages.

Voilà pourquoi je crois pouvoir vous renvoyer à tous une partie des remerciements, puisqu’en fait c’est grâce à chacun de nous que ce week-end fut une réussite. Nous sommes tous arrivés là-haut avec la certitude d’y vivre quelque chose d’extraordinaire et effectivement revoir des gens qu’on aimait bien et dont on n’a pas eu de nouvelles pendant quarante et un ans est un évènement : nous l’avons vécu, et nous pouvons le dire !

Laissons à présent germer des idées pour un nouveau week-end ensemble dans un avenir moins lointain.

AMITIES A TOUS

Ginette C - Le Thillot - 4 octobre 2006

3.10.06

Extraits savoureux ...


... lus dans les "e-mail" :

Georges Edouard :
"Au moins ces zezettes auront fait « jazzer », quelle idée a eu Zabeth, on va devenir zinzins, mais bon, tant qu’on ne sème pas la zizanie, il ne manque que Zazie dans le métro, ou mieux en zeppelin.
Rien de tel qu’un zeste d’humour, pour notre bande de zigotos, avec certains qui ne pensent que zizi, sans se préoccuper d’autres zones
érogènes, qui risquent de finir en zigzaguant tels des zombies, alors que d’autres voudraient s’envoyer en l’air en zeppelins pour mieux zoomer sur les zouaves d’en bas.
Allez, zut pour les zozos tristes, allez vous faire voir chez les zorilles survivants, zou !!"


Francis M :
"Je viens de me taper une Zézette de Sète ce matin, ceci dit sans vulgarité aucune, mais pour faire honneur à Elizabeth, la femme de Georges, qui m'a fait ce cadeau; d'ailleurs, je pense qu'une zézette par jour, c'est un bon rythme et je le conseille à tous ... "

Michel T :
" Marrant, les Zézettes de Sète ..."

Blanche :
" ... les Zézettes sont si craquantes ... fondantes et sublimes au palais ..."

Francis :
" Une coquille malencontreuse imprimée sur les boîtes nous a fait lire "Zézettes de Sète", il fallait lire "Zézettes de sept (centimètres)", rapport avec Georges-Edouard ..."

Michel C :
" A noter que dans les ingrédients, il y a de la poudre levante. Incroyable !!"

Claude V:
"Gourmand comme je le suis, j'ai déjà mangé toute la boîte sans regarder la composition. J'attends avec angoisse les effets secondaires."

André, le docteur :
"... à propos des effets attendus, ( je) parle des effets principaux "

Marie-Odile :
"Moi aussi, j'ai mangé toutes les Zézettes ! J'ai passé une excellente nuit."

Si vous aussi, vous aimez les Zézettes, cliquez sur Recette1 et Recette2



Acte de contrition ...


Merci Ginette,

D’avoir eu l’idée de ces retrouvailles
De nous obliger à nous bouger,
De retrouver les Vosges
De nous réunir et faire ce repas convivial

De retrouver les anciennes et anciens camarades,
De pouvoir nous faire ressentir une pointe de nostalgie

De faire un retour de 41 ans en arrière d’un seul coup de baguette magique

Merci Ginette
Et, Merci à ton époux André pour sa patience

Mais beaucoup plus important pour moi, ce soir, je te remercie car, je vais enfin avoir l’occasion inespérée de soulager ma conscience vis-à-vis de vous les anciens de l’année du bac 1965.

Oui, il y a longtemps que mon Surmoi me taquinait pour que je présente des excuses pour mon comportement insolent de troublion de la classe…

J’ai peut-être même en partie la responsabilité d’échecs à ce fameux Bac en ne permettant pas à mes camarades, par un comportement plus sérieux, de mieux profiter des lumières de nos professeurs si émérites.

Je vous prie de m’excuser pour les jeux de thèse et anti-thèse dont nous avons abusé avec Georges Charles en cours de philo avec Tournesol trop complaisant qui se laissait entrainer,

Je suis désolé de ne pas avoir mieux révisé mes cours d’histoire et géo, et d’avoir essayé de donner le change à Cussenot quand elle m’interrogeait, et me donnait des notes que je ne méritais pas parce qu’elle avait un petit faible pour moi,

Je suis profondément gêné d’avoir contribué à donner une image fausse des garçons aux filles de 1ere et seconde qui étaient aussi dans les préfabriqués, et qui étaient fascinées par les garçons de la classe de philo,

D’avoir donné un mauvais exemple et poussé quelques petits camarades à se faire aussi remarquer par des plaisanteries stupides,

encore que, la surveillante générale m’ayant collé pour mauvaise influence sur la classe, j’ai donc déjà un peu payé l’addition.

