8.12.18

Chroniques de Novembre 2018

par Georges Charles

Samedi 3 novembre

Mairie de Toulouse, Affaires Sociales ; 7e partie, l’art de convaincre ; l’art d’avoir toujours raison
 
Dans les années 1990, la mode était à la privatisation de services publics municipaux, notamment l’eau, l’assainissement et les parkings publics. Cette mode s’était étendue à la gestion des services sociaux et socioculturels ; certaines de leurs missions pouvaient être assurées par des partenaires privés, mieux à même de gérer à la fois le caractère intermittent de ces missions et la situation professionnelle précaire des personnels. La mairie de Toulouse, historiquement très interventionniste (des décennies de gestion socialiste, ça laisse des traces), dirigée par Dominique Baudis, de droite, avait épousé ces modes.
 
À la direction des Affaires sociales, nous avions recours à du personnel vacataire, à la fois dans l’animation et la logistique des centres de loisirs, des centres de vacances et des classes de découverte. Pour contourner les rigidités de la gestion publique, la mairie avait monté de toutes pièces des associations (1) pour gérer ce personnel vacataire.
 
J’ai été dans mon rôle, de cadre et de syndicaliste, lorsque j’ai eu à intervenir en tant qu’expert devant le Comité technique paritaire (instance d’élus municipaux et de représentants du personnel, qui traite de l’organisation des services) pour évoquer la situation des agents de service des centres d’accueil situés hors Toulouse (notamment celui d’Aulus-les-Bains, dans l’Ariège), ouverts toute l’année. Par principe, les agents de la Ville, titulaires, travaillent sur le territoire de la commune.
 
Mes arguments avaient été les suivants : j’ai rappelé l’exemple des musiciens de l’Orchestre du Capitole, titulaires, qui sont parfois en tournée de par le monde ; de plus, le programme de la majorité municipale ne prévoit en rien de mettre un terme à une activité sociale qui date de l’après-guerre. 

Ainsi, ces agents (une dizaine environ), travaillant depuis des années pour un service pérenne, n’avaient pas vocation à être gérés par une association ; bien au contraire, leur titularisation était justifiée. Le CTP a voté en ce sens.
 
Dans une autre vie, j’ai dû lire Schopenhauer (2) et François de Callières. Arthur Schopenhauer, philosophe allemand (1788-1860), fait paraître en 1831 cet ouvrage : L’Art d’avoir toujours raison. Dialectique éristique… ça marche, même quand on a raison ! La renommée de François de Callières, académicien et diplomate sous Louis XIV, n’a cessé de s’affirmer depuis le dernier tiers du XXe siècle. Son ouvrage, De la manière de négocier, est au programme des meilleures écoles de commerce, comme des universités les plus prestigieuses. À Harvard, on voit en Callières l’inventeur de la notion de soft power ; à Tokyo, on s’appuie sur lui pour étudier les relations entre les sexes au sein de l’entreprise… Négocier oui, harceler non ! C’est d’actualité !
 
L’art de convaincre, c’est aussi l’art de négocier. On entend souvent cette phrase, dont l’énonciation est censée régler les problèmes : « il suffit de se mettre autour d’une table et de se parler ! » Oui, mais à condition de savoir ce que l’on vient y faire et d’apporter des provisions, d’admettre pour soi les points à négocier aisément, ceux sur lesquels on tiendra la ligne de front et enfin ceux qui ne sont pas négociables (la  fameuse " ligne rouge " à ne pas franchir). Si l’on s’obstine trop longtemps sur les premiers, on se fatigue et on fatigue l’adversaire.
 
Quelques règles de négociation : ne jamais perdre de vue ce que l’on veut obtenir, in fine ; ne jamais oublier ce que veut l’adversaire ; quand on se trouve acculé, donner du mou, on le récupérera plus tard.



François de Callières (1645- 1717) : De la manière de négocier avec les souverains (1716).

« C’est un des grands secrets de l’art de négocier que de savoir distiller goutte à goutte dans l’esprit de ceux avec qui on négocie les choses dont on a intérêt à les persuader. »


(1) Associations parfois présidées par des élus municipaux… qui votaient les subventions à ces associations. Heureusement que les juristes veillent ; ces associations ont été rapidement dissoutes ou remplacées par d’autres, desquelles les élus municipaux étaient exclus.

(2) Dans le film Le brio, d’Yvan Attal, il en est beaucoup question.
 


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2.11.18

Chroniques d'Octobre 2018

par Georges Charles

Mardi 2 octobre

La loi du genre ; 35e partie, la " charge mentale "

 En mai 2017, la BD Fallait demander de la blogueuse Emma (300 000 abonnés) s’était propagée sur la toile grâce à Facebook. Elle y dépeignait le quotidien de millions de femmes et mères qui, en plus de s’occuper des tâches ménagères, doivent coordonner toute l’intendance de la maison. Emma expliquait en dessins et avec des mots simples le fameux concept de " charge mentale " : la femme doit « penser à tout » quand l’homme se contente souvent « d’aider… si on lui demande ».


Qui fait quoi à la maison ? Cette question peut constituer désormais un vrai champ de bataille au sein de la famille et du couple : comment répartir les tâches ménagères, l’éducation des enfants, en lien avec l’implication dans la vie professionnelle ? Les femmes passent encore deux fois plus de temps à s’occuper des enfants et trois fois plus de temps à s’acquitter des tâches ménagères que les hommes.
La réduction du temps de travail à 35 heures par semaine, à la fin des années 1990, a-t-elle eu un effet sur cette répartition ? Il semble que non, les hommes bricolant encore plus, les femmes consacrant encore plus de temps aux enfants et au ménage.

Une famille avec enfants est une petite entreprise, avec des plannings pour chacun, des agendas à multiples entrées nécessitant une coordination de tous les instants. Face à cette suractivité familiale, les hommes et les femmes n’ont pas la même attitude : mode " cool " pour les hommes, mode " chef de projet " pour les femmes. L’esprit de la femme reste encombré par les soucis domestiques et la gestion du foyer même quand elle travaille ; la femme a la " famille dans la tête ".

Elles disent qu’ils n’en font pas assez, ils disent qu’elles veulent tout contrôler… Moralité : l’homme devrait quitter sa zone de confort et la femme devrait accepter de lâcher prise.

Mon expérience personnelle ? Une succession de " chances ".

