6.12.21

Chroniques de Novembre 2021

par Georges Charles

Lundi 1er Novembre

L’endroit le plus visité et le plus fleuri de la ville

Aujourd’hui, deux heures de marche ; c’est devenu une addiction. Mes pas m’ont porté vers le cimetière de Terre-Cabade, près de la gare Matabiau ; ils étaient guidés par le conformisme, c’est la Toussaint, par la force obscure d’une filiation avec un père artisan-granitier (« j’en ai encaustiqué des pierres tombales, quand j’étais môme… »), ainsi que par le rapprochement, inévitable, avec Novembre 1918, l’armistice.

Déambulant sans but précis, sans autre objectif que d’additionner des pas, j’ai rejoint le monument de Salonique. Sur la façade de l’édifice, les noms des Toulousains morts durant la Première guerre mondiale.

 
Cinq CHARLES : Simon, Jean, Ferdinand, Dominique et le premier, un CHARLES au prénom inconnu…
 


6.11.21

Chroniques d'Octobre 2021

par Georges Charles

Dimanche 3 Octobre

« Bernard Tapie, un roman français » 

Titre en première page du quotidien local " La Dépêche " ; bien vu. Tout le monde y est allé de ses louanges. Chacun son Tapie ; le mien est attaché à trois événements. 

Une bonne action. Le 26 mai 1993, l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie remporte la finale de la Ligue des champions de football à Munich, face au Milan AC de Silvio Berlusconi.

Une mauvaise action. En mai 1988, Tapie avait sollicité, en vain, le nouveau Premier ministre socialiste, Michel Rocard, pour obtenir un poste ministériel. Poussé par Mitterrand à se présenter aux élections européennes de 1994 sous l’étiquette " Énergie radicale " (1) , il contribuera à l’échec de Rocard, l’ennemi juré du président (2).

Une action à somme nulle. Ephémère ministre de la Ville (5 mois, avril-mai 1992, décembre 1992-mars 1993), il avait développé une fausse bonne idée. Il affirmait que des jeunes de banlieues, sans qualification, déscolarisés, allaient trouver des opportunités d’embauche dans les chantiers de réhabilitation de leurs propres quartiers (pas de problèmes de transport, fierté de contribuer au renouveau de leur lieu de vie…). Las, ces jeunes de quartiers, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui, ne semblent pas du tout attirés par des métiers qui ont tant épuisé leur père, leur oncle ou leur grand-frère ; ils se voient plutôt rappeurs, animateurs de loisirs, influenceurs sur réseaux sociaux, sportifs, livreurs de repas, chauffeurs Uber ou commerciaux dans d’obscurs bizness.

(1) Figurait dans cette liste Christine Taubira, toujours partante pour " emmerder " les socialistes. Elle réitérera son exploit en 2002, contre Lionel Jospin.

(2) Rocard rêvait d’un succès, qui l’aurait lancé pour la présidentielle de l’année suivante. Il obtient un médiocre 15 % et Tapie, 12 %. Idem pour le maire de Toulouse Dominique Baudis qui, soutenu officiellement par toute la droite, n’obtenait qu’un médiocre 26 %, concurrencé par la candidature " eurosceptique " de Philippe de Villiers à 12 %.

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14.10.21

Retrouvailles Octobre 2021

 Par Ginette

Samedi et Dimanche 9 et 10 Octobre dans les Vosges

Les présents : Georges Charles, Annette Humbert, Françoise et Claude Humbert, Madeleine Le Moël, Marie-Odile Maurice, Elisabeth et Georges Parnot, Andrée et Jacky Payot, Marie-Annette et Gérard Renauld, Jackie Thévenin, Dominique et Michel Toussaint, Ginette et André Chevalier.

 

Le soleil au rendez-vous lui aussi. Et bien sûr le plaisir de nous retrouver et de bavarder ensemble.

Samedi 9

Visite guidée de Remiremont le matin, avec comme sujet principal, celui qui a fait connaître Remiremont c’est à dire, la vie religieuse qui a été à l’origine de la ville et qui a perduré jusqu’à la révolution. C’est vers l’an 620 qu’Amé et Romaric ont fondé un monastère sur le Saint Mont. On a fêté, ou plutôt « failli » fêter à cause de la pandémie, les 1400 ans de Remiremont en 2020.

