13.12.19

Le Japon

vu par Ginette et André


De retour de notre séjour au Japon depuis vendredi, j'ai un peu de mal à reprendre la vie de tous les jours, mais voilà, le premier pas est fait, bonsoir mes amis.
Que vous dire de ce beau voyage ? Que nous avons aimé ce pays tellement différent du nôtre, nous y avons découvert une société organisée où chaque chose semble être à sa place et où la vie de tous les japonais donne l'impression d'être réglée comme une horloge. 
Nous y avons rencontré des gens accueillants et toujours prêts à nous aider même si la communication n'est pas facile quand on ne connaît pas la langue.
Et que de surprises chaque jour, nous avons admiré des jolies Japonaises habillées de kimonos traditionnels, de superbes paysages d'automne, des temples à tous les coins de rue, apprécié des trains à l'heure et ultra-propres,
Nous en avons pris plein les yeux et sommes rentrés chargés de beaux et bons souvenirs.



 L'art de s'asseoir

Les bons moments passés au Japon continuent à proliférer dans nos pensées, alors vous allez en profiter encore un peu vous aussi.
Aujourd'hui, ce sera avec une photo personnelle.

Imaginez comment on peut passer tout un repas devant une table au ras du sol, assis sur une chaise sans pattes, même si un coussin est délicatement posé sous vos jambes.

D'abord, très occupé à identifier ce qu'on a dans le bol et à se débattre avec les baguettes, on oublie qu'on est assis sur ses pieds !
Puis on termine le repas en gigotant comme un gamin !

Cela se passe uniquement dans les auberges typiques appelées "ryokans", où, comme vous le voyez sur la photo, la tenue japonaise est de rigueur.
On trouve cette tenue en coton sur son lit en arrivant, chaque soir une tenue propre, cela ressemble à la tenue des judokas et il est fortement recommandé de la porter dans tout l'hôtel.
J'avoue que le premier soir, nous ne savions que faire et nous avions l'impression de nous déguiser, mais on s'habitue vite à ce confort.
Les chaussettes à doigts nécessaires pour marcher en tongs et les tongs qui font partie de la tenue sont fournis aussi. 
On se déchausse partout au Japon et j'ai trouvé cela fort propre.
En effet partout ailleurs, on entre dans les chambres d'hôtel avec des semelles qui ont essuyé tout ce qu'on peut imaginer de plus sale sur les trottoirs...




L'automne

Pour le plaisir des yeux, quelques photos de l'automne au Japon.
C'est une belle saison pour visiter ce pays, il fait encore bon et les feuilles des arbres prennent des couleurs éclatantes, c'est un ravissement !




 La propreté

Nous n'en croyions pas nos yeux : regardez cet employé qui passe l'aspirateur sur un quai, ensuite, il frotte le même quai avec un balai à franges !Je n'ai pu m'empêcher de le prendre en photo, ce qu'il faisait ne serait pas imaginable chez nous.
Et dans la rue, pas un papier par terre...que de leçons ils nous donnent.

Pourtant rien n'est parfait, cette obsession de la propreté entraîne encore aujourd'hui un sur-emballage de toutes les denrées alimentaires, il faut aussi le voir pour le réaliser.
Dans les magasins tout est emballé dans deux ou trois papiers ou films alimentaires et replacé dans des sacs en plastique au moment d'emporter les courses.
Presque partout on distribue encore des cas en nylon, cela nous a surpris.




Hiroshima

Courte étape à Hiroshima mais combien émouvante.

Tout le monde se rappelle de l'explosion du 6 août 1945, la ville a été reconstruite mais elle n'a pas oublié.

Le Dôme de Genbaku, le seul bâtiment qui n'a pas été entièrement détruit a été bien consolidé afin de susciter et de représenter l'espoir.
Et la nature a aussi montré son optimisme en faisant renaître les ginkos de leurs cendres, ce sont les deux photos que je vous envoie aujourd'hui.

 Un cénotaphe a été construit, une flamme de la paix y brûle, destinée à rester allumée tant que des armes nucléaires existeront.