J’étais déjà un habitué, puiqu’à Jules Méline Kunher avait déjà fait de même, lorsqu’en première j’étais venu à cheval au lycée, en le garant dans le garage à vélo, ou encore lorsque dispensé de pym j’avais fait en partie le challenge du nombre à cheval.

Je suis contrit pour avoir été un mauvais fils pour mon père, ainsi qu’un mauvais exemple en tant qu’ainé vis-à-vis de mes 5 petits frères,

Tant que j’y suis, je peux également m’excuser pour avoir été réformé du service militaire pour allergie à la poussière de caserne,

Pour toutes ces raisons,
merci mille fois Ginette de me permettre ce soir de faire acte de contrition, en espérant que vous consentirez ce soir à me pardonner…

Sans quoi je ne pourrai soulager ma conscience, et profiter pleinement de cette sympathique réunion à Rouge Gazon.

Georges-Edouard Parnot - 23 septembre 2006

Le blues du D.J.


Salut à tous. Il y a une semaine, je pensais au final de mon programme, pour lequel j´avais prévu « time to say goodbye par Sarah Brightman & Andrea Bocelli », un tantinet dramatique.

Pendant le déjeuner je me demandais à quel moment j´allais lancer la chanson, sachant que dès les premières notes, tout le monde aurait compris que ce beau week end était fini. J´ai tout fait pour retarder ce moment, puis c´est Georges Parnot qui a déclenché le « repli », et chacun a repris tranquillement la route (sauf moi, puisque j ai encore diné chez Annette Claudel , et pris le petit déjeuner lundi avec Nicole Perlier et Marie-Odile). Je n´avais pas envie de quitter nos belles Vosges, mais il faut quand même bien rentrer chez soi !

En tout cas, merci pour les nombreux témoignages de sympathie, mais je tiens à repréciser que c´est notre Ginette qui a fait tout le boulot. En fait, c´est moi qui me suis amusé le plus ! C´était même plutôt inespéré, à près de 60 ans, de pouvoir encore animer une soirée, ma période "active" étant plutôt dans les années 80 (voir photo en annexe). Et puis, avec l´informatique, on peut faire des choses fantastiques facilement avec un niveau technique excellent (oui Marie-Odile, l´informatique, c´est facile !!!!)

J´ai trouvé la farandole assez poilante, comme dirait Francis : comme je voyais que beaucoup de dansaient pas, j´ai demandé à tout le monde de se lever et de faire le tour du restaurant, vous avez tous suivi le mouvement et traversé la salle où les gens étaient en train de diner, puis à l´étage où il y avait les chambres, finalement je vous ai perdu de vue pendant près de 10 minutes, et vous êtes revenus à votre place contents comme des gamins, vous les parents et grands parents !!!

J´ai bien aimé aussi la suberbe randonnée, on avait l´impression d´un groupe de copains qui se retrouvent régulièrement. Personnes parmi les randonneurs rencontrés en chemin n´a pu penser que nous ne nous étions pas revus depuis 40 ans !

Voila, je me suis assez épanché pour aujourd´hui, à la « r´voyure »

Michel Costi - 2 octobre 2006

29.9.06

Rando du dimanche




Rendez-vous était donné aux marcheurs pour une courte randonnée de 2 heures.

Le groupe, fort d'une trentaine de randonneurs, s'est rendu tout d'abord au col des Perches, progressant sur un étroit sentier rocailleux rendu glissant par les ondées matinales.

Le soleil de plus en plus présent faisait miroiter les eaux du magnifique Lac des Perches en contre-bas du chemin menant à la surprenante prairie de la Bers. De là, la vue s'étend sur la plaine d'Alsace et la Forêt Noire en Allemagne. Par temps clair, il est courant d'apercevoir les Alpes suisses.


Après un temps de repos au refuge de la Bers, la progression a repris le long d'un sentier assez raide qui a malmené les mollets les moins endurcis ... Ce sentier a conduit notre groupe au sommet de la Tête des Perches avec une dernière vue imprenable sur le lac.

