7.12.16

Chroniques de Novembre 2016

par Georges Charles

Mardi 1er Novembre

Il faisait si beau, ce dernier dimanche d’octobre. 23° à Toulouse. Randonnée, vélo ? Ce sera voiture vers Saint-Félix-Lauragais, sur la route de Revel, au coeur du Pays de Cocagne.
 
Un peu d’histoire ? En 1167, les évêques cathares de France (du nord), de Lombardie, de Toulouse, d’Albi, d’Agen et de Carcassonne se sont réunis ici en synode sous la présidence du pope Nicétas, évêque des Bogomiles de Constantinople.
 
À l’intérieur de la collégiale (début du XIVe siècle, gothique méridional), un type joue de l’orgue, pour lui et pour moi. Depuis la tribune, je contemple la nef, totalement déserte. Bercé par la musique, j’imagine l’atmosphère des offices dominicaux, lorsque les 250 chaises étaient occupées. Des siècles durant, jusqu’aux années 1970. La communauté saint-félicienne est là, rassemblée ; aux premiers rangs, quelques " riches ", petits nobles, propriétaires terriens, marchands, notables ; derrière, la grande foule des " pauvres ", des gueux. Le temps de la messe offre à tous une égalité parfaite de jouissance : chacun a droit aux mêmes vitraux, statues, tableaux, peintures murales, encens, musiques. Ce luxe, banal pour les riches, est un enchantement pour les pauvres qui y voient une préfiguration du paradis éternel. Chaque dimanche, les mêmes prêches pour tous. Une emprise idéologique de longue durée ! 

Si l’on compare deux " religions " de masse du siècle dernier, la catholique et la communiste, il faut admettre que la première, par sa messe du dimanche, avait su exalter le collectif régulier et le décorum. La seconde, de son côté, n’organisait pas de réunions de cellule hebdomadaires, ne charmait jamais les sens des militants par des musiques et des décorations. Que trouvait-on sur les murs de la salle de réunion ? Les saints patrons de la religion de la faucille et du marteau, des portraits de Marx, Engels, Lénine, Staline, Brejnev, Thorez, Marchais… et même de Laurent, l’actuel secrétaire national du PCF !



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3.11.16

Chroniques d'Octobre 2016

par Georges Charles

Dimanche 2 octobre

Début septembre, j’avais projeté de retrouver des amis dans les Pyrénées-Orientales pour un "  septuanniversaire " collectif ; sur le trajet, je rêvais de passer quelques heures au bord de la Méditerranée, à Leucate, Aude. Le temps était favorable. Le sort en décidait autrement ; une panne de voiture sur l’autoroute me conduisait à rebrousser chemin.  Je dois être sous la protection de Poséidon, dieu de la mer, et d’Hélios, dieu du soleil, car l’occasion d’une dernière baignade de saison m’a été offerte dans les derniers jours de septembre.

Un " lieu de mémoire " personnel. Leucate, sa plage, sa falaise, sa Plagette, le rendez-vous discret des " nudistes sauvages " (rien à voir avec des sauvages à poil ; c’est dit par opposition aux naturistes, enfermés dans des camps) depuis les années 1970, comme Torreilles, plus au sud. Je m’y rendais parfois, avec copains et copines. Mon dernier passage date de septembre 2011. Leucate est une des communes du littoral méditerranéen ayant interdit le burkini sur ses plages cet été.

Quelques couples, des solitaires. Chacun dans son espace. Évidemment, je respecte la règle implicite du lieu et m’offre quelques heures de baignade et de bronzette, dans le plus simple appareil. On ne dira jamais assez les bienfaits du chaud et du frais, du soleil et de la mer, sur la peau des gonades qui, les pauvres, ne reçoivent pas souvent de telles caresses.
 