Je vous propose ci-dessous un paragraphe tiré de wikipédia qui reprend succinctement une partie des explications de notre guide ...

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6.10.21

Chroniques de Septembre 2021

par Georges Charles

Jeudi 2 septembre

Mens sana in corpore sano ; 40 e partie, courir à Toulouse,Rangueil et l’île du Ramier

C’est avec une certaine nostalgie que j’évoque aujourd’hui les circuits de jogging que j’ai parcourus dans et autour de Toulouse, moi qui, aujourd’hui, ai du mal à mettre un pied devant l’autre sans douleur.

La pratique de la course à pied pendant une dizaine d’années, entre 1998 et 2008, m’a permis de découvrir que celle-ci ne se limite pas au seul plaisir physique ; à la vitesse pratiquée, entre 8 et 10 km/h selon la nature du terrain, le coureur a le temps d’entrer dans le décor de son circuit. Plus rapide que la marche, moins que le vélo, la course à pied offre la vitesse idéale pour apprécier le pittoresque, notamment lorsqu’on grimpe lentement et que, cuisses lourdes et ventre contracté, les yeux sont rivés sur le sommet du raidillon.

Circuit en direction du sud : la rive gauche du Canal du Midi, jusqu’à Rangueil. Depuis mon domicile, rue d’Aubuisson, rue Camichel,l’ENSEEIHT (École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications, plus simplement l’N7), l’ancien chemin de halage du Canal du Midi, le port Saint-Sauveur, la caserne de pompiers Lougnon, le pont des Demoiselles, les serres municipales sur le boulevard de la Marne, le quartier Rangueil-Sauzelong, le pont-canal des Herbettes qui enjambe la rocade A614, le début du campus universitaire de Rangueil jusqu’à l’INSA (Institut national des sciences appliquées). Retour par le même itinéraire ; une heure pour environ 10 km.

Le port Saint-Sauveur

 Péniches définitivement amarrées sur le Canal

Circuit autour de l’Île du Ramier. Départ du pont Saint-Michel, la rive droite du Bras supérieur de la Garonne le long du quartier Empalot, la passerelle de la Poudrerie, le chemin de la Loge jusqu’au casinothéâtre, le parc de l’Île du Ramier et ses anciens moulins à poudre, la rive droite du Bras inférieur de la Garonne en longeant l’arrière de l’ancien Parc des expositions, l’Émulation nautique, l’allée du Grand Ramier jusqu’au pont Saint-Michel.

Après le départ de l’ancien Parc des expositions, la Mairie de Toulouse a entrepris de donner à l’île du Ramier un nouveau visage : aménagement de parcs, jardins partagés, observatoires, chemins de promenades, passerelles, pistes cyclables… Le futur " poumon de Toulouse ", entre les deux bras de la Garonne.

Anciens moulins à poudre, sur le chemin qui traverse le parc, à l’est de l’île

Le futur Central Park de Toulouse

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6.9.21

Chroniques d'Août 2021

 par Georges Charles

Lundi 2 août

La question se pose, immanquablement, en début de mois : de quoi sera fait le programme ? Quelles  chroniques choisir ? Certaines ont un pied dans le passé ; Trois jours chez ma mère, la Mairie de  Toulouse, des voyages vécus, des événements marquants de l’année évoquée, en ce moment, 2001. Vingt ans après, comme dirait Alexandre Dumas. En septembre prochain, nous aurons à retrouver le vingtième anniversaire de deux événements, l’un d’ampleur internationale, les attentats du 11 septembre aux États-Unis, l’autre d’ampleur nationale, l’accidentindustriel d’AZF à Toulouse, le 21 septembre. Autre télescopage temporel, sous la forme d’un parallèle entre l’évocation prochaine de l’élection présidentielle de 2002 et la campagne, très réelle, pour l’élection présidentielle de 2022.