Le retour s'est effectué en douceur vers la Ferme Auberge où, l'appétit ouvert par le grand air, nous attendait une table accueillante pour notre dernier repas pris en commun.

Claude Valroff - 24 septembre 2006

Mot d'accueil de Ginette



Il y a de l’émotion dans l’air ce soir, c’est pourquoi je ressens le besoin de vous dire quelques mots, mais soyez rassurés je ne vais pas amputer votre temps ensemble, je vais être brève.

D’abord, je vous souhaite la bienvenue à tous et à toutes dans cette région où nous avons parcouru un petit bout de chemin ensemble. Nous nous sommes quittés en 1965, le soir du bac pour les uns, après quelques boums où nous arrosions notre succès pour les autres.
C était cette année-là un bel été ensoleillé et c’était notre grand départ dans la vie…

41 années se sont écoulées depuis – qui le croirait ? Mais voilà que ce soir, nous faisons un grand bond en arrière et c’est avec bonheur que nous nous retrouvons pratiquement sans appréhensions, les nombreuses discussions que nous avons eues sur internet les ayant en grande partie gommées.

La toile en effet nous a permis de nous retrouver, mais surtout de nous reconnaître..et même de faire connaissance, car à l’époque nous étions très timides entre filles et garçons. C’était pour nombre d’entre nous la première fois que nous étions en classe mixte…si nos enfants nous entendaient, il se moqueraient..

La toile nous a aussi permis de nous raconter un peu : notre travail, nos vies personnelles et professionnelles en France ou à l’étranger, nos enfants..on aurait pu les rassembler tous en colonie de vacances il y a quelques années ; je regrette qu’iI m’ait manqué des réponses pour en calculer le nombre ! Ce n’est pas perdu, vous allez me le dire ce week-end.

QUARANTE ET UNE ANNEES DE VIE, voilà, c’est tout, mais pas n’importe lesquelles puisque ce sont les nôtres.

Et puis juste encore une pensée pour ceux qui s’étaient inscrits et qui ont eu des empêchements de dernière minute :

- Gros ennuis de santé pour Françoise Grosjean El Alaoui, qui n’a pu quitter son domicile au Maroc et qui m’a demandé de vous dire qu’elle sera heureuse d’accueillir chez elle tous ceux qui passeront par Kénitra.

- Samedi de travail programmé après le choix de notre date pour Marie-José Frichement Ranno à Paris, ce qui m’a vraiment fait mal au cœur, car c’était en discutant avec elle que l’idée avait surgi de tenter de nous retrouver tous.

- Obligation de rester à son poste pour Jean-Marie Walch à Budapest à cause de la crise économique qui sévit en Hongrie en ce moment.

- Obligations professionnelles pour Odile Braun Joutard et pour Michel Thévenin qui lui sera demain parmi nous.

- Fête de famille, mariage à Lyon plus précisément, pour Gabriel Barnet.

- Arrivée d’amis canadiens pour Françoise Rommeveaux,

- déménagement pour Danièle Pierrat Perrin.

J’espère que je n’ai oublié personne, j’ajoute que tous les absents vous souhaitent un formidable week-end.

Un mot aussi pour remercier tous ceux qui m’ont aidé à réaliser ce week-end, d’abord dans mes recherches et puis dans l’organisation de ces deux journées.
Maintenant il me reste à vous dire : bonnes retrouvailles à tous et bonne continuation dans nos échanges afin que les liens que nous venons de commencer à tisser se resserrent ; ils nous permettrons, je crois, d’apporter du bonheur aux années à venir.

Ginette Chevalier - 23 septembre 2006

Dans la presse locale ...


Après 9 mois de recherches intenses, Ginette Chevalier, aidée d'une ancienne bachelière, ont pu apprécier le fruit de leur travail.

L'idée était de réunir toutes les personnes qui ont passé le bac philo en 1965 à Remiremont au lycée de filles du Tertre.

Pour retrouver ces bacheliers, une liste officielle des élèves inscrits dans cette classe a été fournie par M. Barnet, documentaliste au lycée André Malraux de Remiremont. Puis, Ginette Chevalier a fait des recherches d'après les noms de familles placés sur cette liste, mais aussi par le biais d'internet et par le bouche-à-oreille.