La chance d’avoir, à l’adolescence, travaillé pendant les vacances scolaires comme saisonnier dans l’hôtellerie-restauration sur différents postes, plongeur, commis de cuisine, serveur, valet de chambre, etc., à l’âge ou en général, les adolescents deviennent fainéants.

La chance d’avoir connu l’internat au collège et au lycée : un garçon doit apprendre à gérer son linge. C’est bien au domicile familial, où la mère est omniprésente, que l’adolescent prend l’habitude de laisser traîner ses chaussettes sales dans sa chambre… Chance encore : ma mère m’a appris à repasser.

Chance toujours ; j’ai pratiqué la garde alternée dans les trois premières années de mon fils aîné ; dans un tel contexte, c’est simple, on porte 50 % de la charge mentale.

Autre chance enfin ; vivre avec une femme portée par le même investissement professionnel que moi, d’où un partage équitable des responsabilités familiales et domestiques.

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11.10.18

Chroniques de Septembre 2018

par Georges Charles

Lundi 3 septembre

La boîte magique des mots


Mon petit-fils William gardera de bons souvenirs de ses vacances, notamment de cette journée sur la plage de Contis (Landes) où il avait attrapé un tractopelle volant. L’engin paraît bien minuscule dans la main du géant William-Gulliver. C’est aujourd’hui la rentrée.


Il entre en deuxième année de maternelle. Qu’a-t-il appris, jusqu’à présent ? Comment s’est opérée la fusion entre ce que sa famille lui transmet et les apprentissages à l’école ?

Le rencontrant régulièrement, j’ai pu constater l’enrichissement permanent de son vocabulaire. Dès lors qu’il comprend que je comprends ce qu’il dit, la complicité s’instaure. 

Le premier mot. L’âge d’apparition du premier mot se situe entre 8 et 14 mois. Ce premier mot a plus de signification pour l’enfant qu’il n’en a pour l’adulte, c’est pourquoi on le qualifie de " mot-phrase " car il ne renvoie pas seulement à un objet, mais à une action ou une situation.

J’ai le souvenir du premier mot prononcé distinctement par ma jeune soeur. Nous sommes dans les années 1950 dans la cuisine de la maison familiale ; un meuble sert à entreposer des bûches de bois pour alimenter la cuisinière (et il faut l’alimenter souvent, en hiver, dans les Vosges) ; c’est la " caisse à bois " et ce mot est dit maintes fois : « il faudra remplir la caisse à bois ! », « prend une bûche dans la caisse à bois ! », « pose ça sur la caisse à bois ! » Alors, dans le silence, elle dit un jour : « caisse à bois ! ». Comment ça s’écrit ? Kèsaboi ? Kéçaboi ?

Autour de 12 mois, l’enfant dit ses premiers mots. Vers 18 mois, il en aura une cinquantaine dans son vocabulaire, qu’il est capable de combiner pour composer de courtes phrases. À 2 ans et demi, l’enfant dit 100 mots et en comprend 200. Au-delà de ce répertoire, la vitesse d’acquisition s’accroît, le vocabulaire s’enrichit et les phrases se complexifient. Autour de 4 ans, les enfants commencent à agir volontairement sur autrui par le langage et à se représenter l’effet qu’une parole peut provoquer. Un enfant de 6 ans qui a passé trois ans en école maternelle possède environ 2 000 mots ; un enfant resté au domicile, 500.

Pour retrouver le souvenir de mes propres apprentissages, il faudrait que je feuillette des livres de lecture et de calcul du primaire des années 1950. Avec une patience mesurée, j’attends que William entre dans l’univers du " lire, écrire, compter " pour m’émerveiller à nouveau.

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6.10.18

Le poteau rose

par Gabriel Barnet
 
Amis de l'académie du Préfa, bonjour

Grand merci aux jurés qui ont pensé me nominer pour la réalisation de mon court métrage, tourné à Giverny, en septembre 2017 :

« Pass'ouar la gamelle que j'touille la salade ».

J'en suis flatté, d'autant plus flatté qu'il est bien connu que ceux qui disent du bien de vous sont toujours des personnes intelligentes et intéressantes. Si ! Si !

Je suis très satisfait de constater que ce court métrage ait donc brillamment réussi à mettre en exergue l'odorante fugacité et l'émouvante délicatesse des sentiments exprimés au cours d'une mémorable soirée. La mise en Seine s'est attachée à les traduire le plus intensément et le plus fidèlement possible, malgré certaines conditions dantesques provoquées et alimentées par un projet culinaire des plus originaux, un brusque vent de folie à l'office, une suicidaire varappe de Claude pour accéder à la dernière étagère du bahut deux corps, un quiz démoniaque donnant le tournis à notre hôtesse, … enfin bref un flash expressionniste chez les impressionnistes.

Aussi, c'est avec un immense plaisir, non dissimulable, que j'apprends cette nomination, premier tremplin vers une réception de ce prix si prestigieux et si convoité, décerné par notre docte académie.

Comme je ne m'y attendais pas, je n'ai rien préparé. Me voilà tout couillon en haut de l'estrade. Je suis donc bien dans une ambiance habituelle, bien rodée, style remise des Césars. Rien que du normal.

En revanche, je ferai dans l'original en ne vous assommant pas d'une fastidieuse et ennuyeuse litanie de merci.

Je n'adresserai qu'un seul merci ...
 ... en direction du public / jury dont la finesse, le raffinement et la clairvoyance constituent autant de poêles à frire, susceptibles de dénicher les véritables talents, si profondément enfouis soient-ils.

Je ne dirai donc pas
 … merci ... à mes paroliers, nègres de l'ombre, sans lesquels la page blanche et vierge est condamnée à ne s'apparenter à tout jamais qu'à une stérile et immaculée conception intellectuelle

merci ... au petit Jésus qui, malgré ses 7 milliards de patients au compteur, n'oublie jamais de me faire la mensuelle petite piqûre de rappel en dopamine

... merci … à Emmanuel Kant dont l'examen trop tardif mais très approfondi de ses "Fondements" fut pour moi une révélation, en me faisant prendre conscience de l'impérieuse nécessité de faire de la vie une fête continuelle. «Tu dois donc tu peux ! ». Mais bon sang, mais c'est bien sûr !

.. merci … à Henri Bergson dont le Rire si chaudement communicatif invite, lui aussi, à considérer l'existence comme un perpétuel amusement.