Depuis des années, j’ai accumulé des réflexions personnelles et des documents sur des sujets divers et variés ; lorsque j’estime que, dans un texte, le mélange des deux est arrivé à maturité, je choisis de l’intégrer en tant que chronique.

Parfois, l’actualité m’oblige à revenir vers un texte sur lequel je ne travaille qu’occasionnellement. Un exemple ? J’ai prévu, pour plus tard, une chronique évoquant ce que j’appellerai le " paternalisme municipal ", d’une part ; la tendance qu’auraient certains partis politiques de " caser " des militants dans les effectifs des collectivités territoriales, d’autre part. Et je lis aujourd’hui, dans l’hebdomadaire " L’Obs ", le commentaire suivant sur la situation politique en Tunisie : « Ennahdha, le parti islamiste majoritaire de presque toutes les coalitions au pouvoir depuis dix ans, a fait embaucher à vie plusieurs dizaines de milliers de militants, plus des membres de leurs familles, dans l’administration ; autant d’individus sans compétences particulières si ce n’est leur fidélité à la formation islamiste et dont les salaires pèsent lourdement sur les finances publiques. »

Enfin, j’entretiens quelques rubriques de " longue durée ", L’air de la ville rend libre, Mens sana in corpore sano, Écolo sì, ma non troppo… rubriques qui nécessitent d’être régulièrement alimentées. La vie urbaine, le sport, l’écologie, tout cela est dans l’air du temps.

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8.8.21

Chroniques de Juillet 2021

 par Georges Charles

Vendredi 2 juillet

Tant qu’on n’a pas la santé, on ne fait pas d’imprudences 

Sur le papier et dans ma tête, tout allait bien. Dès l’assouplissement des règles de confinement, j’avais projeté de découvrir des terres qui n’attendaient que moi. Des " explorations " ? Voilà un bien grand mot ; j’avais par avance une description des lieux à connaître grâce à Internet, j’avais consulté des cartes de randonnées (la fameuse série bleue de l’lGN, au 1/20 000e) et au besoin, j’aurais recours au géopositionnement par satellite, le non moins fameux GPS. Les habitants de ces territoires me ressemblent et parlent la même langue que moi. Rien à voir avec les périlleux périples de certains explorateurs françaisdu XIXe siècle en Afrique, René Caillié traversant le Sahara déguisé en mendiant, Savorgnan de Brazza grelottant de fièvre sur les bords de l’Ogooué, au Gabon.

Randonnées, baignades et découvertes, si possible loin de la foule, avec le silence pour compagnon : vallées de la Dordogne, du Lot et du Célé ; Causse de Sauveterre et gorges du Tarn ; vallée d’Aure, entre Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées ; côte languedocienne, d’Agde au Grau-du-Roi… Programme attrayant ! Revu singulièrement à la baisse depuis que j’ai constaté que je ne pouvais plus marcher sans douleur.

De quoi s’agit-il ? De nouveau, une artère bouchée à la jambe droite ; ce ne sera que la troisième fois ! Une opération sera-elle possible ? Tout dépendra des résultats d’un angioscanner, fin août. En attendant, les conseils de l’angiologue et du chirurgien convergent : il faut marcher, avec la douleur, contre la douleur ; attendre le plus longtemps possible avant d’être obligé de s’arrêter. « Marchons, marchons, qu’un sang impur… ! » En un mois et demi, un très modeste progrès, à savoir marcher au moins une heure sans s’arrêter, en compagnie d’une douleur stabilisée.

Lors de précédentes périodes de mobilité pédestre réduite, j’avais remarqué que mon attention était attirée par le spectacle de piétons manifestant des difficultés à la marche, les vieux et leur lenteur mesurée, les personnes en surpoids se dandinant, les claudiquants, les clopinants, ceux qui ne sortent jamais sans leur canne ou leur déambulateur. Les autres, ceux qui marchent sans effort, n’ont pas conscience de leur bonne fortune.

