28.2.18

Ma première soirée à l'Opéra Garnier ...

par Marie-Odile Maurice

... jeudi 22 février


Normalement je n’aurais pas dû vous faire un rapport au sujet de cette soirée mais voilà … le début ne s’est pas exactement passé comme prévu.

C’est jeudi… C’est ce soir ! Ma première fois à l’Opéra Garnier !
Quelque chose me dit que tout va bien se passer : j’ai le billet imprimé, la réservation d’une place exceptionnelle : loge - 1er rang.

Je me prépare essayant diverses tenues, testant mes chaussures à talon … Normalement on s’habille quand on va à l’Opéra … 
Je pars à l’heure en voiture jusqu’à Mantes-la-Jolie plus exactement sa gare. Je vous explique : le soir il n’y a pas beaucoup de trains qui repartent et s’arrêtent à Vernon. Donc je m’avance un peu plus loin en région parisienne. Ma voiture est en place au parking, je suis à l’heure et tout va très bien Madame la Marquise.
Arrivée sur le quai … Curieux … je ne vois pas mention de mon train et surtout pas du quai duquel il devrait partir … Par contre plusieurs trains sont annoncés sur le quai A, celui des trains qui passent de l’autre côté de la Seine, qui s’arrête partout et surtout met 1h10 avant d’arriver ….. Affolement ! Que faire ? Je n’ai pas beaucoup le choix je monte dans le tagada … et j’entends l’annonce suivante : ʺil n’y a plus de trains Mantes-Paris via Poissy par suite de manque de matériel. ʺ QUOI ? Je n’en crois pas mes oreilles ! Que faut-il entendre par là ?? Je suis étonnée qu’il n’y ait pas plus de gens qui rouspètent. Il faut dire que nous ne sommes que quelques uns à partir dans cette direction à cette heure-là (il est 18h). Je passe un bon moment à fulminer intérieurement. Il n’y a guère de monde autour de moi et je sens ma colère bien solitaitre … Le spectacle commence à 19h30 et il est écrit sur le billet qu’il faut arriver une demi-heure avant. Or tels que nous sommes partis on en a pour une heure au moins et en comptant le temps (environ 10 minutes) pour arriver à l’Opéra je commence à paniquer ! Métro ou marche à pied ? Deux jours plus tôt je m’étais tyrouvée coincée du côté colonne vertébrale. J’opte pour la solution métro avec la ligne 9. Les Parisiens vont tout de suite reconnaître la provinciale en moi !
En attendant je feuillette le " scénario ʺ de l’opéra. Il s’agit d’un ballet sur une musique de Tchaikovsky d’après une pièce, en vers, de Pouchkine. Une histoire d’amour qui ne finit pas trop bien puisque le jeune homme finit par tuer son meilleur ami …
Arrivée à Paris … Je me lance. Je n’aurais jamais cru que je pouvais marcher aussi vite avec des talons .. Parfois j’ai l’impression que mes pieds ne touchent pas terre. Mais où est-elle cette ligne 9 …. Je cavale dans les couloirs du métro … Bon, l’arrêt s’appelle en fait St Augtustin. Il faut que je regarde quand même le plan pour ne pas partir dans la mauvaise direction … Je pensais arriver à la station Opéra et je me retrouve devant les Galeries Lafayette. Pas le temps de philosopher et me revoici fonçant à toute allure en direction de l’Opéra. Mon Dieu … Il est passé 19h30 … c’est sûrement commencé ! Ils vont fermer les grilles … Non ! Le brave agent prend mon sac pour le passer sous le détecteur. Quelques escaliers … Le premier ? Les loges s’il vous plaît ? Allez là-bas il y a des ouvreurs. Deux solutions : ou vous allez au quatrième et vous trouverez une place assise jusqu’à l’entracte ou bien vous rentrez là (dans les loges) et vous restez debout. Je choisis cette solution de la tête car plus aucun son ne sort de ma gorge : je suis essoufflée  ! Je rentre et une jeune fille me propose une chaise non occupée. Et là, début de l’émerveillement : très beau décor, jolis costumes et ballet parfait, du moins de mon point de vue de néophyte. Je n’ai pas vu le temps passer que déjà voilà l’entracte. On me montre ma place : en effet ! plus près et tu plonges dans l’orchestre ! Vite je me précipite vers le bar car je n’ai pas eu le temps de me restaurer… Je vous cacherai le prix du petit sandwich … Ensuite je promène mes yeux de provinciale sur les lieux ……….. Incroyable ! " Démentiel ʺ est le mot qui m’est venu spontanément à l’esprit ! Ces colonnes, ces dorures, peintures et tout, et tout … Et le foyer …………… Je ne suis pas sûre d’avoir jamais dans ma vie de  touriste vu semblable monument … Je pense à vous chers Vosgiens : quelle bonne idée que de m’envoyer là !
L’acte 2 se passe tout aussi bien et tout aussi vite et voici déjà le 2e entracte ! Cette fois pas de buffet ! J’explore les lieux ! Même les toilettes ont un petit air haussmanien !
C’est un très beau spectacle et j’ai revu la critique de Télérama. Ils le gratifient de trois " T ʺ … C’est dire ! Je regrette de quitter ce lieu si rapidement mais je me méfie des humeurs de la SNCF… 
Je ne traîne pas en route et je rejoins la Gare Saint-Lazare où je constate que le train escompté jusqu’à Mantes, le bon, celui qui met une demi-heure EST À QUAI ! La vie est belle ! Il n’y a pas beaucoup de monde mais j’ai l’habitude. J’ai récupéré ma voiture à 23h10 et une demi-heure plus tard j’étais rentrée.

