2.11.18

Chroniques d'Octobre 2018

par Georges Charles

Mardi 2 octobre

La loi du genre ; 35e partie, la " charge mentale "

 En mai 2017, la BD Fallait demander de la blogueuse Emma (300 000 abonnés) s’était propagée sur la toile grâce à Facebook. Elle y dépeignait le quotidien de millions de femmes et mères qui, en plus de s’occuper des tâches ménagères, doivent coordonner toute l’intendance de la maison. Emma expliquait en dessins et avec des mots simples le fameux concept de " charge mentale " : la femme doit « penser à tout » quand l’homme se contente souvent « d’aider… si on lui demande ».


Qui fait quoi à la maison ? Cette question peut constituer désormais un vrai champ de bataille au sein de la famille et du couple : comment répartir les tâches ménagères, l’éducation des enfants, en lien avec l’implication dans la vie professionnelle ? Les femmes passent encore deux fois plus de temps à s’occuper des enfants et trois fois plus de temps à s’acquitter des tâches ménagères que les hommes.
La réduction du temps de travail à 35 heures par semaine, à la fin des années 1990, a-t-elle eu un effet sur cette répartition ? Il semble que non, les hommes bricolant encore plus, les femmes consacrant encore plus de temps aux enfants et au ménage.

Une famille avec enfants est une petite entreprise, avec des plannings pour chacun, des agendas à multiples entrées nécessitant une coordination de tous les instants. Face à cette suractivité familiale, les hommes et les femmes n’ont pas la même attitude : mode " cool " pour les hommes, mode " chef de projet " pour les femmes. L’esprit de la femme reste encombré par les soucis domestiques et la gestion du foyer même quand elle travaille ; la femme a la " famille dans la tête ".

Elles disent qu’ils n’en font pas assez, ils disent qu’elles veulent tout contrôler… Moralité : l’homme devrait quitter sa zone de confort et la femme devrait accepter de lâcher prise.

Mon expérience personnelle ? Une succession de " chances ".

La chance d’avoir, à l’adolescence, travaillé pendant les vacances scolaires comme saisonnier dans l’hôtellerie-restauration sur différents postes, plongeur, commis de cuisine, serveur, valet de chambre, etc., à l’âge ou en général, les adolescents deviennent fainéants.

La chance d’avoir connu l’internat au collège et au lycée : un garçon doit apprendre à gérer son linge. C’est bien au domicile familial, où la mère est omniprésente, que l’adolescent prend l’habitude de laisser traîner ses chaussettes sales dans sa chambre… Chance encore : ma mère m’a appris à repasser.

Chance toujours ; j’ai pratiqué la garde alternée dans les trois premières années de mon fils aîné ; dans un tel contexte, c’est simple, on porte 50 % de la charge mentale.

Autre chance enfin ; vivre avec une femme portée par le même investissement professionnel que moi, d’où un partage équitable des responsabilités familiales et domestiques.

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