13.5.10

A méditer

Georges P. nous a fait parvenir ce "conte", à méditer ...

Un conte de Jean DUTOURD de l'Académie Française :

Il était une fois, un imbécile qui avait un chien appelé Perdreau.
Ce chien était comme tous les chiens, c’est-à-dire qu’il ne jugeait pas son maître et lui était raisonnablement attaché.
Il lui rendait les services que rend un chien.
Il grognait quand il voyait un individu à l’allure inquiétante.
Il aboyait quand quelqu’un sonnait à sa porte.
Un jour deux types à moto descendirent de leur engin et s’avancèrent d’un air menaçant vers l’imbécile qui les regardait venir avec un sourire d’imbécile, il croyait qu’ils venaient lui demander du feu, en fait, ils voulaient lui prendre son portefeuille.
Le chien ne s’y trompa pas, il leur sauta dessus en hurlant et les mis en fuite.
L’imbécile criait " Perdreau, viens ici ! Messieurs pardonnez lui, il n’est pas méchant. Ah la sale bête ! Tu vas voir la tournée que tu vas prendre.
Les deux voyous sautèrent sur leur moto et partirent très loin.
L’imbécile corrigea le chien qui n’y comprit rien, mais n’en continua pas moins à aimer son maître, car les chiens sont fatalistes.
Ils savent que les hommes ont des réactions illogiques.
Il y eu plusieurs incidents de ce genre, chaque fois que le chien croyait faire son métier de chien, l’imbécile lui tapait dessus et se confondait en excuses auprès des chenapans, voleurs, et bandits de tout poil que mordait le malheureux animal.
Il disait que celui ci était idiot, sanguinaire, et qu’il n’arrêtait pas de commettre des bavures.
On a beau être chien et plein de bonne volonté, on finit par se lasser de recevoir des coups, le chien Perdreau se lassa, cela se sut assez vite dans le quartier.
L’imbécile habitait un pavillon, une nuit, un cambrioleur escalada le mur, le chien entrouvrit un œil dans sa niche pour chien et le referma, incontinent.
Le cambrioleur cambriola en toute tranquillité.
L’imbécile s’arracha les cheveux et corrigea le chien, lequel reçut philosophiquement sa correction, n’étant pas à une inconséquence près de la part de son patron.
Une autre nuit, ce fut un autre cambrioleur qui vint, ce cambrioleur là avait un surin qu’il planta dans la bedaine de l’imbécile qui en mourut.
En partant, l’assassin caressa le chien en disant " bon toutou ! "
Le chien pensa, car les chiens pensent : " Voila la première parole aimable que j’ai entendue depuis longtemps ".


Cette histoire est celle des Français, de leur Police et de leurs élus. Ils s'étonnent de ne pas comprendre la désaffection du peuple Français ?
Exemple : "Sur une route où la vitesse est limitée à 50 km/h, le quidam Franchouillard qui roule à 51 km/h est un ASSASSIN. Il n'a aucun recours.
Ceux qui brûlent 400 voitures, qui incendient les véhicules de police, qui jettent des pierres sur les forces de l'ordre et les pompiers sont conviés avec tous les égards à l'Elysée pour exposer leurs revendications...

"...Ils battent leur chien depuis trente ans, et s’étonnent aujourd'hui que le chien ait des états d’âmes… ".

7.5.10

Un jeune garçon bien connu

Le journal local Vosges Matin publie régulièrement des photos de classe envoyées par les lecteurs. Il y a quelques jours, mon attention a été attirée par le lieu de prise de vue et la date de cette photo. Immédiatement, j'ai reconnu un des nôtres parmi ces jeunes garçons. Je pense qu'il en sera de même pour vous ...

Pour vous mettre sur la voie, il est venu dans les Vosges très récemment, nous avons déjeuné ensemble sur une terrasse ensoleillée (c'est rare ...) à Remiremont, et pour l'occasion, il avait rasé sa moustache pour être encore plus ressemblant avec le garçon de la photo.

Au cas, peu probable, où vous ne l'auriez pas reconnu, cliquez ici

6.5.10

Journal d'Avril 2010

par Georges Charles

Vendredi 2 avril

Depuis 27 ans, je réside à l’intérieur d’un quadrilatère de quelques centaines de mètres, dans l’hyper centre de Toulouse, entre le Monument aux Morts et la place Wilson. Étant locataires, nous sommes à la merci du désir des propriétaires de récupérer leur bien pour y habiter. Pour ne pas interrompre la scolarité des enfants, nous choisissons à chaque déménagement une nouvelle adresse, la plus proche possible de la précédente.

Cela donne une forte familiarité avec les rues, les places, les façades, les bruits et les odeurs qui caractérisent ce quartier. A l’insu des citadins qui le fréquentent dans la journée, pour ses commerces, ses administrations, ses cafés, ses restaurants et ses cinémas, les autochtones que nous sommes se reconnaissent et se perçoivent comme familiers ; nous prenons l’habitude de saluer des gens dont nous ne connaissons rien, sinon qu’ils vivent, eux aussi, dans ce quartier.

Lorsque j’ai entrepris de tenir ce journal, avec l’assiduité qui sied au genre, j’ai négligé mon enquête initiale, celle sur la « suffisance française » et ses effets délétères. Avec plus de temps disponible, je reviendrai sur cette longue histoire qui commence à Rocroi en 1643 et déroule ensuite ses fastes en monarchie absolue et centralisée, en Ire République qui en reprend bien des aspects, en empires, en IIIe République colonialiste, en IVe République qui meurt de n’avoir su se défaire de ce lourd héritage, en Ve République qui nous offre, en guise de stabilité politique, le cirque récurrent de l’élection du président au suffrage universel. Contraints de promettre à tout un peuple, les candidats ne reculent devant rien et construisent des songes creux comme d’autres enfoncent des portes ouvertes.

Chichi élu en 1995 parce qu’il promettait de « réduire la fracture sociale » ? Ah bon ? Les autres candidats, dont un certain Lionel Jospin, se promettaient-ils de leur côté de l’aggraver ? Chichi avait déçu. Nini élu en 2007 parce qu’il promettait de faire « gagner plus à ceux qui veulent travailler plus » ? Il a déçu à son tour. La réputation de finesse politique des Français ne serait-elle pas surfaite ? Ségolène Royal aurait certainement déçu lorsqu’il aurait fallu passer aux travaux pratiques pour instaurer son fameux « ordre juste ».

La suffisance française est affligeante et ridicule lorsqu’elle s’incarne dans les comportements monarchiques et parvenus des gouvernants. L’affaire Joyandet fournit un bon exemple, lorsque le don d’ubiquité coûte cher aux contribuables. Devant être présent aux Antilles et à Paris presque simultanément, le secrétaire d’Etat a eu recours à un jet privé pour 116 500 €.

Dans un premier temps, ses chargés de communication lui avaient fourni des éléments de langage : « il était occupé qu’il soit aux Antilles et à Paris », « le recours à un avion gouvernemental, facturé au ministère des Affaires étrangères, auraitcoûté à peu près 100 000 euros ». Cette défense devient inopportune dès lors qu’une note des
services du Premier ministre précise qu’à l’avenir « le recours aux compagnies commerciales privées doit demeurer exceptionnel » et « doitdésormais faire l’objet d' une autorisation du cabinet du Premier ministre ».

A cette occasion, commentateurs et journalistes établissent une douloureuse comparaison avec le comportement civique et démocratique des gouvernants du nord de l’Europe. Pour se rendre quelque part, le responsable politique français loue un jet privé quand les autres prennent un avion de ligne.