Il aura fallu trois mois pour retrouver les adresses et encore six mois pour finaliser cette concertation sur internet et, samedi soir, quarante-deux personnes, avec les conjoints (tes) se sont retrouvées sur les hauteurs de la commune au Rouge Gazon. Certaines personnes n'ont pas hésité à faire un long périple, venant de Toulouse, de la région parisienne, de Montpellier et même d'Allemagne. Tout au long du repas, les souvenirs d'enfance ont fusé de toutes parts se rappelant les bons moments passés ensemble.

Christian Luttenbacher, gérant de la station, avait concocté un repas somptueux
qui a fait l'unanimité auprès des convives.

Il est certain que ces retrouvailles seront pérennisées dans les années à venir.

La Liberté de l'Est - 26 septembre 2006

12.9.06

Pour se rendre au Rouge Gazon



Prendre la direction du centre de Saint Maurice sur Moselle et passer devant l'église.
Continuer tout droit en longeant la vallée des Charbonniers sur 11 km. La route est goudronnée, large et en bon état. Le balisage est bien lisible, aucun risque de s'égarer ...

24.7.06

Ubu Roi, au Théâtre du Peuple !!



Père Ubu et sa compagnie de dragons à la fête de la saucisse de Leszno
( Photo du "Journal du Peuple")

Avec Ubu Roi, on est loin, très loin, des pièces "classiques" de Maurice Pottecher qui ont fait la renommée du Théâtre, loin des pièces de Shakespeare, Tchékhov, Brecht, Gogol qui ont été jouées au fil des ces dernières décennies et qui, comme toute évolution, ont été contreversées ... et maintenant Alfred Jarry ... qui n'aurait pas écrit lui-même sa partition (voir encadré) !

Les propos scatologiques du couple Ubu font frémir les chastes oreilles des habitués de ce théâtre de verdure, la distribution des rôles défie la logique : le rôle de la Mère Ubu est tenu par un homme (Jean Paul Muel, acteur de profession) et celui du Père Ubu par une jeune femme issue des cités de la banlieue de Colmar (Nouara Naghouche), la mise en scène inventive de Pierre Guillois nous submerge parfois de bruit et de fureur ... mais quel spectacle !

La salle comble a fait un triomphe au metteur en scène et aux acteurs dont la majorité sont des amateurs de la région, amateurs au sens noble du terme...

Le Théâtre du Peuple à Bussang

Une originalité de la vallée de la Moselle à découvrir à Bussang : Le Théâtre du Peuple.
Fondé en 1895 par Maurice Pottecher, ce théâtre champêtre accueille encore de nombreux spectateurs chaque été. Le bâtiment a été classé monument historique en 1975.

Les gens se déplacent depuis Nancy, Metz , Mulhouse, Colmar, Strasbourg et de Franche Comté toute proche, pour une sortie originale où ils sont toujours heureux de se retrouver d'année en année.
Les spectacles sont de qualité, les comédiens étant pour une grande partie des gens du lieu et pour l'autre partie des professionnels.
Attention, le confort des "fauteuils" est resté le même qu'en 1895 !!! il est fortement conseillé d'apporter son coussin !!
Sinon la société du théâtre vous en vendra un sur place, franchement utile pour protéger vos "ischions".

Les " Pottecher " étaient des industriels locaux soucieux de la culture de leurs ouvriers, Maurice, passionné de théâtre, a voulu apporter aux Bussenets ce qui était jusqu'alors inimaginable : du théâtre.
Revenus de Paris, Maurice et son épouse comédienne se mettent à l'ouvrage. Maurice écrira même des pièces lui-même.
Et tout le monde s'est pris au jeu, les gens encore aujourd'hui sont heureux de participer, il y a des stages de toutes sortes en été et en hiver.
Pas de spectacle en hiver car la salle ouverte sur la montagne n'est pas chauffée !!

Petite parenthèse à propos des usines Pottecher aujourd'hui fermées : ce sont eux qui furent les premiers à fabriquer des couverts en acier inoxydable ... pour remplacer le fer blanc : belle invention pour tous ceux qui n'utilisaient pas les couverts en argent.

Ginette C

17.7.06

Rencontre ...


Ginette, Gabriel, Nicole, Madeleine, Michel C et Claude

C'est avec un immense plaisir que nous nous sommes retrouvés chez Ginette, ce mardi 11 juillet : soirée très conviviale autour d'un excellent couscous, dans la fraîcheur bienvenue de la nuit tombante.