... merci … au camarade Michel T. dont les audacieuses pitreries et les étonnantes éblouissures étaient capables de faire sortir de son semi coma l'élève enraciné en fond de classe ; subitement réveillé, ce dernier pensait vivre alors le côté rigolard de la "Métaphysique des mœurs".

merci … à maman.

Je termine toujours par maman. Ca lui fait plaisir et en plus elle doit quand même y être pour quelque chose dans c't'histoire, non ?
***
Bref ! Venons-en au fait.

Tous ces prolégomènes pour vous informer de ma probable décision de présenter un petit spectacle … à ma sauce ; peut-être à l'automne 2019, si je me sens prêt et … si je ne me déballonne pas à la dernière minute.

Le sage aurait dit que c'est parce nous n'osons pas que c'est difficile et non l'inverse.

Que voilà une saine réflexion qui décrasse le carburateur.
"To bid or not to bid ? ", peu importe donc. Osons !

Mon intention est de reprendre des sketches des mois, années ou décennies passées, de les dépersonnaliser pour certains et de les "pinçeàlinger" sur un improbable fil rouge qui se déviderait en fonction du scénario imaginé et, de préférence, en interaction avec le public.

Le show serait intitulé :
( « Gaby va faire son intéressant dans ...)
... Le poteau rose ».


NB1. L'entrée sera évidemment gratuite pour les anciens combattants de la classe Philo 1965, alors qu'elle sera non payante pour les autres spectateurs.

NB2. Je ne commencerai pas au stade de France mais dans une salle ou un théâtre de verdure de hameau, niché en Basse Moselotte. Je n'éprouve aucune inquiétude quant à l'espace public, dans la mesure où, magicien à mes heures, j'ai appris à transformer un public de 50000 personnes en un public de 50.
 

5.9.18

Chroniques d'Août 2018

par Georges Charles

Mercredi 1er Août

En passant par la Lorraine, 11e partie ; " il faut sauver le soldat Valrupt Industries "

L’avenir de Valrupt Industries (fabrication et tissage de produits textiles de literie, de linge de maison, d’ameublement, etc.), de Rupt-sur- Moselle, Vosges, fondée en 1837, s’est joué le 1er août au tribunal de commerce de Paris. C’est le projet de reprise partielle qui a été retenu   l’autre projet, proposant une reprise globale de l’une des dernières entreprises de tissage-filature et de confection textile en France, pourtant jugée " meilleure " sur le plan social (49 emplois maintenus) a été écarté.
La partie confection est reprise, mais la filature et le tissage sont pour l’instant sur le carreau. L’entreprise était placée en redressement judiciaire depuis le 1er mars dernier ; elle comptait alors 130 salariés, contre 102 le jour de l’audience. Le projet retenu ne gardera que 26 postes.

A quoi sont liées les difficultés de Valrupt ? Les deux tiers du chiffre d’affaires sont réalisés via la grande distribution, rendant l’entreprise dépendante des centrales d’achat. La politique de baisse des prix de celles-ci a entraîné l’érosion des marges qui seraient passées de 28% à 15-20% en dix ans. Par ailleurs, la concurrence accrue dans le secteur du textile et la hausse historique du coton au printemps 2017 ont été des facteurs aggravants.

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10.8.18

Chroniques de Juillet 2018

par Georges Charles

Dimanche 1er Juillet

Samedi 30 juin – Dimanche 1er juillet. Une " cousinade ", c’est comme un baptême, l’occasion de rencontres lignagères.
 
Rassérénés par le résultat du huitième de finale, France 4 – Argentine 3, nous sommes emportés par le couple organisateur, Paul et Chloé, vers une animation que les jeunes connaissent certainement : l’escape game, dans des locaux prévus à cet effet. Le scénario de " Oh No ! Zombies ! " est le suivant : une épidémie a transformé la quasitotalité de la population en morts-vivants. Vous faites partie des survivants et, après plusieurs semaines de marche, votre groupe arrive enfin dans l’étrange maison du professeur Brown… La rumeur dit que ce dernier aurait réussi à mettre au point un antidote juste avant de mourir. Votre mission : en cherchant des indices dans les différentes pièces, vous résolvez les énigmes, vous vous emparez de l’antidote, vous récupérez des armes pour vous défendre face aux zombies et vous vous échappez en moins d’une heure. Une nouvelle version de La nuit des morts-vivants, en somme, dont nous sommes les acteurs : Paul, Georges, Coralie et Chloé. Les femmes ? Des Barbarella ! Des James Bond girls ! Des Lara Croft !

L’espace game serait actuellement utilisé par les DRH de certaines grandes entreprises pour évaluer les qualités des futurs collaborateurs ; ça change des stages de saut à l’élastique, très à la mode dans les années 1990.

La " bande des quatre " contre les Zombies







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9.7.18

Chroniques de juin 2018

par Georges Charles

Vendredi 1er juin

Assemblée générale des copropriétaires, une fois par an. À peine plus de 50% de participation (y compris les procurations). Le conseil syndical est parvenu à convaincre l’assemblée sur deux points : l’utilité des travaux préventifs comme la reprise des épaufrures des balcons cette année, ainsi que la constitution d’un fonds de réserve en vue des travaux de ravalement de façade de l’immeuble, dans les dix ans à venir. Cette prise de conscience a été facilitée par les " soucis " de la résidence voisine, au n° 3 du boulevard, construit en 1958, un an avant la nôtre. Par suite d’un entretien a minima, les balcons de cette résidence sont dégradés au point que leur accès est interdit aux occupants. La facture des études et du ravalement complet de la façade prévu l’an prochain s’annonce lourde, plus de 10 000 € par propriétaire.
 
D’une AG à l’autre, des visages nouveaux apparaissent, plus jeunes que ceux qui ont disparu. Même si l’on peut comparer notre immeuble à une petite communauté villageoise d’environ 300 habitants, nous ne nous connaissons pas assez pour nous rassembler lors du décès de tel ou telle propriétaire ; seuls les voisins de palier sont au courant.  Les propriétaires qui étaient là depuis 1959, partis en Ehpad ou au cimetière ?