Le Pape est passé a Hiroshima le lendemain de notre passage.
Cette visite nous a inspiré toutes sortes de réflexions, j'ajoute une texte tiré de wikipédia :

" Le 6 août 2015, le Japon a commémoré la tragédie d'Hiroshima survenue 70 ans plus tôt. C'est désormais une ville de 1,2 million d’habitants devenue un symbole du pacifisme. À h 15 exactement, heure à laquelle en 1945, à la même date, un bombardier américain avait largué une bombe atomique sur la ville, un enfant et une jeune femme ont frappé une grande cloche devant une foule de 55 000 personnes recueillies dans le parc du Mémorial de la paix afin de commémorer ce tragique évènement8.
Les représentants d'une centaine de pays étaient présents, notamment Caroline Kennedy, l'ambassadrice des États-Unis au Japon et Rose Gottemoeller, la sous-secrétaire américaine chargée du contrôle des armements. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a prononcé à cette occasion un plaidoyer contre l’arme nucléaire :
« En tant que seul pays frappé par l’arme atomique (…) nous avons pour mission de créer un monde sans arme nucléaire. Nous avons la responsabilité de faire comprendre l’inhumanité des armes nucléaires, à travers les générations et les frontières. »
Le maire d'Hiroshima, Kazumi Matsui, a demandé quant à lui de supprimer les armes nucléaires, « le mal absolu », et de créer des systèmes de sécurité qui ne soient pas dépendants de la puissance militaire. Il s’est adressé directement « aux leaders du monde », et leur a demandé « de venir dans les villes qui ont été bombardées, d’écouter les histoires des hibakusha9 et de connaître la réalité d’un bombardement nucléaire »10.
En mai 2016, 71 ans après l'explosion de la bombe atomique, le président des États-Unis Barack Obama se rend à Hiroshima pour rendre hommage aux victimes, en marge d'une réunion du G7 qui se tenait au Japon. C'est le premier président américain en exercice à se rendre au parc de la Paix11,12. Cette visite crée la polémique aux États-Unis, notamment parmi les vétérans de la Seconde Guerre mondiale qui s'étaient battus contre l'armée japonaise et ne souhaitaient pas que ce déplacement puisse être perçu comme des excuses américaines12."


Tokio 
Ma première impression à Tokyo fut de me croire à New York, au point que je faisais constamment le lapsus.
 

Et puis j'ai découvert une ville bien différente de la belle américaine.

Même si toutes deux rivalisent pour leurs gratte-ciel (gratte-ciels pour la nouvelle orthographe), les quartiers anciens sont totalement différents, en bois au Japon, en brique ou en pierre pour l'Amérique.
Tokyo aurait mérité plus de temps pour la découvrir, la ville est composée de nombreux quartiers très différents les uns des autres, mais il faudrait avoir une autre vie...ce qui est peut-être possible quand on est extrême-oriental.

Et la Japonaise est jalonnée par d'innombrables temples bouddhistes ou shintoïstes, plus beaux les uns que les autres qui changent complètement l'ambiance quand, comme moi, on pense à New York.
Mais je me suis rapidement sentie dépaysée et agréablement dépaysée, la propreté et l'organisation de la ville étant incomparable.

A cela s'ajoute une abondance de transports en commun que je n'ai vue nulle part ailleurs, des trains, des métros, des monorails, des bus, des taxis....J'avoue qu'au début, on se perd facilement dans les gares mais nous n'avons quand même jamais pris le mauvais train.
Tous ces moyens de transport avec une fréquence de circulation impressionnante.
Même les trains longue-distance (le Shinkansen, l'équivalent de notre TGV) se suivent avec des intervalles de 7 ou 8 minutes, et quelle organisation pour qu'il n'y ait pas de bousculade !

J'ai été impressionnée aussi par les parcs immenses et tous plus beaux les uns que les autres, d'autant plus qu'en automne les érables (différents des érables nord-américains) prennent des couleurs écarlates de toute beauté,  tout comme les ginkgos bilobas qui prennent une belle couleur jaune vif.



L'accueil des touristes 
La ville et la campagne japonaises fourmillent de gens occupés à toutes sortes de tâches dont certaines ne seraient même pas envisageables chez nous.


Dans la rue, par exemple, dès qu’il y a des travaux, des personnes viennent vous montrer le chemin à prendre pour ne pas risquer de vous blesser et pour ne pas gêner les ouvriers. Ces personnes sont directives tout en restant très polies.


De même pour traverser les rues un peu dangereuses, il y a souvent des agents de sécurité, deux la plupart du temps, un de chaque côté de la rue et ils nous font signe lorsqu’il faut passer ou nous rappellent à l’ordre si on n’attend pas au bon endroit !