Une plage de commencement du monde où les frontières entre ciel, mer et terre se révèlent mouvantes et insaisissables. En bande son, le halètement des vagues, toujours recommencées. Cette chronique pourrait être comparée à un " selfie " littéraire ; moi, au milieu du cadre naturel et du texte, dans l’autocontemplation…




Font Estramar est une exsurgence, située sur la commune de Salses-le-Château, Pyrénées-Orientales, qui alimente l’Étang de Leucate. Sa température reste constante tout au long de l’année (17-18°).

La plus profonde explorée en plongée, en Europe. Le réseau de Font Estramar a commencé à être fréquenté en 1949 (Jacques-Yves Cousteau, Haroun Tazieff). Son exploration a provoqué plusieurs accidents mortels, en 1955, 2008, 2012 et janvier 2016. L’équipe de Xavier Méniscus a atteint en 2015 la profondeur record de - 262 m.


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7.10.16

Chroniques de Septembre 2016

par Georges Charles

Vendredi 2 Septembre

Toulouse 1977 ; 24e partie, le service de l’état civil

Définition de ma fonction au sein de l’administration municipale : collationneur des actes d’état civil. Collationner : comparer un écrit avec l’original, ou comparer deux écrits ensemble, afin de vérifier s’ils sont identiques ; par extension, vérifier l’exactitude d’informations.
 
Quotidiennement, des familles se présentent aux guichets du service de l’état civil pour faire enregistrer naissances, reconnaissances et décès (1) . Dans un premier temps, un agent rédige la déclaration sur formulaire papier à partir des documents présentés, pièces d’identité, certificats de naissance ou de décès. L’acte d’état civil proprement dit est ensuite dactylographié (nous sommes avant la bureautique). Ma fonction consiste à comparer sur le champ les informations contenues dans le formulaire papier et l’acte officiel sur registre.

Pourquoi ? Il faut éviter que des erreurs (fautes de frappe, transcriptions erronées des identités, des dates et lieux de naissance des déclarants, etc.) ne viennent altérer la qualité juridique de ces actes. En effet, si la correction n’est pas apportée immédiatement, les familles rencontreront des difficultés lors de l’établissement de documents d’identité pour les nouveau-nés, par exemple. Il faut dire que la procédure de " rectification administrative " auprès du Procureur de la République est longue et fastidieuse… Grâce à notre contrôle, la marge d’erreur est quasi nulle. Ainsi, en début comme en fin de carrière municipale, j’aurai tâté de la démarche qualité et de la vérification de l’application des procédures.
 
Par chance pour l’administration et les citoyens, je possède les compétences requises pour ce genre de boulot. Je lis très vite (ou plutôt, je photographie très vite les mots) ; je dispose d’une certaine culture générale élargie au droit civil, à l’orthographe, à la géographie (attention, par exemple, à ne pas confondre la ville de Châlons-en-Champagne, Marne (2) , avec celle de Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire. Certaines connaissances en cultures et langues étrangères m’aident parfois dans l’identification de lieux et de patronymes exotiques.
 
En Espagne, la coutume pour l’appellation personnelle est à deux noms de famille : d’abord le premier nom de famille du père, suivi du premier de la mère (cet ordre, traditionnel, est réversible depuis les lois sur l’égalité des sexes). Un enfant prénommé Miguel, dont le père est Manuel Fernández Machado et la mère Isabel García Lobo, s’appellera Miguel Fernández García. Au Portugal, la formation des noms de famille est fixée ainsi : deuxième nom de famille de la mère, suivi du deuxième nom de famille du père. Un enfant prénommé Miguel, dont le père est Manuel Fernandes Machado et la mère Isabel García Lobo, s’appellera Miguel Lobo Machado.
 
L’Espagne, pays macho ? Près de 80 % des Espagnoles, une fois mariées, utilisent toujours leur nom de naissance. En Allemagne, au Royaume-Uni, en Suède, les femmes portent très majoritairement le seul nom de leur mari. Les " coutumes patriarcales " les plus vives ne sont pas toujours là où on les attend.