20.6.18

Quand l'esprit vint-il aux filles ??

par Gabriel Barnet

Georges me demande mon avis relativement à cette question provocatrice, épineuse et oh! Combien problématique. Homme de peu de foi mais homme marié, j'ai plutôt tendance à penser que l'esprit sain(t) aurait choisi, depuis les siècles des siècles, d'être hébergé chez … la femme.

Je vous propose même une réponse quasi scientifique. J'ai eu en effet l'occasion de travailler sur certains manuscrits de la mer morte et plus spécialement sur un rouleau de Qumram, intitulé « genèse 88 ». C'est un parchemin que j'ai moi-même découvert et toujours gardé par devers moi. Il s'agit là d'un document dont le déchiffrement m'a été rendu possible par une connaissance (rudimentaire) de l'araméen, étudié au séminaire, et par la nécessaire étude de fondamentales notions d'épigraphie.

Avertissement : L'état de détérioration avancée du parchemin a rendu certains passages ou mots illisibles ; ils sont symbolisés par des pointillés ; l'extrême rigueur scientifique le justifiait, même si le profane peut souvent assurer une reconstitution mentale.
 

De peur d'une machiste fatwa, je n'ai jamais osé publier cet explosif document, le jugeant par trop iconoclaste, à total contre courant de toutes les genèses recensées.
 

A vous, qui saurez garder le secret, je dévoile exceptionnellement des extraits de ce document ultra confidentiel.
 

NB J'y ajoute un fragment retrouvé du document Qumram « genèse 88.01 »


Parchemin Qumram « genèse 88 »
En vérité, en …... , je vous le dis
 

Le 1er jour, Dieu qui était un mâle très inventif et qui venait d'obtenir du premier coup son CAP en Arts Pla........, pétrit une glaise de remarquable qualité et créa un sublime animal qu'il nomma « femme ». Et il trouva que cela était vraiment bel et bon.
 

Pendant tout le 2ème jour, Dieu, qui n'était quand même pas de mar..., observa du coin de l'oeil sa lascive créature se prélassant sur un voluptueux nuage. Mais, craignant qu'elle ne s'ennuie, il songea alors à lui créer un jou.. de distraction.
 

Aussi, le 3ème jour, Dieu, dont la fatigue naissante commençait à nettement réduire la puissance créatrice, modela l'ho...e et s'ingénia à ce que les deux modelages puissent très bien s'imbriquer l'.. d... l'....e.
 

Le 4ème jour, Dieu, qui était décidément inventif en dia..e, insuffla l'esprit (saint) dans le crâne de sa féminine créature. En même temps, Dieu, qui était la bonté incarnée, donc la naïveté même, ne voulut que l'homme soit en reste ; mais, malgré sa bonne volonté, le souffle divin de fin de journée, très affaibli, ne fit-il que partir en coui...s.
 

La nuit portant conseil, Dieu se rendit compte le 5ème jour, qu'il avait joué à l'apprenti sorcier et que l'Adam, qu'il avait voulu de sagesse, n'allait pas tarder à se carier. Sa créature lui échappait. Mais bon, ça ferait vraiment désordre de revenir sur ce qui a été fait. Inch Allah !
 

Le 6ème jour, Dieu, qui n'était peut-être pas tant que ça pour la paix dans les ménages et qui, en plus, en avait vraiment ras l'auréole de se taper de répétitives et inattractives séries à la télévision, style « zone blanche », décida de plutôt regarder vivre, en direct, ses deux créatures, avec chacune à sa place, son cerveau ou son pén..
 

Dieu mérita bien de se reposer ce 7ème jour, et ce, dans un moelleux et super alto-stratus estampillé Literie Française, fabriqué à Gérardmer.
 

Qu'il le fasse paraître on non, Dieu restait cependant tracassé par les raisons de sa dernière création. Pourquoi avoir conçu cet hominidé, le seul animal de toute sa création capable de tuer sa femelle pour un oui ou pour un non, pour un non généralement ? Le seul animal super intelligent mais dont la paradoxale stupidité s'acharne à détruire à la vitesse grand V le grain de sable qui l'héberge et qui ne demande qu'à lui garantir longue et heureuse vie ? Le seul animal qui ...

Genèse 88.01 (fragment retrouvé)

Au commencement, il y a quelques milliards d'années, Dieu créa l'univers, une infinitude d'étoiles, chacune dotée d'immenses et déjà paradisiaques plages touristiques . Cela représenta une miraculeuse manne pour les papeteries vosg....es. En effet, pour amortir de tels investissements, l'univers fut inondé d'un déluge de dépliants et prospectus publicitaires. Mais, dommage collatéral irrémé … diable, les soleils déjaunirent, les cieux s'assombrirent et Dieu, de se … désinvestir.
 

Alors, victime d'un immortel ennui, Dieu préleva un grain de sable qu'il nomma « Terre », le coloria d'une luxuriante plantation et le peupla d'une incroyable variété d'animaux. Mais toute cette beauté ne parvint à satisfaire son créateur.
 

Aussi, Dieu, qui était un mâle très inventif et qui venait d' ….... … CAP …. …...... pétrit une glaise …..................….................................... « femme », laquelle est l'av... de l'homme.

8.6.18

Chroniques de Mai 2018

par Georges Charles

Mardi 2 Mai

Mens sana in corpore sano ; 13e partie, Coupe du monde de football 1990 en Italie
 

La France avait été battue au tour préliminaire.

Demi-finales : l’Argentine bat l’Italie ; l’Allemagne de l’Ouest (RFA) bat l’Angleterre. Dépité après l’élimination des siens, le capitaine anglais Gary Lineker avait livré cette savoureuse définition : « le football est un sport simple, 22 hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent toujours. »
 
La finale constitue la revanche de la Coupe du monde 1986 où l’Argentine avait battu la RFA 3-2 ; cette fois, celle-ci l’emporte par un but à zéro. Cette victoire coïncide avec le processus d’unification des deux Allemagne, qui sera officiel en octobre 1990.
 
Dans l’équipe de la RFA, entraînée par Franz Beckenbauer, des joueurs de prestige : Jürgen Kohler, Andreas Brehme, Lothar Matthäus (capitaine), Pierre Littbarski, Jürgen Klinsmann, Rudi Völler…


Trois pays furent représentés pour la dernière fois lors de ce mondial, à cause d’événements politiques : la Tchécoslovaquie, qui se scinda en Slovaquie et République tchèque en 1993, la Yougoslavie, qui éclata en plusieurs nations, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Serbie et Monténégro et enfin l’URSS qui se scinda en Russie et en quatorze autres états après 1991.