J'avais eu l'occasion de croiser Ginette et Gaby au cours de ces dernières années, en me disant qu'ils ne changeaient pas et je constate avec une grande satisfaction que le temps n'a que très peu égratigné les visages et les silhouettes de Nicole, Madeleine et Michel, 40 ans plus tard ...

La communication s'est établie très naturellement avec certainement plus de faclité qu'à l'époque de nos 20 ans.
Chacun a raconté des bribes de sa vie personnelle, évoqué des souvenirs communs et espéré revoir le plus grand nombre d'entre nous lors de ce week-end de septembre qui s'organise grâce à Ginette et Michel C.

Merci à Ginette et à sa famille d'avoir organisé cette rencontre.


6.7.06

De la Guerre de Trente Ans ...

De la Guerre de Trente Ans

au référendum de 2005,

la fin du suicide européen


Depuis de nombreuses années dans le Sud-Ouest, après avoir passé une partie de ma jeunesse dans le Nord-Est puis à l’étranger, je peux mesurer combien les lieux vécus peuvent peser sur la formation des convictions personnelles, politiques ou culturelles. L’idée que l’on peut se faire de l’Europe, à l’occasion de la campagne pour le référendum, n’y fait pas exception.

Pourquoi les lieux ? Quand on interroge l’histoire militaire européenne, au sens d’affrontements entre armées de pays européens, chacun conviendra que le paisible Sud-Ouest n’a eu à connaître que trois petites batailles :

- Muret, en 1213 entre barons français du Nord et l’alliance de Toulouse et de la Catalogne ;

- Castillon-la-Bataille en Gironde, mettant fin à la Guerre de Cent Ans ;

- Toulouse en avril 1814…bataille indécise, sans vainqueurs ni vaincus et qui, de plus, ne servit à rien puisque Napoléon avait déjà abdiqué depuis quelques jours.

A l’inverse, dans ce grand quart Nord-Est (dont la limite méridionale pourrait être la Seine, le plateau de Langres et Belfort) toutes les guerres européennes impliquant la France y ont laissé leurs traces sanglantes : Bouvines, Crécy, Azincourt, Rocroi, Fontenoy, Valmy, la retraite de Napoléon Ier , Froeschwiller, Sedan, le siège de Paris, la Marne, Verdun, le Chemin des Dames, Vimy, la débâcle de 1940, l’occupation totale de juin 1940 à décembre 1944, la Normandie, les Ardennes…Toutes les armées européennes ont labouré ces terres.

Pour les amateurs de photos historiques « européennes », rien ne remplacera celles-ci : DE GAULLE et ADENAUER debout côte à côte ; MITTERRAND et KOHL main dans la main à Verdun, des années plus tard. [1]

Ces deux couples ont contribué à mettre un terme à une guerre civile européenne ouverte depuis très longtemps, bien avant 14-18, depuis la Guerre de Trente Ans (1618-1648).

Livrons nous donc à un audacieux et très sommaire rétroplanning historique, nous y apprendrons peut-être à regarder notre propre pays avec des lunettes moins complaisantes que celles fournies par les souverainistes de tous poils. Allons-y !



[1] Une fois, le Français domine l’Allemand de toute sa stature, l’autre fois, c’est l’inverse ; match nul !


Attention, une guerre peut en cacher une autre, chacune contenant les prémisses de la suivante…

1939- 1945 : c’est proche dans le temps, c’est connu…pour les Nazis, il s’agissait de laver l’affront du traité de Versailles, cf. la guerre précédente.

1914 – 1918 : c’est déjà moins proche, et pourtant, le scénario est le même : pour les Français, il s’agissait de laver l’affront de la guerre de 1870 – 1871 et l’occupation de l’Alsace-Lorraine.

1870 – 1871 : il s’agissait pour Napoléon III de venger l’affront subi par son oncle, Napoléon Ier, après la retraite de Russie, les campagnes d’Allemagne puis de France, contre une coalition animée par la Prusse (les Prussiens à Paris !). [1]

1812 – 1813 : la VIe coalition animée par la Prusse avait vocation à venger les humiliations militaires infligées par Napoléon Ier depuis Auerstedt et Iéna en 1806 (les Français à Berlin !, la Prusse amputée de la moitié de son territoire), sans oublier Valmy en 1792 !