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10.7.21

Chroniques de Juin 2021

 par Georges Charles

Mercredi 2 juin

L’air de la ville rend libre ; 10 e partie, les petits soldats de la livraison  

Cette rubrique, intitulée " L’air de la ville rend libre ", en référence à un aphorisme allemand du Moyen Âge, s’intéresse à la vie urbaine, métropolitaine ; voici donc une chronique sur les " petits soldats de la livraison ", ces dizaines de milliers de livreurs qui parcourent les villes à vélo, qu’il pleuve ou qu’il vente, dans le froid ou la canicule, de jour comme de nuit, pour livrer à domicile des commandes de repas (dans leurs sacs isothermes de 70 litres, des hamburgers, des pizzas, des salades, des nems…). D’autres titres de chronique étaient possibles : l’armée des ombres, les livreurs de l’extrême, les damnés du bitume, les prolétaires 2.0. Je les croise dans la journée, notamment sur les pistes cyclables ; à l’heure du couvre-feu, on ne voit même plus qu’eux. Distance moyenne/jour : environ 100 km.

Plateformes de livraison en France : Uber Eats, Deliveroo… Vive la pandémie : Deliveroo a annoncé une hausse de 64 % de son activité en 2020 ; chez Uber, les livraisons génèrent aujourd’hui plus de chiffre d’affaires que l’activité VTC.

Combien de livreurs en France ? Entre 40 et 50 000 (1) ; environ 1 000 à Toulouse. Ils s’appellent souvent Younès, Mehdi, Hacène ; presque tous sont de jeunes hommes d’origine africaine, peu de Blancs, très peu de femmes. Parmi les livreurs, un tiers de travailleurs clandestins : des titulaires d’un compte dans une plateforme sous loueraient illégalement des livraisons à un autre livreur, sans autorisation de travail ; les gains seraient ensuite partagés. Les plateformes tentent de lutter contre l’essor de ce stratagème ; Deliveroo envisagerait de recourir à une technique de reconnaissance faciale pour identifier le véritable livreur, en temps réel…

Le blues du livreur

Qui sont les livrés ? Souvent des jeunes, des actifs adultes appartenant aux classes supérieures et moyennes; chez ces dernières, un livreur avisé pourra parfois percevoir une forme de culpabilité, celle de se faire servir à domicile comme les grands bourgeois… Les seniors en général et les habitants des quartiers populaires ont moins recours à la livraison. Avec les livrés, l’interaction sociale est réduite au minimum, quelques secondes : « Bonjour, merci ! » « Au revoir ! »

Que faire ? Lancer un boycott des plateformes de livraison ? Ce serait priver les livreurs d’un job ! S’adresser à des plateformes respectueuses des droits humains ? Ça n’existe pas ! Cuisiner soi-même ? Même si être livreur en France en 2021 ce n’est pas Germinal, la grogne monte. Les contestations portent sur le statut, la rémunération (elle aurait baissé de 30 % en deux ans) et les conditions de travail. Les livreurs, auto-entrepreneurs, ont une relation contractuelle avec les plateformes de livraison. Si l’indépendance est appréciée par certains, d’autres, devant l’absence quasi-totale de protection sociale, revendiquent de bénéficier du statut de salarié. Une troisième voie serait peut-être le " portage salarial ", où le livreur, embauché par une société de portage avec accès aux avantages liés au statut de salarié, serait mis à disposition de la plateforme de livraison.

Le monde contemporain est sombre de paradoxes. Dans les temps anciens, à l’époque de la " traite des nègres ", les marchands européens achetaient à bas prix des esclaves africains capturés par d’autres Africains, les entassaient dans les cales de leurs bateaux, direction les Amériques. Aujourd’hui, les jeunes de ce continent prennent en charge eux-mêmes leurs frais de port ; ils paient une fortune (en moyenne 5 000 € par personne) pour traverser le Sahara (où ils risquent d’être rackettés), la mer Méditerranée (où ils risquent de se noyer), puis atteindre l’Europe où ils ne trouveront, la plupart du temps, que des boulots dits essentiels mais précaires et mal payés : livreurs de repas ou agents de sécurité pour les uns, femmes de ménage ou auxiliaires de vie pour les autres.