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31.5.18

Mariage d'Esther et Assuérus

par Gabriel Barnet

Je vous transmets un reportage que j'avais réalisé 5 siècles moins le ¼ av. JC et sur lequel je suis retombé par hasard en 2018 après JC, alors que je commençais à procéder à un peu de tri dans tout mon fatras de grimoires.

Ici Gabriellés Xerxés pour la VRP (Vidéo Radio Persannes). Je vais essayer de vous faire revivre en direct depuis Persépolis, la prestigieuse capitale de l'empire, les moments les plus palpitants de la cérémonie nuptiale unissant Sa Majesté le chah persan Assuérus et sa Grâce, la pulpeuse et capiteuse princesse Esther.

Nos tourtereaux se sont enfin décidés à convoler en justes noces.....
 
D'où je suis placé, je n'aperçois pas encore les deux convolants.
 
Depuis quand, je vous le demande, les cons n'auraient pas le droit de voler, hein ? D'ailleurs, il est bien libre le chah, il est bien libre le chah, y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. Pas question donc de persifler parce qu' Esther est juive et Assu est russe.
 
Ils ne vont pas tarder. La foule est là, une foule grouillante, chatoyante, fourmillante, hurlante, foisonnante, pressante, débordante.
 
J'aperçois au second rang deux chahs en pleine discussion. Je suppose qu'ils doivent poursuivre les entretiens de … Bichat Ah ! Ah ! Ah ! Qu'il fait bon « jeudemotiser » avec des gens comme vous, si intelligents.
 
Le chah que je distingue le mieux, le chah à poils ras et aux yeux bleus, c'est l'empereur du Siam, un splendide chah siamois. Siamois ?, siamois ? Je pourrais donc parler des doubles entretiens de ...Bi chat.
 
Le chah qui est à ses côtés, un chah à la robe soyeuse et aux yeux perçants, doit être, me semble-t-il, le chah de la mer Caspienne ou alors celui de la mère Michelle.

Au dernier rang, visibilité très réduite, se profile la troupe des eunuques. Pas  franchement bandant comme position. Ils ne seront jamais remboursés. J'en discerne quand même un qui rigole. Pourtant à quoi ça sert le cochonnet … si t'as pas les boules ?

Ah voici qu'arrivent, parées de leurs plus beaux atours, c'est à dire presque nues, une cohorte de jeunes filles qui font partie du harem du chah. Elles ont enlevé le haut ; la tradition veut qu'à la fin de la cérémonie, elles enlèvent le bas. Elles sont superbes.

La foule applaudit à tout rompre ... sauf les eunuques.
 
A propos, s'il y en a un qui doit rester bien vigoureux pour honorer tout son harem, c'est bien le chah. Il faut un Cha...plin, sinon il est à craindre la mort sûre du chah.
 
Faudrait surtout pas qu'il ait un passage à vide avec son épouse ; une survoltée du sensoriel celle-là, paraît-il ! Ca, pour sûr, elle n'est pas une Esther … de bois. Il a intérêt à faire le ... poids, son chah.

La petite qui se tient là au premier rang, toute fragile mais si choucarde, si choucarde et si coucharde aussi par ailleurs, c'est la favorite du chah, c'est Mademoiselle Marne. La p'tite Marne qu'on l'appelle ; pas confondre avec sa grande soeur, la Haute Marne. Rien qu'à la regarder, le chah sent un raidissement subit dans son entresol ; c'est le chambar dans le calbar du gaillard. Quand le Perse i s'tend, ça donne un chah long sur Marne. Quand il se détend, il redevient un sire … concis.
 
Y a des pisse fiel qui disent comme ça qu'avec la p'tite Marne, il n'y aurait pas que notre sire pour jouer à chat perché. On parle aussi, mais ce n'est peut-être qu'une rumeur, des deux frères Morin. Là, je m'adresse plus spécialement à ceux qui ont fait un peu de géographie à l'école.... La Marne serait en effet arrosée par le petit et le grand Morin ….. Peut-être que ça cause à personne ? … Je disais donc : La Marne arrosée par... le petit et le grand Morin. Je m'arrête là, car … ça ne nous regarde pas vraiment. De plus, il n'y a pas de quoi en faire une Seine.

De toute façon, on n'en aurait pas le temps car le couple royal arrive au palais.
 
Il est précédé de sublimes danseuses chantantes entonnant un Cha Cha Cha endiablé. Buccins et trompettes retentissent. C'est beau, c'est coloré, c'est tonique, diatonique, sustonique ... mais que vois-je ? Il y a en un qui joue du piano debout ; c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup ; ça veut dire que le mec il est vachement balèze. Vous vous rendez compte ? Porter un piano. Pas pourri le gars …. les bretelles non plus, vous m'direz.

Le couple s'avance solennellement, lentement, très lentement … comme un cha … land..... Le chah a chaussé des chausses cha … toyantes, en l'occurrence de ravissantes bottes dessinées par le styliste gaulois Charles Perrault. C'est donc en très grandes pompes que pénètre actuellement dans le palais le chah … botté. Le chat botté, vous savez, celui que chanta l'goya. Ah ! Si et non … Debout, comme disait Jean Jacques.
 
Le prince avance au bras de sa bien aimée, de la démarche assurée du cha … loupé. Sa longue toge blanche forme un contraste saisissant avec ses longs cheveux bouclés que, selon la tradition, les cha .. taignent … en marron.

Au côté du prince, sa jeune et rayonnante épouse, semble au comble du bonheur. On jurerait qu'elle en glousse … Esther. Elle semble en osmose totale avec son époux. Elle est si discrète, si jolie, si polie Esther !! Un vrai conte de fées.

Leur amour et leur complicité éclatent au grand jour.

Chaque fois que le chah dit ran, je dirais même plus, chaque fois que le cha dit ran, ran, la chatte dit ron, ron. C'est l'entente parfaite. Que voulez-vous ajouter à tout ça ? Je n'ai plus de mots assez forts … Je rends donc l'antenne ...
 