Nous avons aussi remarqué que personne ne traverse quand le feu est rouge pour les piétons, même s’il s’agit d’une petite rue avec peu ou pas de circulation. Inimaginable pour des Français !


J’ai lu qu’il s’agit souvent de retraités bénévoles qui souhaitent être encore utiles à leur pays.

Dans les gares, ces bénévoles portent des gilets avec des inscriptions « NEED HELP ? »
ou « ASK ME » et c’est toujours un soulagement d’en rencontrer quand on cherche son chemin ou quand on ne comprend pas comment fonctionne une consigne ! Les gares sont immenses, notre gare du Nord à Paris est bien petite si on la compare à la nouvelle gare de Kyoto et quand on ne lit pas le Japonais, je peux vous dire que c’est un vrai soulagement de rencontrer ces personnes, même pour trouver la sortie.


Il nous est aussi fréquemment arrivé d’être accostés par de simples passants lorsqu’ils nous voyaient avec un plan de ville dans la main, d’autres nous raccompagnaient jusqu’à la maison que nous avions louée et que nous avions du mal à retrouver en rentrant le soir.


Une autre fois, un monsieur a eu pitié de nous en nous voyant tirer nos valises, il a rangé son sandwich, il nous a transporté nos valises dans sa voiture jusqu’au port du ferry où nous nous rendions. Et cela avec un grand sourire et beaucoup d’affabilité !

Nous ne pouvons faire que des compliments du comportement des Japonais !

Hiroshima (suite)

A Hiroshima, après avoir parcouru le parc du Mémorial de la Paix, nous avons visité le musée de la Paix.
Grand bâtiment moderne en béton, grand silence, les gens osent à peine parler à voix basse, ambiance pesante, sentiment d'oppression.

Tout d'abord, de nombreuses photos rappellent les faits  : la bombe du 6 août 1945, avec beaucoup de photos de victimes humaines et du chaos dans la ville.
70000 personnes sur les 300000 que comptaient la ville sont mortes après l'explosion et autant dans les jours et les mois qui suivirent.

Des photos qui vous tirent les larmes, en particulier lorsqu'elles sont présentées avec des témoignages relatant le vécu de familles ou de rescapés.

Les jours et les mois qui ont suivi ont été épouvantables pour les survivants qui ont dû vivre isolés dans les ruines, car les gens des environs les fuyaient, craignant la contagion ; en effet personne ne comprenait ce qui leur était arrivé et ils faisaient peur à voir.
Ils souffraient physiquement de leurs brûlures, ils souffraient aussi des intempéries et de leur solitude après la mort de leurs proches et ils avaient aussi beaucoup de peine à trouver de quoi se nourrir.
Beaucoup sont morts rapidement.

Plus loin dans le musée, il y a tout un plaidoyer pour l'abolition totale de l'arme atomique avec un inventaire de toutes celles qui existent actuellement dans le monde.
Faut-il être optimiste ???

Et encore, comme souvent au cours de notre voyage, une dame nous a abordés en nous entendant parler Français.
Après nous avoir donné quelques explications en Anglais, elle a tiré de son sac un papier avec le récit d'un rescapé qui avait 47 ans en 1945 et qui est décédé en 1982, à 84 ans.
C'est une traduction du texte original japonais 
dans un Français un peu approximatif, je n'y ai pas touché volontairement, je vous l'envoie tel que je l'ai eu.



Accueil chaleureux des Japonais, quelques anecdotes


Notre itinéraire était tracé, les moyens de transport avaient été définis à l'avance, nos lieux de séjours avaient été sélectionnés, nos nuits étaient réservées dans des hôtels, des ryokans ou des maisons de location, vu depuis Remiremont, tout semblait parfait .


Effectivement, l'arrivée à l'aéroport de Tokyo tout comme l'entrée en ville en monorail se sont passées sans souci sauf que nous n'avions pas réalisé que nous étions en zone internationale au milieu d'étrangers pour la plupart anglophones...
Nous avions un plan précis du trajet vers notre hôtel que nous avons trouvé facilement.

L'Anglais jusque là nous avait toujours permis de vivre normalement à l'étranger et nous n'avions pas vraiment anticipé que nous allions vivre en analphabètes, même avec le bac 65 en poche !