1756 – 1763 : la Guerre de Sept Ans : la France contre la Prusse.

1686 – 1697 : la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, entre la France et une coalition comprenant le Saint Empire Romain Germanique, à la suite de laquelle Louis XIV dut rendre des territoires occupés (dont la Lorraine et le Palatinat).

1618 – 1648 : la Guerre de Trente Ans. Elle mérite que l’on s’y arrête puisqu’on peut la qualifier de première guerre européenne ! ! !

Une guerre d’extermination [2], où des nations européennes constituées (Autriche, Danemark, Suède, France) s’étripèrent sur le sol allemand :

« Le grand perdant est le Saint Empire, politiquement démembré, économiquement ruiné, démographiquement ravagé.

L'Europe bénéficia du nouvel équilibre entre les puissances, favorable à l'hégémonie française, tandis que l'Allemagne, politiquement morcelée en une myriade de petits États désormais quasi-indépendants, pâtit tant des mesures de la guerre que de celles de la paix. Parcourue pendant trente ans par des armées cosmopolites, peu disciplinées, mal payées, souvent conduites par des condottieri avides, elle sortait du conflit considérablement appauvrie.



[1] Dans les cimetières de certains villages de la montagne vosgienne, il n’est pas rare de rencontrer des monuments aux morts de la guerre de 1870 ; les premiers résistants (que l’on appelait alors « francs-tireurs ») français datent de cette période.

[2] Jacques CALLOT, graveur et peintre lorrain, « Les Malheurs de la guerre », 1633.


Aux destructions matérielles s'ajoutait un bilan humain effroyable. Les pertes, terribles, ne constituaient qu'un aspect du problème ; la guerre avait entraîné des déplacements de populations et des migrations qui s'étaient accompagnés d'épidémies et de disettes : Mecklembourg et Poméranie, marche du Brandebourg et archevêché de Magdeburg (mis à sac en 1631), Thuringe, Hesse, Bavière, Wurtemberg, Palatinat, électorat de Trèves avaient par endroits perdu jusqu'aux deux tiers de leurs habitants. Les paysans avaient été les plus touchés ; ils furent souvent réduits à la misère, ayant été bien malgré eux les principaux pourvoyeurs des armées en vivres et en fourrage, et cela durant presque toute la durée du conflit. Moins affectés, les autres pays se relevèrent assez rapidement, tandis que l'Allemagne porta les traces matérielles de la guerre pendant un demi-siècle, et ses traces morales plus longtemps encore ». [1]

Pourquoi ce voyage dans le temps ?

Il n’est pas négligeable de constater que les Français, en matière de bellicisme, de nationalisme exacerbé, de délire de grandeur, n’ont de leçons à recevoir de personne.

Qu’on en juge : comme l’a dit un jour MITTERAND à un premier ministre danois : « vous êtes le seul pays d’Europe contre lequel nous n’avons jamais été en guerre ». En d’autres termes, nous avons été longtemps la nation la plus belliqueuse d’Europe, trimballant nos rapières et nos mousquetons sur toutes les routes du continent, Italie, Allemagne, Espagne, Hollande, Autriche, Russie…sauf en Angleterre, nation aussi belliqueuse que nous à vrai dire.

Si les poignées de mains franco-allemandes ont aujourd’hui tant de force, c’est qu’elles affirment la fin d’un délire commencé avec les exactions des soldats de Turenne en Palatinat.

Quelle autre nation aura eu la suffisance d’appeler un de ses rois, le Roi Soleil ? Le ressentiment des Allemands [2] à l’égard de la France a tenu peut-être d’abord à cette dette mal réglée ; rien de mieux, pour les junkers prussiens puis les nazis, que de rappeler les massacres français du XVIIe siècle [3]!

Quelle relation avec le référendum sur le Traité Constitutionnel ?

Plutôt que de jouer les exégètes du droit européen, de décortiquer à l’envie les espoirs ou les craintes suscités par tel ou tel article, pourquoi ne pas mettre en évidence cette vérité première : une « France européenne » est plus attrayante qu’une « Europe française » !