Une petite remarque au sujet de la tenue vestimentaire : l’ensemble des personnes est habillée de façon décontractée, plus en tout cas qu’à Versailles où ils sont encore restés très prout-prout.

Que dire chers amis ? Merci beaucoup encore, merci d’avoir pensé à ma culture !

La prochaine fois, vendredi 2 mars ce sera l’Opéra Bastille avec un ballet encore : Ben jamin Millepied/Béjart. Depuis le temps que je voulais voir une œuvre du maître franco-suisse … Je suis allée une fois ou plutôt deux à l’Opéra Bastille : la première fois : grève. J’étais avec mes enfants. Nous sommes repartis. La deuxième fois – pour le même spectacle – grève des costumes …. Ma fille avait préféré rester dehors ! Que me réserve Béjart ???
 
 

11.2.18

Mon séjour au Mont Sainte-Odile

par Marie-Odile


26 Janvier … enfin ! Le grand jour est arrivé ! Je pars au Mont Sainte -Odile !

L’atmosphère autour respire l’inondation. Hier j’étais allée sur la petite route qui mène à Giverny et donc à Vernon, mon lieu d’embarquement, afin de voir la situation de la rivière, l’Epte, affluent de la Seine et qui fait frontière avec l’Eure et donc la Normandie. Elle débordait : pas grave, le détour à faire n’est pas très important.