Allez, cha … lut

3.5.18

Chroniques d'Avril 2018

par Georges Charles

Lundi 2 avril

Les élections municipales de 1989

Un an après la réélection de François Mitterrand à la présidence de la  République, le vote sanction espéré par la droite n’a pas eu lieu. Le rapport droite-gauche s’est stabilisé. L’opposition peut cependant se réjouir des succès de Dominique Baudis à Toulouse, d’Alain Carignon à Grenoble et de Michel Noir à Lyon ; une nouvelle génération, celle des quadragénaires de droite, s’installe à la tête de grandes municipalités.
 
Résultats à Toulouse : Dominique Baudis, gagne dès le 1er tour avec 56,96 % des voix, contre 30,28 % à Jacques Lévy, PS-union de la gauche. Les soirs d’élection victorieuse, à l’hôtel de ville, on peut observer des comportements très particuliers : sur l’écran de la télévision régionale, apparaît au centre le visage du vainqueur, tout sourire…encerclé par des visages de supporters qui se poussent pour être, eux aussi, à l’image. Si l’on est fonctionnaire municipal, il y a tout intérêt à se montrer ! On se presse autour du vainqueur, on le félicite, on le frôle, on le caresse ; « il m’a touché la main ! », expression locale signifiant qu’un contact épidermique particulier a été établi avec lui. Et que je serre des mains ! Et que je serre des mains ! La politique, c’est devenu un véritable travail manuel. À noter qu’aujourd’hui, on préfère les selfies.
Revenons sur ce " contact charnel " avec l’élite. En touchant le maire, le député, le président, les sujets espèrent que ça leur portera chance, comme de toucher la bosse d’un bossu. On ne peut s’empêcher de comparer ce phénomène avec le fameux et traditionnel " toucher du roi " : du Moyen Âge au XIXe siècle, les rois de France étaient réputés détenir le pouvoir de guérir les écrouelles (maladie d’origine tuberculeuse) par simple contact et avec cette phrase : « Le Roi te touche, Dieu te guérit ». Les souverains britanniques avaient le privilège de guérir l’épilepsie ; les rois d’Espagne délivraient les possédés, tandis que les rois de Hongrie faisaient disparaître la jaunisse.
 
En mai 2017, les nationalistes hindous de l’Uttar Pradesh avaient fait fermer les abattoirs, au nom de la défense de la vache. L’urine de l’animal est une substance recherchée : elle « guérit le diabète, le cancer, l’asthme, la lèpre » et elle « aide les gays à devenir hétérosexuels ».

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8.4.18

Chroniques de Mars 2018

par Georges Charles

Jeudi 1er mars

La naissance de Boris

Des couples ne souhaitent pas avoir d’enfants. Est-ce de la froideur, de l’égoïsme ? Lorsqu’ils éprouvent le besoin de s’en expliquer, parce qu’invariablement on finit par les interroger sur le sujet, certains  avancent l’argument suivant : le monde d’aujourd’hui est si horrible, si dangereux, si malfaisant (en vrac : la pollution, le terrorisme, les inégalités, la violence, le chômage, le nucléaire…) qu’il serait criminel de procréer et de jeter cette progéniture dans un tel monde (1). D’autres plus honnêtes ou plus cyniques, disent ne pas souhaiter que leur niveau de vie baisse ; en effet, les enfants, ça coûte plus que ça ne rapporte. 

Je remercie ici mes parents de ne pas avoir eu de tels " scrupules". En  1945 pourtant, notre pays et le monde n’allaient pas très fort et il fallait bien de l’audace, ou de l’inconscience, sans oublier l’absence de contraception… pour faire des enfants.

Dans les familles recomposées, riches d’une progéniture née comme on dit d’un " premier lit ", le désir d’enfant peut naître du besoin d’incarner la nouvelle union. Pourquoi pas un enfant à nous, de nous, pour nous ? Avec trois enfants, on deviendrait une famille presque nombreuse.

Depuis la fin des années 1970 et la naissance de mon premier fils, Adrian, les techniques d’obstétrique ont évolué, notamment en matière de diagnostic prénatal : écographie, amniocentèse et biopsie du trophoblaste pour rechercher d’éventuelles maladies génétiques ou chromosomiques, examens obligatoires lorsque l’âge de la mère est supérieur à 38 ans.
 
En matière d’accouchement, certaines pratiques médicales semblent répondre à des choix plus " culturels " que techniques, sauf à considérer que la morphologie d’une femme enceinte diffère selon le pays, voire la région. Ainsi, en France, en matière d’épisiotomie (incision du périnée), les pratiques sont différentes d’un CHU à l’autre, 2 ou 3 % ici, 40 % ailleurs… Au plan national, on est passé de 51 % en 1998 à environ 20 % en 2016. En Europe, 5 % au Danemark, 73 % au Portugal. De même, le recours à l’anesthésie péridurale est très élevé en France (2) où il est financièrement pris en charge par la Sécurité sociale depuis 1994 : de 3 % en 1980 à 77 % en 2015. En Grande-Bretagne, 27 % ; en Allemagne, 24 % ; au Danemark ou aux Pays-Bas, moins de 5 % des accouchements.

Micro-événement en cours de grossesse ; la couvade du futur père. La prise de poids a été réelle chez moi, quatre kilos en quelques mois ; par contre, je ne suis pas allé jusqu’à connaître des envies, des maux de têtes et des nausées. Menant une vie quotidienne plus paisible, nous faisions un peu de gras…. Selon des chercheurs, la couvade serait l’expression d’une forme de jalousie de l’homme envers la femme enceinte, une façon de minimiser l’écart entre les deux sexes pendant la grossesse. La couvade démontre également une forte implication du futur père dans la venue du bébé.

À quelques pas de notre domicile, une sage-femme psychologue proposait des séances de  préparation à l’accouchement à des couples, la présence du père étant fortement recommandée. Ces séances abordaient des thèmes plus ou moins tabous, comme la douleur et la peur de la mort. Elle nous faisait réfléchir sur le sens des représentations anciennes et traumatisantes, « tu enfanteras dans la douleur », ou cyniques, « la douleur embellit la femme ». Aujourd’hui encore, je me souviens de sa contextualisation de la peur ancestrale de " mourir en couches ", par hémorragie ou embolie (3). Qui sacrifier, la mère ou l’enfant ? Elle rappelait que ce risque était encore très présent jusqu’à la Seconde guerre mondiale… jusqu’à l’invention et l’industrialisation à grande échelle de la pénicilline.