(1) Pour les mariages, la procédure est différente car un dossier est constitué préalablement à l’événement.

(2) Anciennement Châlons-sur-Marne ; en matière de marketing territorial, la Champagne et ses vignes sont beaucoup plus vendeuses que la Marne, malgré ses guinguettes et ses taxis.

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6.9.16

Chroniques d'Août 2016

par Georges Charles

Mardi 2 août

Mieux que le " vivre ensemble " (1) , concept creux et grotesque, voici le " rire ensemble ", une rubrique de nature à rassembler les chroniques sur " Charlie " ou " Brèves de comptoir ". 

" Rire ensemble " ; 9 e partie, « on peut rire de tout, mais… »

On cite à tout bout de champ cette fameuse formule de Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. »

Ceux qui utilisent cet aphorisme facile veulent signifier que l’on peut tourner n’importe quel sujet en dérision, à condition de ne pas s’en prendre nommément à un individu ou à une communauté, qui risquerait d’en être blessé. Ils commettent de ce fait une erreur d’interprétation. Que répondait Pierre Desproges à cette question : peut-on rire avec tout le monde : « C’est dur… C’est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d’un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d’un terroriste hystérique, je pouffe à peine et la présence, à mes côtés, d’un militant d’extrême-droite assombrit couramment la jovialité monacale de ma mine réjouie… » (…) « Il vaut mieux rire d’Auschwitz avec un Juif que de jouer au Scrabble avec Klaus Barbie. »
 
Dans l’interprétation de la restriction introduite par Desproges, se niche peut-être un esprit de distinction, de supériorité ; en d’autres termes, certains ne mériteraient pas que l’on rit avec eux. On ne pourrait rire que dans l’entre soi, entre gens de bonne compagnie qui comprennent à demi-mots ce que l’on veut dire. Pourtant, la force d’un trait d’humour ne se mesure-t-il pas au risque pris à l’envoyer en direction d’un public hostile ?

Pour ma part, je prétends qu’on doit rire de tout et surtout avec tout le monde !



 (1) Les cyniques qui veulent rire de tout parleront après l’attentat de Nice d’un " mourir ensemble ".

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4.8.16

Chroniques de Juillet 2016

par Georges Charles

Vendredi 1er Juillet


Quel paradoxe : les Britanniques viennent en France célébrer le centenaire de la bataille de la Somme, quelques jours après leur Brexit !
 
1916, l’acharnement ; 33e partie, la bataille de la Somme
 

La bataille de la Somme, du 1er juillet au 18 novembre 1916, désigne une confrontation opposant les Britanniques et les Français aux Allemands. Il s’agit d’une des batailles les plus meurtrières de l’Histoire avec, parmi les belligérants, plus d’un million de victimes, dont environ 450 000 morts ou disparus.
 
La conception par Joffre, commandant en chef des armées françaises, de l’offensive sur la Somme avait été retardée du fait du déclenchement de la bataille de Verdun, le 21 février. Les Français, qui devaient fournir l’effort principal, doivent le confier aux Britanniques.
 
Sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, dans un triangle entre les villes d’Albert du côté britannique, Bapaume et Péronne du côté allemand, les forces britanniques, composées surtout de volontaires engagés massivement, souhaitent lancer là leur première opération d’envergure et, avec l’aide de troupes françaises, percer les lignes allemandes fortifiées. 


L’attaque d’infanterie a été précédée d’une préparation d’artillerie d’une semaine. À 7 h 30, le 1er juillet, les fantassins britanniques sortent des tranchées et, disposés en ligne, entreprennent de traverser le no man’s land. Ils sont rapidement exposés au déchaînement des mitrailleuses et des fusils des Allemands qui ont survécu au bombardement ; l’artillerie allemande frappe alors les tranchées de regroupement où sont massés les soldats britanniques attendant de monter à l’assaut. Les pertes sont énormes : au premier jour de l’offensive, sur les 120 000 soldats à l’assaut, 20 000 morts et 40 000 blessés.  