Donc, quand la faim nous a titillés le premier soir, nous sommes entrés dans un petit café/restaurant où la carte nous a été présentée en japonais par des serveuses qui ne parlaient pas anglais : choisir des plats au hasard et vider ensuite son assiette avec des baguettes a été une première expérience !
Heureusement notre serveuse est revenue gentiment aider ses clients bien patauds et nous avons pu nous restaurer correctement mais cette première soirée nous a plongés sans détour dans la vie japonaise.
A la table voisine, un dizaine de messieurs discutaient en buvant des bières ou du saké, ils étaient calmes à notre arrivée, puis de plus en plus bruyants à mesure que le temps passait. Or des lectures récentes nous avaient appris que le soir, les Japonais, épuisés par leurs longues journées de travail avaient coutume d'aller se "détendre" ainsi, en laissant femmes et enfants à la maison.
De même, j'avais lu que patrons et employés ou étudiants et professeurs se retrouvaient de temps en temps dans le but de se dire réciproquement leurs vérités... après s'être copieusement enivrés, et qu'ils trouvaient là un moyen d'améliorer leurs relations, en acceptant des reproches réciproques. 
Les messieurs attablés à côté de nous étaient-ils en train de se dire leurs vérités ? On pouvait l'imaginer.

C'était aussi la première fois que nous nous trouvions dans l'incapacité de lire ou de comprendre quoi que ce soit et, pire encore, de nous faire comprendre. 
Nos nouvelles conditions d'analphabètes nous ont fait réaliser la richesse de la communication ou plutôt les inconvénients de son absence et au cours du voyage, nous nous sommes sentis plusieurs fois frustrés de ne pas avoir de réponses à nos questions.
D'autres fois, nous avons ri en découvrant avec surprise ce que nous avions acheté à manger : des soupes instantanées aux algues gluantes ou des haricots de soja fermentés au fort parfum de fermentation et à l'aspect peu engageant.
Les emballages, souvent sans photos, et avec des explications uniquement en japonais nous ont posé bien des problèmes, la première bouteille de lait achetée contenait tout autre chose que nous n'avons pas pu déterminer...ni boire, d'ailleurs !

Heureusement les Japonais sont des gens plutôt aimables et toujours prêts à se dévouer pour répondre à nos questions d'une façon ou de l'autre. 

Un soir, sachant que les petites rues n'ont pas de noms et que les maisons n'ont pas de numéros, un jeune homme à vélo, à qui nous demandions le chemin pour rentrer à notre maison, nous a gentiment accompagnés jusqu'à notre porte, en marchant à côté de son vélo à 20 minutes de là, cela se passait à Kanazawa (460 000 habitants) !
Ou encore, autre rencontre à Tokyo cette fois : alors que nous venions de visiter un musée avec une guide francophone, celle-ci nous a proposé de nous accompagner dans la ville le soir après son travail, bénévolement. Et, en la quittant le soir, elle nous a proposé de nous accompagner à nouveau le lendemain. Sa compagnie nous a permis de découvrir Tokyo très agréablement et d'obtenir des réponses à toutes sortes de questions que nous nous posions. Ce fut la seule francophone que nous avons rencontrée.

A propos de communication, un jour sur un ferry, j'étais assise à côté d'une jeune dame de Rovaniemi en Finlande avec qui je partageais mes impressions et nos difficultés pour discuter avec des Japonais parce que peu d'entre eux parlaient Anglais, sur quoi elle m'a répondu du tac au tac "mais c'est la même chose chez vous en France"!  Je n'ai pu qu'acquiescer et regretter la chose...entendre des vérités, ça fait du bien parfois !

3.12.19

Chroniques de Novembre 2019

par Georges Charles

Samedi 2 Novembre

Mens sana in corpore sano ; 22e partie, finale de la Coupe du monde de rugby au Japon
 

En quart de finale, la France avait chuté d’un point (19-20) face au Pays de Galles. En finale, l’Afrique du Sud bat l’Angleterre, 32 à 12.



Pour paraphraser l’attaquant anglais Gary Lieneker, « Football is a simple game ; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans always win » ; le rugby est un jeu simple ; 30 types se disputent un ballon pendant 80 minutes et à la fin, ce sont les Anglo-saxons qui gagnent toujours. En quarts de finale, six nations anglo-saxonnes, de la métropole ou des anciennes colonies, et deux intruses, la France et le Japon.

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