Elle nous avait conseillé de construire une " bulle de sérénité personnelle " pour le jour de l’accouchement, « en buvant un petit verre de Sauternes, si ça vous fait plaisir ! » Comme en 1979 pour Adrian, nous nous sommes rendus à la clinique Varsovie, dans le quartier Saint-Cyprien ; comme en 1979,  nous avons eu affaire à la même sage-femme. De tels augures ne pouvaient que favoriser la réussite de notre projet, donner naissance à un enfant dans les conditions les plus maîtrisées.

C’était un garçon ; il allait bien, la maman aussi.

Le premier bain !

(1) Les enfants par la tête ou les Allemands se meurent, Gunther Grass, 1980.

(2) Le boum de cette technique date des années 1970-1980. Les mouvements féministes et la presse vantaient cette méthode, vue comme un droit. Les femmes se disaient: « il n’y a aucune raison pour que je souffre autant que ma mère et ma grand-mère ». En face, les médecins ont répondu très favorablement à ces demandes.

(3)  En France, aujourd’hui encore, 85 femmes meurent chaque année en donnant la vie, sur environ 800 000 accouchements.

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23.3.18

A propos de la Yougoslavie

Dans les dernières chroniques mensuelles de Georges Charles, les pages consacrées à la Yougoslavie ont réveillé des souvenirs ...


Jean-Marie W.

"J'ai également pratiqué l'ex-Yougoslavie lors de mes périples professionnels et j'en ai une vision légèrement différente du "tour" de GC.

Responsable de la Slovénie de 2000 à 2003, nous vivions à Piran, délicieux port de pêche patrie de G Tartini, à côté de Koper (Capodistria pour les vénitiens).

Pays privilégié puisque la "guerre d'indépendance" y a duré moins de 8 jours.

Mais j'étais surtout à l'époque également en contact avec notre importateur en Bosnie-Herzégovine où je me rendais tous les 2 mois.

Sarajevo, ville sinistrée où subsistaient les bâtiments détruits durant le siège opéré par les serbes

Sarajevo, ville de corruption où tout s'achetait et où le groupe Volkswagen avait eu une usine avant la guerre (je me souviens qu'en 1993 un de mes concessionnaires de Lyon avait reçu un pick-up Golf dont la carrosserie avait reçu une balle !). Cette usine avait été partiellement restaurée ce qui permettait à VW de se targuer d'une production "nationale" afin de remporter la quasi-totalité des appels d'offres gouvernementaux. Le "joke" qui circulait à l'époque à ce sujet était que même l'air des pneus des voitures vendues était allemand !

Sarajevo où tous les environs se peuplaient de mosquées toutes neuves financées par l'Arabie Saoudite, l'immam wahabbiste étant fourni dans le package.

Mostar avec son pont détruit, puis en cours de reconstruction par des entreprises italiennes, avec des fonds de l'UE

Tuzla avec son immense base militaire américaine où le responsable de l'hôpital loca voulait, moyennant finance, nous acheter des véhicules transformés en ambulances...

La route entre Sarajevo et Banja Luka, capitale de la "Republika Serbska" où, une fois sur deux, nous nous faisions arrêter et inspecter par des groupes armés. Un climat très particulier y règnait et, dans le stock des véhicules d'occasion des concessionnaires locaux, on trouvait une bonne partie des véhicules volés en Italie ou en Allemagne...

Mon pire souvenir sans doute, un trajet entre Banja Luka et Bihac à la frontière croate : sur 100km environ, sur le bord de la route, plus une seule habitation préservée, un champ de ruines et plus âme qui vive...

On était bien loin des voyages touristiques, mais ça fait partie de l'histoire."



Marie-Odile M.
 
"Messieurs Georges et Jean-Marie j'ai fait connaissance avec la Yougoslavie avant vous encore !
C'était en 1972 et nous avions décidé d'aller jusqu'en Grèce depuis Strasbourg et avec la 2CV.
Je ne m'étendrai pas sur la circulation rencontrée dès l'Allemagne. Nous avons découvert au fur et à mesure que c'étaient tous les immigrés grecs et turcs qui partaient en vacances dans leurs pays respectifs. Nous avons passé la nuit carrément en bordure de la route quelque part en Autriche alors qu'il y avait tellement de monde et que certains véhicules fumaient quand ils ne calaient pas dans les cols alpins  ...
Nous avons passé la frontière quelque part dans les Alpes entre Klagenfurt et Ljubliana puis nous (et tous les possesseurs de 2CV et de 4L avec nous) avons pris l'unique route qui menait vers la Grèce c'est-à-dire via Zagreb, Belgrade, Nis, Skopje, Titov Veles et Bitola. . Ce dont je me souviens : l'odeur spéciale d'essence dans les stations, le vide qui régnait dans les supermarchés : peu de denrées dans les rayons et partout, toujours, les mêmes touristes d'un terrain de camping à l'autre ! Il était interdit de faire du camping sauvage.
Je me souviens aussi des différences entre les mentalités des habitants : rien de particulier au Nord mais une grande exubérance en pays musulman. D'ailleurs quelquefois on ne savait plus s'ils riaient vraiment ..
On nous avait  dit :"Il y a des militaires partout !"   ... Que nenni ! C'est en Grèce que nous les avons trouvés ... et pour cause ! 1972 !
Je me souviens que nous avions eu beaucoup de mal à trouver la direction de la Grèce. Hasard ? Méconnaissance de la langue ?? Cela nous avait paru étrange.
Au retour il avait fallu éviter l'Albanie et nous avions découvert la Côte Dalmate. Quelle beauté ! alors que le centre du pays .... est plutôt plat et sans grand intérêt. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti. Donc nous voilà repartis direction Skopje de nouveau puis Pristina, Mitrovica, Titograd, Dubrovnik pour finir à Trieste du moins en ce qui concernait le périple Grèce-Yougoslavie."



Ginette C.

"Il me semble que la Yougoslavie, la Grèce évoquent des tas de souvenirs pour les jeunes que nous étions dans les années soixante et soixante dix !
Après l'article de Georges Ch., celui de Jean-Marie, suivis du commentaire de Marie-Odile, j'ai envie de vous en parler moi aussi.
Je ne pense pas me tromper en disant que notre professeure d'histoire/géo, Marie-Claude, nous avait raconté autrefois une malencontreuse rencontre qu'elle avait faite avec un âne sur une route d'un de ces deux pays...T'en rappelles-tu Marie-Claude ?