Au soir du 1er juillet, il apparaît clairement que l’attaque est un désastre complet pour l’armée britannique. L’impact est particulièrement fort sur la société du Royaume-Uni, où les engagés volontaires ont été exposés au feu pour la première fois. 
 
Dans les premières journées de l’offensive, les Britanniques s’étaient emparés des lignes ennemies en plusieurs points. Des contreattaques allemandes les contraignent à s’en retirer. L’enlisement survient rapidement. 

Euro 2016. L’effet " Grande guerre ", également ? « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » Formule fameuse de Michel Audiard. Eh bien, aujourd’hui, je suis un con et j’ose tout : accrocher un drapeau français à une fenêtre de mon appartement, par exemple. En observant la façade de l’immeuble, j’avais remarqué qu’un seul petit drapeau tricolore, tout rikiki, ornait un balcon. Un sur cent douze ! Je suis donc allé acheter un drapeau, de taille normale, 60 x 90. Surprise ? Pour brocarder mon  " patriotisme sportif ", mon fils aîné m’en offre un second. Je dois être un des rares, ici comme ailleurs, à arborer deux drapeaux français !
 
Imaginer que des milliers de fenêtres toulousaines (je suis au 10e étage, face à la ville) auront les yeux braqués sur mon étendard, mon fanion, mon oriflamme, ma bannière, mon pavillon, mon chiffon… me fait sourire. 
 
Quart de finale. Ce soir, je vais en ville retrouver l’ambiance, comparable à celle des tribunes d’un stade, du bar le " Melting Pot ", boulevard de Strasbourg1. Nous sommes tous Gallois. Pays de GallesBelgique, 3-1.  
 
« Cela ne nous regarde pas ! », mais quand même. L’univers impitoyable de l’amour et du football dans la sélection belge. Selon un article paru dans le " Canard Enchaîné ", le milieu de terrain Kevin de Bruyne et le gardien Thibault Courtois auraient un léger contentieux, remontant à deux ans. Caroline, l’amie du premier, avait raconté à la presse belge ses infidélités avec le second. 
« Effectivement, lors d’un voyage, il s’est passé quelque chose qui n’aurait pas dû. Mais bon, Thibault m’a offert en une nuit ce que Kevin ne m’avait pas offert en trois ans. » Quelle délicatesse, chez Caroline ! 



6.7.16

Chroniques de Juin 2016

par Georges Charles

Jeudi 2 juin

Mens sana in corpore sano : 1ère partie, « le sport est l’opium du peuple »
 
Mens sana in corpore sano, citation extraite de la dixième Satire de Juvénal, auteur latin. On la traduit ainsi : « un esprit sain dans un corps sain ».
 
Dans les années 1970 où il était de bon ton de critiquer institutions, représentations, exploitations et aliénations, celles liées aux sports en général et au football en particulier ne pouvaient être épargnées.
Ainsi, il était politiquement correct de mépriser le sport, les sportifs et leurs supporters, ces derniers assimilés à des meutes hystériques et braillardes (« On a gagné ! »), brandissant banderoles, calicots et canettes de bière. Pour Jean-Marie Brohm, sociologue freudo-marxiste : « le sport, de nos jours la principale marchandise de l’industrie de l’amusement, est une économie politique de la crétinisation des masses. »
 
Victime de cette " pensée critique du sport, des loisirs physiques et de la culture du corps en régime capitaliste ", nourrie de marxisme et de féminisme (le sport, notamment professionnel, étant par nature machiste, viril, compétitif…), je me suis bêtement interdit de manifester de l’intérêt pour les événements sportifs pendant plusieurs années.  Pourtant, je savais au fond de moi que cet intérêt tenait beaucoup au fait que j’avais pratiqué le football quand j’étais môme.
 