Vendredi - Première étape : la gare de Vernon. Je mets ma voiture comme d’habitude, dans un quartier résidentiel. Plusieurs fois par an j’utilise cet emplacement qui s’est avéré sûr, enfin … jusque là ! C’est le début de la petite routine du départ en train.
C’est donc le coeur léger (lui seulement car je traîne un sac alourdi par mes chaussures de randonnée) que je me dirige vers la gare. Mon train arrive de Rouen à 10h51 et le TGV quitte la gare de l’est à 12h55. A Strasbourg une amie, ancienne camarade de classe BTS va venir me chercher et passer aussi une nuit au Mont. Dans la salle des pas perdus de Vernon-Giverny le panneau affiche un retard de dix minutes. Ça commence mal me dis-je mais dix minutes, ça va encore, j’ai une bonne heure pour traverser tout Paris et le RER E est direct puisque je descends à la station Magenta et que je continue à pied. Le temps passe et la voix suave de la SNCF annonce bientôt un retard d’une demi-heure … : ʺ il a fallu attendre des clients en correspondance ʺ ??? Entre nous, tout le monde se plaint de la ligne Paris-Rouen et c’est justifié. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas : grèves, trains qui ne continuent pas plus loin, retards, accidents de personnes, trains bondés etc … etc … Comme je ne le prends plus régulièrement je ne connais pas trop ce genre d’ennuis mais je me demande comment les usagers peuvent supporter ça toute l’année… Il finit par arriver à 11h10 . Le TGV part à 12h55. Je calcule (très mal) 11h10 + 45 minutes = 11h55 à Saint-Lazare à condition qu’il ne s’arrête pas en route. Normalement " ça devrait le faire ʺ mais vraiment de justesse. Je me renseigne quand même sur le suivant pour Strasbourg : il y en a un toutes les heures. A l’arrivée à Saint-Lazare précipitation dans le couloir : certains ont encore encore moins de temps de correspondance que moi. C’est alors qu’un charmant Monsieur me propose de porter mon sac et de me conduire jusqu’au métro Magenta " au pas de course ʺ , ce sont ses termes. Bon ! Il a l’air honnête. Je lui fais confiance. C’est ainsi que j’ai traversé Paris avec porteur. Il m’a dit qu’il venait d’Algérie, de Sétif et qu’il était là depuis les années 90. " Moi, Monsieur, j’ai vécu en Tunisie etc. etc.ʺ Deux potes qui évoquent leurs souvenirs de guerre … enfin … si je puis me permettre … Il a ajouté qu’il habitait actuellement Bonnières. (NDLR : à six kilomètres de Gommecourt) mais qu’il ne s’y plaisait pas. " Les trains ... ʺ Et on le comprend, les trains qui s’arrêtent aux petites gares prennent encore moins soin de leurs personnes transportées. Il m’a donc emmenée jusqu’à Magenta au galop et m’a quittée là. J’explique : Magenta n’est pas à proprement parler une station de gare. On arrive  dans le 10e rue Lafayette et on doit marcher et traverser quelques rues pour arriver Gare de l’Est. Ce n’est pas plus désagréable. On peut respirer l’air frais du matin avant de s’engouffrer dans des espaces confinés. Je parcours d’un bon pas le trajet par la rue d’Alsace qui me conduit jusqu’à cette très chère gare de l’Est. Vous connaissez les escaliers Rue d’Alsace ?? On les voit dans certains films. Il fut un temps on pouvait y discerner des odeurs de frites, d’urine mais surtout d’urine … Là encore quelqu’un m’a aidée à porter mon sac. C’est incroyable ce que les cheveux blancs ça inspire … !! Pas le temps d’acheter un sandwich ! Je monte dans le TGV qui part cinq minutes après !
Et commence la grande aventure : c’est la première fois que je prends la ligne Paris-Strasbourg …. Pas grand-chose à voir dehors … Plaine, morne plaine … les Vosges ? le col de Saverne ? En rêve, Marie-O ! Moi qui connais bien le trajet Paris-Lausanne (3h40) je n’ai pas vu le temps passer. Pas d’arrêt ! Le tout expédié en 1h50 ! Ma conclusion : hum ! ça vaudrait peut-être le coup de s’offrir de temps en temps un petit week-end à Strasbourg … ! Chers/Chères camarades … à votre bon coeur !!

Strasbourg … c’est une vieille copine ! J’y ai d’abord passé deux ans après le bac jusqu’en 1968 et puis en 70 j’y suis retournée m’étant mariée avec un étudiant de l’ENSAIS ce qui fait au total cinq années passées dans la capitale alsacienne (à défaut de pouvoir dire " la cité phocéenne ʺ….)

Il pleut. Mon amie m’attend et nous montons toutes les deux en voiture au Mont Sainte-Odile. Là … ce n’est plus la pluie mais un brouillard à couper au couteau ! Cette atmosphère confère à l’ensemble un air mystérieux voire mystique qui n’est pas pour me déplaire. A défaut de neige ….

Installation - ma chambre : d’une grande propreté (ma réaction : " on se croirait en Suisse ! ʺ) et comme neuve. En plus, je dispose de la seule chambre avec balcon auquel est accroché le blason de l’évêque, Mgr Ravel, précédemment évêque aux Armées et tout récemment nommé en Alsace. Il m’a fallu presque une matinée pour trouver son blaison sur internet. Pas de télévision ! J’en suis ravie ! Ainsi je vais pouvoir écrire quelques cartes …. Cela s’est avéré être un vœu pieux car l’altitude faisant son effet je me suis vite trouvée complètement assommée !
La chambre de mon amie : une suite ! Avec petit salon, bureau et télévision (sans doute la seule de la partie hôtel) !