(1) Entre 40 et 50 000 selon un article paru dans la presse écrite le 15 avril ; 25 000 selon un documentaire diffusé à la télévision le 22 avril. Déesse de la précision, foudroyez ces paresseux de l’information !

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5.6.21

Chroniques de Mai 2021

par Georges Charles

Lundi 3 mai

Sardaigne, juillet 2000 ; 6e partie, le Centre-Est 

Nuoro. Capitale de la Barbagia (pays des barbares, des " bandits sardes "), région qui a résisté le plus longtemps aux invasions venues de la mer. Des démographes ont découvert ici, en 2000, la plus forte concentration au monde de centenaires, notamment dans les villages de montagne : 31 centenaires pour 100 000 habitants, contre 7 pour 100 000 habitants en moyenne mondiale.


Village montagnard de la Barbagia

Grotte Ispinigoli. Ce qui fait sa réputation :une impressionnante colonne de 37 mètres de haut, reliant le solà la voûte ; la plus haute d’Europe.

Le golfe d’Oreisi est mondialement réputé pour ses plages. 

Circuit, du nord au sud :

Cala Gonone. Le " Cassis " de la Sardaigne, avec ses calanques et ses criques.



Les grottes du Blue Marino

Cala Luna. La baie, ponctuée de grottes naturelles ombragées, est protégée par des parois de roche très raides qui l’encadrent.


 

Cala Goloritzé


 

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7.5.21

Chroniques d'Avril 2021

 par Georges Charles

Jeudi 1er Avril

Poisson d’avril ! 

Les sommités médicales se seraient-elles enfin mises d’accord ? Depuis des mois, leurs injonctions contradictoires sont notre quotidien.



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8.4.21

Chroniques de Mars 2021

par Georges Charles

Lundi 1er mars

Libéré, délivré, vacciné… à moitié ; entre pragmatisme et favoritisme
 

Comment la campagne se déroule-t-elle, sur le terrain, celui des centres de vaccination ? Les équipes médicales constatent, en fin de matinée et en fin d’après-midi, qu’un certain nombre de rendez-vous pris en ligne depuis le 25 janvier ne sont pas honorés. Les raisons en sont diverses : maladie survenue dans l’intervalle, indisponibilité… et le fait que certains, inscrits dans plusieurs centres, voire dans le département voisin, se sont déjà fait vacciner. Dans quelle proportion ? Environ 10 %, 5 ou 6 doses sur un total de 60 par jour. Les contraintes propres au vaccin Pfizer en matière de conservation font que ces doses seront perdues si elles ne sont pas administrées dans la journée. Les équipes ont fait preuve de bon sens et de pragmatisme ; plutôt que de jeter ces doses, elles ont appelé des personnes de leur entourage, remplissant les conditions médicales requises, pour qu’elles en bénéficient. Deux conditions à remplir pour celui qui, comme moi, se connectait plusieurs fois par jour sur les plates-formes d’inscription, sans succès : connaître quelqu’un dans une équipe médicale et se rendre disponible dans la demi-heure. C’était mon cas.

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7.4.21

Apophtegmes

Un envoi de Georges Edouard ...

Si le mot «apophtegme» (précepte, sentence, maxime…) est difficile à prononcer ou à écrire, il devient un plaisir quand on en lit un !


Quelques exemples…

L'enfant est un fruit qu'on fit. (Leo Campion)

Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu hais. (Francis Blanche).

Quand il y a une catastrophe, si on évacue les femmes et les enfants d'abord, c'est juste pour pouvoir réfléchir à une solution en silence (Winston Churchill)

La tolérance, c'est quand on connaît des cons et qu'on ne dit pas les noms (Michel Audiard).

L’expérience est l’addition de nos erreurs.

C’est mathématique : Un cocu est un entier qui perd sa moitié pour un tiers. (Jean Carmet).

Tout le monde pense ; seuls les intellectuels s’en vantent (Philippe Bouvard)

Le jour où Microsoft vendra quelque chose qui ne se plante pas, je parie que ce sera un clou.

La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé (Socrate)

"Parlement"... mot étrange formé de "parler" et "mentir" (Pierre Desproges).