[2] « Le massacre, objet d’histoire » ouvrage collectif chez Folio-Histoire Gallimard ; selon le commentaire du Nouvel Observateur du 19-25 mai 2005 : « Le massacre a de nombreuses fonctions. Il peut être le moteur de la construction d’une identité nationale. Claire Gantet (un des auteurs de l’ouvrage) montre comment les massacres de la guerre de Trente Ans au XVIIe siècle ont été par la suite instrumentalisés par l’historiographie allemande. Au XIXe siècle, ils ont alimenté la propagande patriotique et, au Xxe, le projet nazi. L’argument est simple : quand l’Allemagne était divisée, elle se faisait massacrer ; si elle est unie, elle est invulnérable ».

[3] Jusqu’à une date récente, en Palatinat, des défunts étaient placés à leur demande face contre le fond du cercueil pour ne pas avoir à regarder éternellement le soleil, symbole du malheur …

Georges CHARLES

29.6.06

Petite chronique footbalistique

Hier soir en revenant de mon cours de rock, je voulais téléphoner d'une cabine pour connaître l'issue de ce match lorsqu'une clameur s'est élevée du café voisin ...

Je suis tombée sur un Monsieur : "Vous vous rendez compte, on mène par 2 à 1 ..." Stupéfaction ... Je rentre un pied dans le café. C'était la fin mais déjà on pouvait entendre des beuglements. Alors, moi, voulant faire la "savante" je me suis permis de dire à un jeune très réservé (peut-être était-il pour l'Espagne) : "Mais, ce n'est pas fini, la dernière fois l'Ukraine n'a gagné qu'au dernier moment, lors des minutes additionnelles". Je fus interrompue par de nouveaux beuglements et une Marseillaise tonitruante. Un zigotto a traversé le bar en trombe pour pousser ses cris de victoire dans la rue !!

Ces jeunes cherchaient, à mon avis, une occasion pour crier dans la rue. Après tout, c'est l'été ! mais ... soyons prudents !

C'était "petite chronique footbalistique" d'une ... néophyte .

Marie Odile M

27.6.06

L'ombre des voyageuses ...


C'est le titre du dernier roman de notre écrivain régionaliste Pierre Pelot.

Originaire et habitant toujours Saint Maurice sur Moselle, Pierre Pelot a signé plus d'une centaine d'ouvrages, de la bande dessinée au roman, du polar à la science fiction. "L'été en pente douce" et "Le pacte des loups" ont été adaptés au cinéma.

Il y a 3 ans, il publiait "C'est ainsi que les hommes vivent", un énorme pavé de 1100 pages, écrit en grande partie en vieux français mélangé de patois local, car l'action se passe lors de la Guerre de Trente Ans, dans la vallée de Presles à Saint Maurice, au milieu des paysans et des mineurs, et à Remiremont, parmi les Dames Chanoinesses.
Le randonneur que je suis, ne passe plus sans un certain malaise, dans des lieux comme le Gazon Rouge (Rouge Gazon), le Grasson (Gresson) ou col de l'Estalon (Stalon), à l'idée des terribles évènements qui s'y sont (ou seraient) déroulés, Pierre Pelot mêlant l'Histoire et la fiction, le passé et le présent ...

En mai 2005, j'ai eu le plaisir de rencontrer Pierre Pelot, lors d'une conférence à Remiremont. Il m'a dédicacé son dernier roman de l'époque "Méchamment dimanche", roman peut-être en partie autobiographique.
Je me suis reconnu dans son personnage de Zan, où, fin des années 50, en petites bandes de garçons turbulents, proches de la nature, nous allions combattre l'ennemi de la commune voisine ( Francis ne me démentira pas !), pêcher à la main ou braconner ... Heureusement, nos aventures n'ont pas connu le dénouement tragique du roman : dénouement d'ailleurs diversement ressenti par les différents lecteurs qui ont confronté leur interprétation avec Pierre Pelot.

Son dernier roman, " L'ombre des voyageuses", va nous entraîner au 18ème siècle, avec la Rouge Bête, des Vosges aux Amériques ...

24.6.06

Football :Championnat du Monde


Pris par la fièvre ambiante, j´avais décidé en décembre 2005 de participer à la lotterie organisée en Allemagne pour avoir des tickets à l´aveugle, donc par tirage au sort, sans savoir à l´avance si on sera pris en considération. Si oui, sans savoir pour quel stade, ni pour quel match.
Par un hasard formidable, j´ai reçu 2 billets pour le match France Corée du Sud à Leipzig.

Ce match, qui a eu lieu le 18 juin, s´est soldé par un match nul (1-1), nul dans tous les sens du terme. Grosse déception sur le plan sportif.

