6.1.21

Le grain de sel de Gaby ...

Moi aussi, mon petit grain de sel et de .. poivre

Dans ces chroniques, déjà particulièrement pimentées, je me jette essentiellement et goulûment sur les anecdotes narrant les années d'adolescence dans cette France des trente glorieuses

NB de Noël : .... dans cette France du baby boom qui donnait l'occasion à nos parents, au cours de cette festivité, de nous octroyer généreusement ( Oh ! divine surprise ?? ) une magnifique orange, secrètement posée sur la table de chevet pendant notre endormissement, et destinée à illuminer notre réveil ; les années fastes, une clémentine tenait même compagnie à l'orange.

Offrir un tel cadeau aujourd'hui pourrait (légitimement) occasionner, au mieux une révolte, au pire un grandparricide.

Bref ! Revenons à d'agréables plongeons dans les Géorgiques ...

... qui permettent d'apprécier le jeu de mots assimilant les riches  à des "fort-thunés". Excellent ... non ?

... qui me donnent l'occasion de poser une question à laquelle je pense depuis plusieurs années. Tu n'es évidemment nullement obligé d'y répondre, Georges. Tu décris souvent et assez largement les années qui précèdent et suivent l'année du bachot. L'évocation de cette période 64/65 est-elle programmée ? ... envisagée pour opportunément agrémenter une chronique bien spécifique ? .... pensée comme relevant de l'intime ? ...... 

... qui, au risque de radoter, réveillent en moi le regret que notre prof de philo n'ait pas bâti des cours à partir de notre questionnement bien perso. d'adolescent, d'adolescent attardé (bibi) ou de grand ado, baroudeur,  déjà bien entré dans le monde des adultes. La révélation de ton cursus, Georges, m'aurait alors fortement intrigué ;  l'entrecroisement d'une partie des cheminements

" des francs et franches camarades" m'aurait, je l'espère, fait davantage réfléchir. Comme je plains le correcteur du bac qui a dû s'infuser ma souffreteuse copie de philo. Mais, comme il est généralement facile et confortable d'incriminer l'autre, peut-être suis-je le seul fautif ; peut-être ai-je la mémoire courte ou très brouillardeuse ; peut-être n'ai-je simplement jamais rien écouté, comme dans une inconsciente forme de déni ; peut-être que peut-être .... ??

Encore bonne année aux papy boomeurs.

 

4.1.21

Chroniques de décembre 2020

 par Georges Charles

Mardi 1er décembre

Trois jours chez ma mère ; 5e partie, le village natal et ses métamorphoses 

À partir de 1996, j’effectuais deux séjours supplémentaires à Zainvillers, chaque année ; au printemps et à l’automne. Dans ces tardives retrouvailles, je prenais conscience que j’avais quitté ce lieu depuis longtemps et surtout, qu’il avait profondément changé. Mon départ avait été d’autant moins douloureux qu’il s’était opéré par étapes ; les fameuses " racines " n’avaient pas eu le temps de pousser.

1957, entrée en internat au collège, puis au lycée Jules Méline de Remiremont. Jusque-là, je vivais en pleine osmose avec l’environnement immédiat ; la famille, la maison, l’école, le football et surtout les jeux dans les " Roches ", les collines qui surplombaient le village. C’était notre terrain d’aventures, où nous construisions des " caches " (une anfractuosité de rocher que l’on garnissait de pierres et de plaques de mousse). Nous refaisions interminablement la guerre entre Maquisards et Boches (nos Cow-boys et Indiens de l’époque). Il faut dire que la guerre, la vraie, avait eu lieu seulement dix ans auparavant et qu’elle avait laissé des traces, notamment des milliers de douilles d’obus abandonnées à proximité des batteries allemandes qui, depuis les hauteurs du village, bombardaient les positions alliées dans la plaine de la Moselle, à des kilomètres de là. 

Avec l’internat, le contact est rompu avec ceux de mes copains qui sont restés à l’école primaire, en attente d’entrer à l’usine textile du village. Dans ma propre famille, par contre, je ne me sens pas " exclu " puisque nous sommes, les trois frangins, dans le même établissement. 

1962, sur un " coup de tête mûrement réfléchi ", une année de coopération comme instituteur en Algérie, juste après l’indépendance. Retour un an plus tard. Jusqu’au bac, je passe mes vacances scolaires comme employé dans des hôtels de la région ; le salaire fait l’argent de poche de l’année. Après le bac, surveillant dans un lycée à Saint-Dié, puis à Épinal.