Samedi matin : nous faisons un petit tour par la route à la Fontaine Sainte-Odile. Enfant mes parents m’y avaient conduite plusieurs fois …. Regardez-moi et vous pouvez constater le résultat … ! Là il y avait une dame qui avait apporté quatre bouteilles d’un litre plus un jerricane …. Mon amie rejoint Strasbourg dans la matinée. L’après-midi je fais connaissance avec les lieux. La chapelle qui est passée au rang de Basilique, la chapelle des Larmes (Sainte-Odile avait tellement pleuré que le sol s’était creusé), la Chapelle des Anges, aux murs recouverts de magnifiques céramiques. Impressionnant. Le tombeau de Sainte-Odile. Je prends mon temps car l’ensemble ne s’étend quand même pas sur des kilomètres. Je ne m’attarde pas sur la terrasse : c’est le brouillard ! Par contre je découvre le cadran solaire, un bloc gnomonique (c’està-dire comportant plusieurs cadrans, ici 24), qui indiquent les heures de différentes villes et endroits du monde : Constantinople, Alexandrie, Jérusalem, Inde, Japon etc …. Un momument extraordinaire ! Je termine mon petit tour par " le ʺ lieu où il faut aller : la boutique. On y trouve tout ce dont le touriste, pardon, le pèlerin ou la pélerine, a besoin : timbres, cartes postales, guides, cartes de randonnées etc … mais aussi les produits dérivés comme les médailles et ce que je ne connaissais pas, les œufs de cigogne, l’Eau d’Elle, l’Eau d’Il et les petites bouteilles d’eau de la fontaine pour recouvrer la vue …..…. Je reste abasourdie … Les temps ont bien changé. Ce sera la seule photo que je joindrai. Je n’ai pas pu couper l’ensemble des deux illustrations. Pour le reste il y a tout sur internet. Mais là vous risquiez de ne pas me croire !


Le dimanche, c’est service à la place . On m’annonce le choix entre deux potages dont l’un " soupe d’intestin ʺ .. tel quel ! J’aime l’aventure et c’est ce que je choisis : c’est de la soupe de boudin … Je n’avais jamais gouté cela ! Cest jour de fête et on nous annonce une choucroute ! J’aurais dû la photographier et vous l’envoyer !
Nous sommes dans une belle salle-à-manger toute en bois – je remarque que, dans ces régions de l’Est, on trouve beaucoup de bois dans les maisons, comme chez Ginette et André. J’avais oublié ce détail. J’aime bien. Cela donne un aspect chaud, confortable et sécurisant.

Après le repas je me trouve un bâton et en route pour Niedermunster annoncé par les balisages comme pas trop long ! Niedermunster c’est l’endroit où se trouve une ancienne abbaye fondée par Sainte-Odile. Il ne reste que les ruines d’une église romane construite en 1150. Un peu plus loin se trouve la ravissante chapelle Saint-Nicolas du XIIe mais restaurée en 1845 qui semble posée au milieu de la vallée !

Le retour vers le Mont ne me déçoit pas … !En descendant … je me disais … " ma fille, quand il va falloir remonter ... ʺ. Et en effet …. ! 200m de dénivelé pour une permière sortie c’est quand même pas mal … enfin … pour moi !

Le lundi, dernier jour complet, je m’offre un morceau du mur païen, enfin …. une partie du circuit sud, avec un arrêt en cours de route au Menelstein, un amas d’énormes rochers, d’où l’on a un magnifique point de vue sur la plaine, ensoleillée cette fois.

Mardi matin préparation des bagages, repas, un dernier au revoir à mes montagnes, surtout celles du côté est, si belles si sombres, MES montagnes, celles que je quitte toujours avec regret.
Règlement des quelques suppléments … ah ! Que cette facture est douce ………. Le taxi arrive à 14h et m’ emmène à la gare d’Obernai où je prends un sympathique petit TER. Quand on quitte la région parisienne on trouve ces petits trains, mignons, si propres et toujours à l’heure. Si ! Si ! En plus ils ne sont pas vraiment électrifiés. Un changement !
Arrivée à Strasbourg mon amie m’attend. Nous prenons un dernier thé et en route pour le TGV. Ce n’en est pas un à proprement parler mais un ICE qui vient de Stuttgart, très propre et ma foi, fort confortable. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer : nous conversons avec Ginette par textos ….. en allemand … que tu possèdes encore bien, Ginette ! Car il me semble que tu n’as pas, contrairement à moi, fait de longs séjours dans le pays de Goethe … mais peut-être es-tu encore en relation avec ta correspondante … A vérifier ! A Paris il pleut. Je ne connais qu’un itinéraire, celui de la Rue d’Alsace avec son fameux escalier et sa faune toute particulière … ses joints énormes qui se fument sous le nez des policiers …. Eh ! Bien ! là encore on m’a proposé de porter mon sac de voyage. Beaucoup de voyageurs passent par là. Cependant il faudra que jeme renseigne sur un itinéraire qui évite les escaliers. L’avantage c’est qu’on n’est pas obligé de changer de métro. Rue d’A1sace – quelques mètres à pied puis station Magenta et de là : direct jusqu’à St Lazare où j’arrive sans encombres et avec pratiquement une heure d’avance sur le train prévu à 19h29. Tant pis ! C’est top tentant ! Il est Je monte dans le train du Havre priant Sainte-Odile, Saint Hippolyte, Saint Amarin et Sainte-Croix-aux Mines que le contrôleur ne passe pas. ET …. il n’est pas passé ! Le miracle a bien eu lieu. A Vernon je me rends en une dizaine de minutes à ma voiture. Elle est toujours là !Encore un miracle ! La route de Giverny est coupée et je passe par " le plateau ʺ. A Gommecourt … plus d’inondations. À la maison régne une douce température de 13° mais peu importe : les souvenirs réchauffent mon coeur de pauvre exilée … Mon chat est très heureux de me revoir : il arrivait à bout de ses victuailles !

