7.7.20

Chroniques de Juin 2020

par Georges Charles

Lundi 1er juin

 Écolo sì, ma non troppo ; 1ère partie, de bien modestes efforts
 

Selon les Grecs, Gaïa, notre mère la Terre, aurait eu deux filles : écologie et économie. L’étymologie dit : " écologie ", du grec oïkos, maison, et logos, science ; " économie ", du grec oïkos, maison, et nomos, gestion. Science de la maison d’une part, gestion de la maison d’autre part. Les deux filles sont sur le même bateau ; si l’une tombe à l’eau, le bateau chavire.
 
" Dégradation de l’environnement ", " dérèglement climatique ", "atteinte à la biodiversité " ; tout inquiète. En France, l’écologie s’est fait connaître au début des années 1970, mais personne n’imaginait que la situation s’aggraverait à ce point et aussi vite.
 
Et moi, et moi, et moi ? Comme certains et depuis une vingtaine d’années, je " coche quelques cases " : je trie mes déchets ; je choisis la marche à pied, le vélo ou le métro pour les déplacements urbains ; j’achète des fruits et des légumes de saison ; je mange parfois bio ; par manque de finances et de motivation, je prends rarement l’avion ; j’ai remplacé le train par le covoiturage avec BlaBlaCar (une forme d’économie du partage totalement sinistrée actuellement ; une seule option est ouverte : un passager, à l’arrière, pas plus. Ce n’est plus du covoiturage, c’est du taxi, du Uber, du chauffeur de maître !
 
Ce qui ne fait pas pour autant de moi un " écologiste ". Autant l’écologie politique peut se concevoir au sein des pouvoirs locaux dont les compétences sont en lien avec la vie quotidienne des citoyens, autant elle paraît vaine, face à des questions diplomatiques, politiques, juridiques ou sociétales, qui relèvent du pouvoir régalien. Quel pourrait être le point de vue " spécifiquement écologiste " sur des sujets aussi importants que la souveraineté sanitaire, l’intelligence artificielle, le terrorisme islamiste, les violences conjugales?

 La génération des baby-boomers, dont je suis, est parfois stigmatisée pour sa contribution à la pollution. Effectivement, elle a été la première à polluer beaucoup plus que celle qui l’avait précédée. Ce message de nos parents, qui éteignaient la lumière en quittant une pièce, « C’est pas Versailles, ici ! » (imagine-t-on sortir de la salle de bains en laissant les robinets ouverts ?), nous ne l’avons ni appliqué ni transmis et ceux qui nous suivent sont du même genre que nous, grands pollueurs. Je suis donc réservé sur la nature de la soi-disant " mobilisation mondiale de la jeunesse pour l’environnement " ; il s’agit surtout de la jeunesse des pays occidentaux, bien plus pollueurs que les autres et il est normal qu’ils manifestent contre eux-mêmes… En France, les jeunes " en colère " contre la pollution choisissaient souvent le vendredi après-midi pour manifester ; ça rallongeait le weekend.
 
Commentaire d’un journaliste australien à des jeunes qui avaient récemment manifesté pour le climat : « Vous êtes la première génération à avoir demandé la climatisation dans chaque salle de classe ; vos leçons sont toutes faites à l’ordinateur ; vous avez une télévision dans chaque pièce ; vous passez toute la journée à utiliser des moyens électroniques ; au lieu de marcher pour aller à l’école, vous prenez toutes sortes de moyens de transport ; votre protestation est annoncée par des moyens numériques et électroniques. Vous êtes les plus grands consommateurs de biens de toute l’Histoire. Les mômes, avant de protester, éteignez la climatisation, allez à l’école à pied, éteignez votre téléphone et lisez un livre. »


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