Pour conclure sur cette question, revenons sur la formule qui fait florès depuis ces années-là : « le sport est l’opium du peuple ». Elle renvoie à une citation de Karl Marx lui-même : « la religion est l’opium du peuple ». Extraite de son essai " Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel ", écrit à Paris en 1843, la citation complète est la suivante : « La détresse religieuse est en même temps l’expression de la vraie détresse et la protestation contre cette vraie détresse. La religion est le soupir de la créature opprimée, le coeur d’un monde sans coeur, tout comme elle est l’esprit d’un monde sans esprit. Elle est l’opium du peuple. »
 
Ces réflexions sur la religion n’étaient pas novatrices ; à l’époque de Marx, Heinrich Heine écrivait en 1840 : « Bénie soit une religion qui verse dans l’amer calice de l’humanité souffrante quelques gouttes d’opium spirituel, quelques gouttes d’amour, de foi et d’espérance. » Moses Hess, en 1843 : « La religion peut rendre supportable la conscience malheureuse de la servitude, de la même manière que l’opium est d’une grande aide dans les maladies douloureuses. »
 
Citer cette formule pour affirmer que la religion est juste bonne à endormir le peuple est donc un contresens. Dans la France des années 1840, l’opium était une substance prisée de certains artistes car elle excitait leur imagination et soignait leur spleen. Le véritable sens est ainsi révélé : la religion apporte au peuple opprimé ce que l’opium offre aux artistes troublés, des visions consolatrices et une espérance, fût-elle illusoire.
 
Le sport, comme le dit Marx de la religion, est l’esprit d’un monde sans esprit.

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4.6.16

Chroniques de Mai 2016

par Georges Charles

Dimanche 1er Mai

D’avril à juillet 2016, exposition Paul Klee au Centre Pompidou, L’ironie à l’oeuvre. Paul Klee, peintre allemand du début du XXe siècle. Licencié en 1932 de l’académie de Düsseldorf, car considéré comme " juif galicien ". S’exile en Suisse en 1933. De 1933 à 1937, une exposition présentée dans des villes d’Allemagne avait fait de Paul Klee le représentant de ce que les nazis qualifiaient d’art " dégénéré ".

A l’affiche cette semaine, le film biographique d’un autre " rayé de la liste ", Dalton Trumbo, l’un des meilleurs scénaristes du début des années 1940. Un des " dix d’Hollywood ", ce groupe de professionnels qui avait refusé de témoigner devant le House Un-American Activities Committee (Commission de la Chambre des Représentants sur les activités anti-américaines), lors de l’enquête de 1947 sur les influences communistes dans le cinéma. Inscrit sur une liste noire, il ne peut plus travailler sous son propre nom, mais signera néanmoins, sous des pseudonymes, plusieurs succès. Il sortira officiellement de cette liste noire en 1960 avec les scénarios de Spartacus, avec Kirk Douglas, et d’Exodus, d’Otto Preminger. En 1971, il réalisera son unique film, l’adaptation de son roman Johnny got his gun, Grand prix du jury à Cannes.


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3.5.16

Chroniques d'Avril 2016

par Georges Charles

Samedi 2 avril

Les traders sont à la mode depuis les années 2000. Bienvenue dans le monde de la Bourse en folie ! Comment trader des singes ? 

Un jour, dans un village africain, un homme apparaît et annonce aux villageois qu’il achètera des singes 10 $ chacun. Les villageois, sachant qu’il y a des singes dans la région, partent dans la forêt et commencent à en attraper. L’homme en achète des centaines à 10 $ pièce, mais comme la population des singes diminue, les villageois arrêtent leurs efforts. Alors, l’homme annonce qu’il achètera désormais des singes 15 $. Les villageois recommencent à chasser les singes. Mais bientôt le stock s’épuise et les habitants du village retournent à leurs
occupations.
 