En fait, nous aurions bien pu t'y rencontrer Marie-Odile car nous avons fait à peu près le même voyage que toi, et en juillet-août 1972 aussi.
Notre petite expédition se composait de Dominique et Michel Toussaint, de ma soeur avec une de ses amies et de mon mari et moi-même, ce fut un très beau périple d'un mois en 2 cv.

Que de bons souvenirs pour moi, c'était une de nos belles découvertes du monde.
Nous étions partis par l'Italie et avions pris le bateau de Brindisi à Patras, via Corfou... J'étais enceinte de mon aîné, le bateau, les mauvaises routes ne nous avaient même pas effrayés, heureusement tout s'est bien passé.

Comme toi, nous faisions du camping, sauvage en Italie et en Grèce où nous dormions sur les plages à la belle étoile (sauf à Athènes, évidemment) mais dans des campings officiels en Yougoslavie où le camping sauvage était effectivement interdit.
Le sol y était toujours caillouteux dur sous nos matelas qui se dégonflaient, mais nos jeunes dos s'accommodaient de cet inconfort, le plaisir de voyager effaçait tout ce qui nous rebuterait aujourd'hui.
A cette époque-là, nous avons pas mal roulé sur des pistes...où nous embarquions des kilos de poussière dans les voitures et dans nos sacs. Un jour nous avions dû fermer le toit de la voiture à cause d'un orage, et nous avions eu la surprise de nous retrouver dans un épais nuage de poussière qui nous a fait suffoquer pendant un moment.
Mais que d'émerveillements au cours de ce voyage, la Grèce avec ses monuments, les paysages, la mer et ses eaux transparentes, puis la Yougoslavie, Kotor dont nous n'avions jamais entendu parler et qui nous est apparu au détour de la route, puis Dubrovnik et arrêt au retour à Venise.
Pour la gastronomie, pas de problème en Grèce mais je me rappelle qu'en Yougoslavie, les denrées alimentaires étaient plus que quelconques.

Jean-Marie y a eu une autre expérience. En résidant dans un pays étranger, on a une vue plus juste de la réalité. L'époque n'était pourtant pas la meilleure même s'il avait trouvé un petit havre de paix en Slovénie.
C'est sûr que Jean-Marie fait partie de ceux qui peuvent en dire plus que nous puisqu'il y a travaillé ce qui est la meilleure façon de découvrir un pays.
Merci à lui d'avoir entamé le sujet, à qui le tour maintenant de nous raconter son voyage ?


 Gabriel B.

"A moi !!
Dobrabam !
C'est l'été  ... 67.  Une dedeuch trimbale 4 copains, "pions"  au lycée Jules  Méline, à travers la Yougoslavie, la Bulgarie, Istanboul, la Grèce et l'Italie. 
La YOUGOSLAVIE : Les Français y  sont très très appréciés ; la France, c'est essentiellement de Gaulle et ... Lyon.
Camping :  sauvage, bien qu'interdit ; l'amende prélevée chaque matin à Dubrovnik, où nous sommes restés quelques jours,   nous coûtait moins cher que l'installation au camping ; je n'ai pas vraiment de souvenirs d'hygiène du corps ; c'est vrai qu'on " s'lavait" peu. Pas propres mais  malins comme des singes, nous décidons de lever le camp de très bonne heure, le jour prévu pour le départ, de façon à éviter l'amende ; plus malin qu'un singe, le "commissaire du peuple" arrive au moment où l'on pliait bagage (6ème sens, le bougre ?).
Repas : lait, fruits et viande tellement cuite qu'elle en devenait quasi immangeable ; pourquoi donc, me direz-vous ? On l'achetait chez un boucher qui nous la débitait dehors sur un "toc" de bois ; l'aspect du billot et le nuage de mouches accompagnant le commerçant nous paraissaient légitimer un temps de cuisson peu habituel.
L'autochtone : Il est très accueillant (dialecte teuton à éviter, c'est tout). Anecdote : A la suite d'une soirée et d'une nuit festives avec des jeunes de Dubrovnik, il nous est proposé de nous retrouver le lendemain pour faire mieux connaissance avec la jeune slave du Sud. Sympa, ... mais bon ! En avance, les p'tits gars de Tito ? Nous, en France, on n'avait même pas encore connu 68 . Enfin bref, bien scotchante cette  .... ville de Dubrovnik
Les routes : Pérégrinations bien chaotiques, à cette époque, sur des semblants de routes (pourtant principales) n'offrant qu'avec parcimonie quelques rubans d'asphalte que nous avions pris l'habitude de répérer de très loin et dont nous nous réjouissions ; les conditions du  bonheur sont décidément bien relatives, non ?
Voilà pour quelques brèves , .. peu postérieures au bac philo  finalement
Dobravece ! "

9.3.18

Chroniques de Février 2018

par Georges Charles

Vendredi 2 février

Yougoslavie, août 1987 ; 5e partie, Bosnie-Herzégovine
 

Mostar. Avec la conquête ottomane en 1470, Mostar était devenue le centre administratif d’Herzégovine. Jusqu’à l’époque contemporaine, la ville avait conservé son cachet médiéval.

Le pont de Mostar, 1565 

Mosquée du Karadozbey, 1558

Durant la guerre civile des années 1990, la ville a été bombardée par les Croates ; le pont, détruit, sera reconstruit. Depuis 2005, le " Quartier du Vieux pont de la vieille ville de Mostar " est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.


Sur la route de Mostar à Sarajevo, j’ai le souvenir d’avoir découvert la musique de Bérurier Noir, Abracadaboum, album sorti en juin 1987, que Delphine avait eu la bonne idée d’emmener pour le voyage…


Sarajevo. Construite par les Ottomans en 1461, elle a accueilli au cours des siècles des chrétiens catholiques et orthodoxes, des juifs séfarades fuyant l’Andalousie, devenant ainsi la ville de quatre religions, la " Jérusalem des Balkans ". Théâtre de l’assassinat par Gavrilo Princip de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, qui marquait le début de la Première Guerre mondiale, Sarajevo venait d’accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 1984.


Capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo a été assiégée et bombardée par les paramilitaires de la République serbe de Bosnie, d’avril 1992 à février 1996.

Quartier ancien de Bascarsija

Mosquée Gazi Husrev-bey, 1531

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