1967, départ définitif pour Toulouse. Il m’avait suffi de déambuler dans le village, de mettre en parallèle mes observations du moment et mes souvenirs, pour prendre la mesure des nombreux changements survenus depuis une trentaine d’années. 

· Première constatation : dans les rues et ruelles, des voitures partout, beaucoup plus qu’avant ; des gens, beaucoup moins qu’avant. Le plus troublant : l’absence d’enfants, de leurs jeux, de leurs chants et de leurs cris…

 · Le chantier de granit du père : situé au bord de la Moselotte, il avait été rasé lors de la construction de la voie rapide contournant le village.

 · La plupart des commerces des années 1960 ont disparu ; que reste-t-il aujourd’hui ? Une supérette, une pizzéria et une boulangerie/mini-épicerie. Les bistrots ? Dans les années 1960, nous en avions huit, dont celui des parents ; aujourd’hui, tous fermés. 

· L’usine textile ; je l’avais quittée " Établissements Flageolet ", du nom patronymique des créateurs ; elle était ensuite devenue " Colroy " en 1967, " Dim " en 1981. Elle perdait des commandes et des ouvriers/ouvrières, au rythme de la concurrence asiatique. Elle avait failli fermer en 1994. Le site de production était alors repris par Jacques Marie, ex-directeur général de " Dim ", en 1995. Depuis, l’histoire est belle ; elle s’appelle " Bleuforêt ".

 

 

· Plus de curé à demeure à la paroisse ; l’église est fermée, elle sera rasée dans les années 2010. 

· Le changement le plus spectaculaire concerne la morphologie du village : c’est l’augmentation du nombre des résidences. Les familles multi-générationnelles sous un même toit, les jeunes n’en veulent plus. Par une conjonction de facteurs favorables, effets prolongés de la hausse du Smic après les accords de Grenelle en 1968, taux d’intérêt réels nuls des emprunts immobiliers notamment, le temps est venu de réaliser un rêve, habiter chacun chez soi. Avec deux salaires, même modestes, les jeunes couples avec enfants s’offrent des maisons confortables, sur lesquelles ils bosseront pendant des années (« ils se font construire une belle baraque, ils achètent une bagnole… et pour payer les crédits, ils bouffent des patates toute l’année et ne partent jamais en vacances », disaient les envieux). Ces résidences avaient dévoré l’espace naturel, libre d’accès et presque sauvage où nous jouions, enfants.

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2.1.21

Voeux de Ginette

Chers amis,

Déjà le deuxième jour de 2021...Pas d'inquiétude, vous êtes toujours dans mes pensées et je reviens vers vous aujourd'hui avec le cœur chargé de mes meilleurs vœux pour chacun d'entre vous et pour vos familles.

Je crois que cette habitude prend du sens cette année plus que jamais !

Comme beaucoup, je suis heureuse de tourner le dos à l'année dernière, déprimante et que nous n'allons sûrement pas oublier de sitôt : 2020, une année qui a réussi à démultiplier le temps et, de ce fait, nous a accordé tout le loisir de méditer sur la vie et sur notre sort. 

Sommes-nous devenus de "vieux" sages (pardonnez-moi le qualificatif) ou des révoltés, j'espère que nous aurons le loisir d'en discuter lors de retrouvailles, à une date impossible à préciser pour le moment. 

Ce temps libre imposé, certains l'ont utilisé pour faire un grand rangement dans leurs petites affaires, d'autres l'ont occupé en regardant des films, en lisant, en méditant ou, moins agréablement, en se morfondant dans la déprime ou la solitude et j'espère que ce ne fut pas le cas de mes amis philosophes.

Mais on ne peut tout de même pas s'empêcher de se demander quand viendra la fin de tous ces soucis. Quand nous en aurons fini de ces règles de vie qu'on nous impose...le couvre-feu à 18 heures nous rappelle notre enfance avec les recommandations de nos parents et les obligations qu'ils nous imposaient ?

Soyons confiants, les chercheurs vont bientôt anéantir ce virus ... n'oublions-pas que toute chose a un commencement et une fin !

Ne trouvez-vous pas que le changement d'année nous place à un nouveau départ. Le début de la vaccination, les progrès dans la gestion de la prévention et de la prise en charge des malades nous redonnent de l'espoir. Un peu de patience encore et nous en sortirons...mes vœux, ainsi, auront eu du sens !

Remiremont , le 2/01/2021 Ginette