L’offre monte à 20 $ et la population de singes devient si réduite qu’il est rare de voir un singe, encore moins d’en attraper un. L’homme annonce alors qu’il achètera des singes 50 $ chacun ; cependant, comme il doit aller en ville pour affaires, c’est son assistant qui s’occupera des achats. L’assistant rassemble les villageois et leur dit : « Regardez ces cages avec tous ces singes que l’homme vous a achetés, je vous les vends 35 $ pièce et lorsqu’il reviendra, vous pourrez les lui vendre 50 $. » 

Les villageois réunissent tout l’argent qu’ils ont, certains vendent tout ce qu’ils possèdent et achètent tous les singes. La nuit venue, l’assistant disparaît. On ne le reverra jamais plus, ni lui, ni son patron, rien que des singes en liberté courant dans tous les sens !


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6.4.16

Chroniques de Mars 2016

par Georges Charles

Mardi 1er Mars

William, 15 mois et demi : cette fois, avec sa coupe de cheveux, je lui trouve un petit air de Mick Jagger, jeune.


Mercredi 2 Mars

Pour rompre avec le confort du retraité qui se lève quand il veut, je pars chaque mercredi matin tenir l’accueil et le standard de l’association " La Cimade ". Très souvent, je m’y rends à vélo ; en hiver, je préfère le métro. Il me plaît de me fondre, une fois par semaine entre 8 heures 30 et 9 heures, dans la grande foule de ceux qui partent au boulot. Beaucoup de jeunes, travailleurs, étudiants ; beaucoup d’écouteurs dans les oreilles ; beaucoup de regards qui se croisent, s’évitent, se recroisent ; beaucoup de gestes gracieux pour rectifier une allure dans le reflet des vitres.
 

De nouvelles rubriques vont entrer en scène dans les mois qui viennent ; c’est que je travaille sur des obsessions. Une histoire du terrorisme, depuis la fin du XIXe siècle en Russie jusqu’à Daesch en 2016, intitulée : " La propagande par le fait " ; les flux migratoires en Europe ou " Les invasions barbares ". Pas de didactisme sans une forte dose de provocation.

1.3.16

Chroniques de Février 2016

par Georges Charles

Lundi 1er février

Comme entame de chroniques, rien de mieux que de parler de William, le petit-fils.
 

Maintenant, il se tient debout et il marche ! Oh, bien sûr, cette étape est à consolider ; ainsi, il lui arrive encore de se dresser sur ses petites jambes, de faire trois pas puis, comme étonné de sa propre audace,
d’hésiter à poursuivre et de s’asseoir. Force est de constater que les premiers apprentissages d’un petit enfant illustrent, en accéléré, les étapes des premiers temps de la race humaine. Premier bipède, ancêtre de tous les hominidés : Toumaï, 7 millions d’années (découvert au Tchad en 2001, mission du paléoanthropologue Michel Brunet).
 

D’autres aventures/apprentissages attendent William, celle du langage articulé notamment. L’" Homo habilis ", il y a plus de deux millions d’années, serait le plus ancien préhumain à avoir employé un langage articulé.

Mercredi 3 février

1916, l’acharnement ; 29e partie, pourquoi Verdun ? 

La bataille de Verdun a lieu du 21 février au 16 décembre 1916,opposant les armées française et allemande. C’est la plus longue et l’une des batailles les plus dévastatrices de la Première Guerre mondiale et de l'histoire de la guerre en général.




En 1916, la stratégie de tous les belligérants est fondée sur la guerre d’usure, où le rôle du soldat s’efface de plus en plus devant celui matériel. Les généraux allemands décident de prendre l’initiative sur front occidental. Le chef de l’État-Major général allemand Von Falkenhayn choisit d’engager cette bataille pour user l’armée française, l’amener au bout de ses ressources matérielles et morales.
 