Par contre, j´ai découvert une ville formidable, et une ambiance exceptionnelle : 30 000 Français et 35 000 Coréens s´étaient donné rendez-vous. Tous n´avaient pas la chance d´avoir un billet.
Moi qui ai toujours un peu peur dans la foule, j´ai découvert des supporters fair play, bon enfant sympathiques, enthousiastes, content d´être là, et pas du tout fanatiques ni agressifs. Voici quelques photos de cette superbe journée.


14.6.06

Réflexions à propos de la galerie du Tertre

Eh oui, c'était *la galerie* ! Je ne suis pas Alain Rey, mais le mot "galerie" évoque pour moi une vie souterraine ! Et nous vivions effectivement bien isolées du monde extérieur, surtout les internes. Heureusement que les livres nous procuraient une fenêtre sur la réalité du monde..le choix étant tout de même censuré, cela va de soi.

Bien-sûr, si nous nous en tenons à la définition première du mot galerie, qui est un lieu de passage ou de promenade couvert, plus long que large, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un édifice, cette appellation convient tout à fait au lieu !.

Rien à voir avec les marches de Cannes...nous n'y avions point d'admirateurs. Et pourtant, c'est là que certaines demoiselles essayaient de faire admirer aux autres leur bronzage, leur coiffure soigneusement réalisée par les copines, ou encore leur belle tenue qu'on pouvait apercevoir sous la blouse rose ou bleue savamment déboutonnée ..blouse ouverte qui laissait voir aussi les petits seins tout neufs qui pointaient. (Après avoir fréquenté les cours d'histoire de l'art à Nancy et vécu aux côtés d'un médecin pendant 35 ans, j'ose "avouer des choses"...qui autrefois étaient tenues secrètes.)

Nous avons sillonné la galerie pendant des années, en nous racontant nos petites histoires, en riant, en pleurant, mais tout passe et aujourd'hui nous nous en rappelons avec plaisir et émotion.
Personnellement je peux dire aussi qu'en sixième, je n'osais pas m'aventurer jusqu'au bout de cette galerie parce qu'il y avait les"grandes filles" de seconde, première et terminale avec quelquefois un ou deux garçons qui venaient faire du latin et je pensais que ce monde des grands n'était pas pour moi.
Et puis c'était trop près du bureau de Madame (la directrice) et de celui de la surveillante générale , des pionnes et des professeurs !

Quels sont vos souvenirs personnels ?

Ginette

30.5.06

Francis dédicace


Ce dernier samedi 27 mai, Francis Martin dédicaçait son dernier ouvrage intitulé "Le parler de chez nous", un recueil d'expressions bien vosgiennes qui ont bercé nos oreilles enfantines .

Savez-vous ce que veut dire cette expression : "maronner" ?
Pour le savoir, rendez-vous à la page 86 de son livre ( publicité gratuite, car si vous ne possédez pas ce recueil, vous allez maronner ...)

29.5.06

Il était une fois en 1965


De gauche à droite,
au 1er rang :
Anne-Marie Parmentier, Marlyse Bertsch, Françoise Pelletey, Françoise Muller, Françoise Grosjean,

au 2ème rang :
Andrée Michel, Ginette Maxel, Christian Stumpf, M. Odile Maurice, M.Thiébaut (prof philo), Anne-Marie Richard, Antoinette David, Pierrette Parmentier, Pierre Chevalier,

au 3ème rang :
Gabriel Barnet, J. Claude Lalevée, Françoise Rommevaux, Yves Poirier, Blanche Vouriot, Michel Costi, Chantal Perrin, Francis Martin, Annette Claudel, Claude Valroff, J. Marie Walch,

au 4ème rang :
Michel Thévenin, Josette Guyot, Georges Charles, Marie José Claudel, Georges E. Parnot, Jean-Louis Gunslay, Odile Braun, Claude André, Nicole Adam, Marie-Noëlle Lombard,

au 5ème rang :
Pierre Lafond, Pierre Mathieu, Danièle Pierrat, Madeleine Harmand, Dominique Frenot, J. Marie Gigant, Chantal Ruez, Brigitte Petit, Marie-José Frichement,

Sont absents sur la photo :
Annick Bultel, Yvette Colin, Marie-Annette Fournier, Claude Jeanney, Françoise Morel.