Que dire en conclusion : ce fut un merveilleux séjour qui m’a fait beaucoup de bien, qui m’a remise en selle pour un bon bout de temps prête à affronter tous les soucis …
MERCI les amis ! Merci ………… Merci ……………….

5.2.18

Chroniques de Janvier 2018

par Georges Charles

Lundi 1er janvier

Yougoslavie, août 1987 ; 1ère partie, la découverte
 

Les récits de voyages du passé m’enchantent. J’espère transmettre ce bonheur aux lecteurs.

En août 1987, la Yougoslavie existait encore ; " pays des Slaves du Sud " en serbo-croate, c’était un État d’Europe du Sud-Est, qui a existé sous différentes formes entre 1929 et 2006. Il regroupait les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine, ainsi que le Kosovo.

La Yougoslavie a correspondu à trois réalités politiques différentes au cours du XXe siècle :


 · La " première Yougoslavie ", monarchie fondée en 1918. Elle subsiste jusqu’à l’invasion par les troupes allemandes en 1941.
· La " seconde Yougoslavie ", république fédérative socialiste, de 1945 à 1992 ; elle s’effondre lorsque quatre de ses républiques fédérées font sécession : la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine.
· La " troisième Yougoslavie ", État fédéral formé en 1992 de la Serbie (incluant la Voïvodine et le Kosovo) et du Monténégro ; il subsiste jusqu’en 2006.

Le maréchal Tito, croate, communiste indépendant du stalinisme russe, qui dirigea la Yougoslavie de 1945 à 1980, disait : « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. »

Quelle est la situation de la Yougoslavie en août 1987, au moment où nous nous y rendons ? En 1981, des manifestations d’Albanais du Kosovo (près de 90 % des habitants de cette province autonome de la Serbie, sont d’origine albanaise) avaient réclamé le statut de république ; elles avaient tourné à l’émeute. En avril 1987, Slobodan Milosevic, alors patron des communistes de Serbie, avait été envoyé en mission au Kosovo pour calmer les nationalistes serbes qui s’estimaient victimes de discriminations de la part de la majorité albanaise ; sur place, il avait pris le parti des Serbes.

Je tiens à évoquer ici mon intérêt personnel pour cette partie de l’Europe ; à la faculté d’histoire, j’avais été élève du professeur émérite Alain Ducellier, spécialiste de l’histoire de Byzance et des Balkans au Moyen Âge.


Jusqu’à ce jour, Venise avait été la limite orientale de mes voyages en Europe. Je vais donc vers des découvertes, en compagnie de la " fine équipe familiale ", Marie-France, Delphine et Adrian. 

Dernière ville italienne, avant d’entrer en Yougoslavie : Trieste, dont le nom rappelle l’histoire européenne du XXe siècle. Les touristes qui la traversent s’en souviennent-ils ? Sous domination autrichienne jusqu’alors, Trieste devient italienne en 1921 et sert de base à la naissance du Parti national fasciste de Mussolini. Après la guerre 1939- 1945, Trieste est également revendiquée par la Yougoslavie. Sous contrôle de l’ONU de 1947 à 1954, la ville revient définitivement à l’Italie en 1977.

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