Quand un couple se surveille, on peut parler de "communauté réduite aux aguets".

Lorsqu’un minable attaque un autre minable, il faut s’attendre à "une guerre interminable".

Mieux vaut être une vraie croyante qu’une fausse sceptique.

N’attendez pas la solution de vos problèmes par des hommes politiques puisque ce sont eux qui en sont la cause (Alain Madelin)

Pardonner, c’est refuser de rester une victime.

On peut donner le bonheur sans l’avoir ; c’est comme cela qu’on l’acquiert. (Voltaire)

L'être humain est incroyable ! c’est la seule créature qui va couper un arbre pour en faire du papier et écrire dessus : "Sauvez les arbres"

 

Apophtegmes de saison :

- Je m'acier ou je métal ?

- Je n'ai jamais compris pourquoi le 31 Mai est la journée sans tabac alors que le lendemain c'est le 1er joint.

 

Quelques apophtegmes amusants :

-  Les moulins, c'était mieux à vent.

- Quand on voit beaucoup de glands à la télé, faut-il changer de chêne ?

- Si le ski alpin, qui a le beurre et la confiture ?

- Un prêtre qui déménage a-t-il le droit d'utiliser le diable?

- Est-ce qu'à force de rater son bus on peut devenir ceinture noire de car raté ?

- Est-ce qu'un psychopathe peut être embauché comme psychologue chez Lustucru. ?

- Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?

- Est-ce qu'un homme qui vient d'être embauché aux Pompes Funèbres doit être soumis à une période décès ?

 

3.3.21

Chroniques de Février 2021

par Georges Charles

Mardi 2 février

La loi du genre ; 50e partie, la prostitution au temps des colonies françaises
 

En Afrique du Nord, jusqu’en 1962, les prostituées fournies aux soldats français étaient généralement d’origine indigène. Le régime de la prostitution réglementée en métropole (le fameux " french system ", datant de 1804) avait été aboli en 1946 par la loi dite " Marthe Richard ", mais cela n’avait pas concerné les colonies. 

Les BMC (bordel militaire de campagne) avaient été créés par l’armée là où il n’y avait pas d’autres structures prostitutionnelles (maisons de tolérance ou quartiers réservés), dans les campagnes, les montagnes, les zones semi-désertiques ou désertiques. Ces BMC, fixes ou itinérants, étaient contrôlés par l’État-major. Le plus souvent, c’était une tenancière indigène qui gérait l’établissement ; elle passait avec l’armée un contrat qui définissait ses obligations, notamment le recrutement et le suivi médical du personnel. Les BMC n’étaient rien d’autre que du commerce d’abattage ; certains jours, des femmes pouvaient faire jusqu’à 60 passes…

La colonisation avait transformé la prostitution, jusque-là un commerce relativement artisanal, en une véritable industrie du sexe. À côté des rues réservées, existaient parfois des quartiers entiers, véritables villes dans la ville, comme celui de Bousbir à Casablanca, au Maroc, construit en 1922 et présenté à l’époque comme un modèle : 24 000 m2, 600 à 900 prostituées, 1 500 visiteurs par jour...

Il était coriace, le mythe de la prostituée arabe, très " chaude ", qui faisait découvrir aux jeunes soldats les charmes de la sodomie ; « elles ne voulaient pas de pénétration vaginale pour arriver vierges au mariage… », disaient-ils.

Souvenir personnel : j’avais été instituteur coopérant dans un village des Aurès, entre 1962 et 1963, juste après l’indépendance. Lorsque je me rendais à Batna, capitale de la région et ancienne ville de garnison de l’armée française, j’étais étonné de trouver dans certains magasins des présentoirs de cartes postales, parmi lesquelles des photos de femmes nues ou demi-nues, qualifiées d’arabes, de mauresques… avec ces légendes : Femmes à Européens, Femmes à colons.

La colonisation et l’invention de la photographie avaient produit des dizaines de milliers d’images érotico-esthétisantes à prétexte ethnographique, notamment les fameuses French cards, typiques du porno français colonial. L’imaginaire érotique reposait cependant sur un énorme malentendu, largement diffusé : l’invitation lascive des femmes représentées sur ces photographies serait une pratique générale et quotidienne au Maghreb.