Le site de Verdun est choisi pour plusieurs raisons :
  • c’est une position stratégique importante car elle se trouve à proximité immédiate des usines d’obus de Briey- Thionville et du complexe ferroviaire de Metz ;
 
  •  le saillant (pointe avancée) français de Verdun est entouré par les forces allemandes de trois côtés, qui bénéficient d’un réseau logistique de voies ferrées performantes, alors que du côté français, Verdun ne peut être approvisionné que par une mauvaise route et une ligne de chemin de fer à voie étroite ;  
 
  • les forts du complexe défensif de Verdun sont vétustes ; de plus, Joffre a dégarni le secteur, laissant moins de 300 pièces d’artillerie et des unités à faible valeur combattante. 

Le général Falkenhayn choisit donc Verdun pour sa vulnérabilité. Comptant sur sa supériorité en artillerie lourde, il va employer la méthode du pilonnage continu, dite du " Trommelfeuer " (roulement de tambour).
 

Les Allemands rassemblent face à Verdun quelque 1 225 pièces d’artillerie de tous calibres, dont 542 obusiers lourds, et 72 bataillons d’infanterie.


1.2.16

Chroniques de Janvier 2016

par Georges Charles

Vendredi 1er janvier

William et Bouddha vous souhaitent une bonne année 2016.


Dimanche 3 janvier

Comme certains lecteurs, j’en ai plein le dos de l’islam et de l’islamisme, et je ne peux plus voir l’orientalisme en peinture… À titre personnel, j’avais besoin de faire le point ; voilà, c’est fait ! D’autres continents m’attirent, cette année. Le terrorisme, dans une perspective historique, depuis les nihilistes russes du milieu du XIXe siècle. Le populisme, avec ce titre : " Avanti Popolo ! ". " Les invasions barbares ", pour évoquer les phénomènes migratoires de ces dernières années. Et toujours cette " loi du genre " qui continue de me passionner. Et toujours ces " 50 nuances de rouge " qui, au fil des années 1970, finissent par se délaver en 50 nuances… de rose. Quelle blague !

 Je réside à quelques centaines de mètres du chantier de rénovation urbaine le plus ambitieux des quinze prochaines années, le Toulouse Euro-Sud-Ouest (TESO), autour du quartier Matabiau et le long du Canal du Midi. Son épicentre, la gare ; son aboutissement, l’arrivée de la LGV en 2024.

Le programme porte dès cette année sur des aménagements de voies, la construction de bâtiments pour la SNCF, ainsi qu’une recomposition de la rue Bayard, porte d’entrée vers l’hyper-centre.

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5.1.16

Chroniques de Décembre 2015

par Georges Charles

Lundi 1er décembre 

Les camps de concentration ; 2e partie, la France de l’enfermement
 

En 1938 et 1939, devant l’afflux de réfugiés (1) fuyant l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et l’Espagne franquiste, le gouvernement français organise par décrets-lois l’internement des personnes qu’il juge " indésirables " car pouvant représenter un danger pour la sécurité du pays. Ces " suspects " sont d’abord les républicains espagnols puis des Allemands, dont beaucoup sont des opposants au régime nazi.
À la suite de la Retirada espagnole de février 1939, 450 000 personnes sont parquées dans une quinzaine de camps d’urgence sur les plages du Roussillon. Les plus connus : Barcarès, Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien.



De 1940 à 1942, l’Ouest et le Sud-Ouest de la France dite " libre " (c’est-à-dire non-occupée, là où la police française se charge elle-même du travail…) se couvrent de camps de réfugiés (200 environ) qui deviennent camps d’internement, d’enfermement, de concentration. Le Vernet, Ariège (Arthur Koestler y a séjourné entre 1939 et 1940) ; Bram, Aude ; Noé et Récébédou, Haute-Garonne ; Masseube, Gers ; Agde, Hérault ; Gurs, Pyrénées-Atlantiques (Hannah Arendt y a été internée en mai 1940 avant de s’enfuir pour rejoindre le Portugal) ; Rivesaltes, Pyrénées-Orientales ; Saint-Sulpice et Brens, Tarn ; Septfonds, Caylus et Montech, Tarn-et-Garonne…

(1) Réfugiés de 1938-1939, réfugiés syriens de 2015, même errance.