14.10.15

A propos du voyage en Allemagne

Vous avez à présent pratiquement tous répondu par mail, par courrier, par téléphone ou de vive voix à nos questions et je vous en remercie. 
Ainsi aujourd'hui, je peux dévoiler vos confidences à propos de notre voyage en Allemagne.

En résumé, voici les sujets qui ont moins plu
la musique trop bruyante à Rüdesheim, la "gastronomie" allemande (en particulier la choucroute, le bus, places étriquées et climatisation difficile à régler, la pluie qui a gâché le parcours dans la vallée de la Moselle, les marches pour quelques uns, des oublis au cours des visites (morceaux du mur de Berlin à Coblence, le carillon illuminé de Rüdesheim) et plus particulièrement la familiarité du serveur à la Altes Brauhaus de Coblence.

Mais nous avons été heureux de lire qu'il ressort beaucoup plus de points positifs : 
  • L'ambiance générale est citée en premier, soulignant le plaisir de nous retrouver tous ensemble à nouveau.
  •  Les visites de la cathédrale de Spire avec une guide érudite et sympathique, celle de Strasbourg pour son côté insolite.
  •  Le choix de la vallée du Rhin comme but de voyage, la balade en bateau, le restaurant à Assmmanshause, les gâteaux à Cochem ...
Voici énumérés les principaux items que vous avez mentionnés, ceux que j'ai écrits en caractères gras étant les plus nombreux.
Globalement nous en avons déduit que vous êtes satisfaits... d'ailleurs pour nous conforter dans cette conclusion, un bon nombre d'entre vous en redemande !

Je n'ai pas des tas de choses à ajouter, cependant voici quelques commentaires personnels tout de même :
Nous avons bien sûr relevé certains défauts à notre organisation dont nous pourrions tenir compte éventuellement pour une autre fois : 

Vous avez peut-être manqué de temps libre pour faire des achats ou simplement prendre un verre au calme pour souffler un peu.
Les temps des "arrêts pipi" étaient un peu courts, nous les avions oubliés....eh oui, il faut tenir compte de tout. (Si cela est compatible avec le budget, nous pourrions partir une journée de plus la prochaine fois... ce sera à voir).
Nous n'avons pas pensé à écouter certains d'entre vous qui auraient peut-être aimé réciter ou chanter la Lorelei ; si c'est le cas, oubliez votre timidité et n'hésitez plus aux prochaines retrouvailles !

Nous avons beaucoup apprécié l'accueil réservé aux conjoints des "anciens du lycée", il semble que personne n'ait ressenti un sentiment de solitude au cours de ces journées, j'espère ne pas me tromper.

Pour conclure, André et moi avons passé d'excellents moments en votre compagnie, la bonne humeur a régné depuis le repas commun du dimanche au Girmont jusqu'au retour le quatrième soir soir à Remiremont.
Nous avions passé un peu de temps à préparer ce voyage mais quelle récompense de vivre ces journées heureux ensemble, loin de nos tracas de tous les jours. 
Enfin, nous avons eu un peu de mal à sortir de cette "bulle hors du temps" et à reprendre nos activités habituelles.

Pourtant tout n'est pas fini pour nous deux, nous aurons bientôt l'occasion d'aller rêver aux nymphes du Rhin dans un chalot au Val d'Ajol et le plaisir d'écouter un opéra à Lyon en pensant à vous !
En attendant nous avons de quoi boire à votre santé, vous êtes les bienvenus au Thillot si l'occasion se présente, merci tout plein à vous tous, et que vive encore longtemps le Groupe Bac65.
 
Je vous embrasse,
Ginette et André

5.10.15

Chroniques de Septembre 2015

par Georges Charles

Mardi 1er septembre

Toulouse 1974 : la bohème froide

Lassés d’attendre une révolution qui se fait désirer, épuisés d’impatience, certains étudiants et jeunes travailleurs s’orientent vers la marginalité. Ils deviennent freaks, babas, hippies, zonards. Leur allure vestimentaire se modifie ; le style unisexe de " guerrier urbain ", blouson de cuir, jeans, bottes, laisse place à davantage de recherche : cheveux longs, bijoux, chemises indiennes colorées, vestes de soie, robes gitanes, sarouals et djellabas d’Orient, manteaux afghans, boucles d’oreilles pour les hommes... Ils s’habillent comme les stars de la pop et du rock qu’ils vénèrent. Des boutiques hippies, qui vendent ces exubérances vestimentaires, fleurissent en ville. S’habiller autrement, à défaut de vivre autrement. Je suis cette mode et en fréquente les adeptes. 

Nous nous rencontrons souvent au magasin de disques " Music Action ", rue des Lois, où je m’approvisionne en albums. Le soir, beaucoup fréquentent " La Table ronde ", rue Pargaminières, reçus avec chaleur commerciale par Christian, le patron. La nuit venue, nous finissons dans une boîte rue du général Compans, près de Matabiau, ouverte par un ancien gauchiste et baptisée " Ho Ho Capucine " (aujourd’hui " Le Midem club "), en référence au slogan des manifs : « Ho, Ho, Ho Chi Minh, Che, Che, Guevara, FLN Vaincra ! ».



Bohème froide, qui me laisse sur ma faim. Les Rolling Stones m’avaient pourtant prévenu : « (I Can’t Get No) Satisfaction », « You Can’t Always Get What You Want ». Sous la rébellion déçue, la frustration. Il ne suffisait pas d’être " disponible ", consommateur de moments intenses, une rencontre, un concert, un travail universitaire ; il manquait un supplément d’âme, ce que le militantisme avait été, un certain temps. Bohème froide, fête sans lampions, où je m’ennuie.
 
Dans ce contexte, ma relation avec Nicole, rencontrée en juin dernier, ne passe pas l’hiver. Entre mon hédonisme de bazar et son pessimisme chronique, la cohérence n’y est pas. Elle s’inquiète pour son avenir professionnel tandis que je m’installe dans le confort de la bourse d’IPES, au moins jusqu’à juin 1974…Alors, on se quitte.
 
Ce soir à la télé, je regarde une fois de plus le film Scarface, de Brian de Palma (1983), avec Al Pacino. L’histoire d’un gangster cubain, émigré aux États-Unis en 1980, qui devient un caïd du trafic de drogue. Que nous montrent les premières images ? Des exilés entassés sur des bateaux de fortune ! Entre avril et octobre, près de 125 000 cubains quittaient Cuba au port de Mariel pour la Floride. Il se passait, dans le golfe du Mexique, ce qu’il se passe aujourd’hui en Méditerranée.