« Dans une société où le regard est souvent pécheur,
où le voile soustrait à la vue les formes en les déformant,
la prostituée propose la nudité intégrale. »

Abdelwahab Bouhdiba, La Sexualité en Islam, 1975

Les " Ouled Naïl " de Bou Saâda (Algérie) était un terme générique englobant des statuts de courtisane, concubine, danseuse et prostituée. Ces femmes utilisaient la prostitution pour constituer dot et expérience avant le mariage. Cette pratique, présentée comme coutumière, faisait aussi partie du folklore érotique des Européens.

En 1977, Michel Sardou, chantre de la nostalgie franchouillarde, exaltait dans sa chanson, Au temps chéri des colonies, cette époque où il était possible d’avoir « quatre filles dans son lit ». Quel mâle !

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6.2.21

Chroniques de Janvier 2021

 par Georges Charles

Vendredi 1er Janvier

Lendemain de réveillon anti-Covid 19,
dans les Vosges

Le Canigou, en Roussillon


De bonnes résolutions ? Des rencontres, des chroniques, de l’investissement bénévole, des balades en Occitanie dès que les jours heureux reviendront, du sport d’entretien.
 

« Un vaccin ! Un vaccin ! Mon royaume pour un vaccin ! » Richard III (William Shakespeare) était prêt, lui, à troquer son royaume pour un cheval.

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6.1.21

Le grain de sel de Gaby ...

Moi aussi, mon petit grain de sel et de .. poivre

Dans ces chroniques, déjà particulièrement pimentées, je me jette essentiellement et goulûment sur les anecdotes narrant les années d'adolescence dans cette France des trente glorieuses

NB de Noël : .... dans cette France du baby boom qui donnait l'occasion à nos parents, au cours de cette festivité, de nous octroyer généreusement ( Oh ! divine surprise ?? ) une magnifique orange, secrètement posée sur la table de chevet pendant notre endormissement, et destinée à illuminer notre réveil ; les années fastes, une clémentine tenait même compagnie à l'orange.

Offrir un tel cadeau aujourd'hui pourrait (légitimement) occasionner, au mieux une révolte, au pire un grandparricide.

Bref ! Revenons à d'agréables plongeons dans les Géorgiques ...

... qui permettent d'apprécier le jeu de mots assimilant les riches  à des "fort-thunés". Excellent ... non ?

... qui me donnent l'occasion de poser une question à laquelle je pense depuis plusieurs années. Tu n'es évidemment nullement obligé d'y répondre, Georges. Tu décris souvent et assez largement les années qui précèdent et suivent l'année du bachot. L'évocation de cette période 64/65 est-elle programmée ? ... envisagée pour opportunément agrémenter une chronique bien spécifique ? .... pensée comme relevant de l'intime ? ...... 

... qui, au risque de radoter, réveillent en moi le regret que notre prof de philo n'ait pas bâti des cours à partir de notre questionnement bien perso. d'adolescent, d'adolescent attardé (bibi) ou de grand ado, baroudeur,  déjà bien entré dans le monde des adultes. La révélation de ton cursus, Georges, m'aurait alors fortement intrigué ;  l'entrecroisement d'une partie des cheminements

" des francs et franches camarades" m'aurait, je l'espère, fait davantage réfléchir. Comme je plains le correcteur du bac qui a dû s'infuser ma souffreteuse copie de philo. Mais, comme il est généralement facile et confortable d'incriminer l'autre, peut-être suis-je le seul fautif ; peut-être ai-je la mémoire courte ou très brouillardeuse ; peut-être n'ai-je simplement jamais rien écouté, comme dans une inconsciente forme de déni ; peut-être que peut-être .... ??

Encore bonne année aux papy boomeurs.

