5.1.16

Chroniques de Décembre 2015

par Georges Charles

Lundi 1er décembre 

Les camps de concentration ; 2e partie, la France de l’enfermement
 

En 1938 et 1939, devant l’afflux de réfugiés (1) fuyant l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et l’Espagne franquiste, le gouvernement français organise par décrets-lois l’internement des personnes qu’il juge " indésirables " car pouvant représenter un danger pour la sécurité du pays. Ces " suspects " sont d’abord les républicains espagnols puis des Allemands, dont beaucoup sont des opposants au régime nazi.
À la suite de la Retirada espagnole de février 1939, 450 000 personnes sont parquées dans une quinzaine de camps d’urgence sur les plages du Roussillon. Les plus connus : Barcarès, Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien.



De 1940 à 1942, l’Ouest et le Sud-Ouest de la France dite " libre " (c’est-à-dire non-occupée, là où la police française se charge elle-même du travail…) se couvrent de camps de réfugiés (200 environ) qui deviennent camps d’internement, d’enfermement, de concentration. Le Vernet, Ariège (Arthur Koestler y a séjourné entre 1939 et 1940) ; Bram, Aude ; Noé et Récébédou, Haute-Garonne ; Masseube, Gers ; Agde, Hérault ; Gurs, Pyrénées-Atlantiques (Hannah Arendt y a été internée en mai 1940 avant de s’enfuir pour rejoindre le Portugal) ; Rivesaltes, Pyrénées-Orientales ; Saint-Sulpice et Brens, Tarn ; Septfonds, Caylus et Montech, Tarn-et-Garonne…

(1) Réfugiés de 1938-1939, réfugiés syriens de 2015, même errance.