 

4.1.21

Chroniques de décembre 2020

 par Georges Charles

Mardi 1er décembre

Trois jours chez ma mère ; 5e partie, le village natal et ses métamorphoses 

À partir de 1996, j’effectuais deux séjours supplémentaires à Zainvillers, chaque année ; au printemps et à l’automne. Dans ces tardives retrouvailles, je prenais conscience que j’avais quitté ce lieu depuis longtemps et surtout, qu’il avait profondément changé. Mon départ avait été d’autant moins douloureux qu’il s’était opéré par étapes ; les fameuses " racines " n’avaient pas eu le temps de pousser.

1957, entrée en internat au collège, puis au lycée Jules Méline de Remiremont. Jusque-là, je vivais en pleine osmose avec l’environnement immédiat ; la famille, la maison, l’école, le football et surtout les jeux dans les " Roches ", les collines qui surplombaient le village. C’était notre terrain d’aventures, où nous construisions des " caches " (une anfractuosité de rocher que l’on garnissait de pierres et de plaques de mousse). Nous refaisions interminablement la guerre entre Maquisards et Boches (nos Cow-boys et Indiens de l’époque). Il faut dire que la guerre, la vraie, avait eu lieu seulement dix ans auparavant et qu’elle avait laissé des traces, notamment des milliers de douilles d’obus abandonnées à proximité des batteries allemandes qui, depuis les hauteurs du village, bombardaient les positions alliées dans la plaine de la Moselle, à des kilomètres de là. 

Avec l’internat, le contact est rompu avec ceux de mes copains qui sont restés à l’école primaire, en attente d’entrer à l’usine textile du village. Dans ma propre famille, par contre, je ne me sens pas " exclu " puisque nous sommes, les trois frangins, dans le même établissement. 

1962, sur un " coup de tête mûrement réfléchi ", une année de coopération comme instituteur en Algérie, juste après l’indépendance. Retour un an plus tard. Jusqu’au bac, je passe mes vacances scolaires comme employé dans des hôtels de la région ; le salaire fait l’argent de poche de l’année. Après le bac, surveillant dans un lycée à Saint-Dié, puis à Épinal.

1967, départ définitif pour Toulouse. Il m’avait suffi de déambuler dans le village, de mettre en parallèle mes observations du moment et mes souvenirs, pour prendre la mesure des nombreux changements survenus depuis une trentaine d’années. 

· Première constatation : dans les rues et ruelles, des voitures partout, beaucoup plus qu’avant ; des gens, beaucoup moins qu’avant. Le plus troublant : l’absence d’enfants, de leurs jeux, de leurs chants et de leurs cris…

 · Le chantier de granit du père : situé au bord de la Moselotte, il avait été rasé lors de la construction de la voie rapide contournant le village.

 · La plupart des commerces des années 1960 ont disparu ; que reste-t-il aujourd’hui ? Une supérette, une pizzéria et une boulangerie/mini-épicerie. Les bistrots ? Dans les années 1960, nous en avions huit, dont celui des parents ; aujourd’hui, tous fermés. 

· L’usine textile ; je l’avais quittée " Établissements Flageolet ", du nom patronymique des créateurs ; elle était ensuite devenue " Colroy " en 1967, " Dim " en 1981. Elle perdait des commandes et des ouvriers/ouvrières, au rythme de la concurrence asiatique. Elle avait failli fermer en 1994. Le site de production était alors repris par Jacques Marie, ex-directeur général de " Dim ", en 1995. Depuis, l’histoire est belle ; elle s’appelle " Bleuforêt ".

 

 

· Plus de curé à demeure à la paroisse ; l’église est fermée, elle sera rasée dans les années 2010. 

· Le changement le plus spectaculaire concerne la morphologie du village : c’est l’augmentation du nombre des résidences. Les familles multi-générationnelles sous un même toit, les jeunes n’en veulent plus. Par une conjonction de facteurs favorables, effets prolongés de la hausse du Smic après les accords de Grenelle en 1968, taux d’intérêt réels nuls des emprunts immobiliers notamment, le temps est venu de réaliser un rêve, habiter chacun chez soi. Avec deux salaires, même modestes, les jeunes couples avec enfants s’offrent des maisons confortables, sur lesquelles ils bosseront pendant des années (« ils se font construire une belle baraque, ils achètent une bagnole… et pour payer les crédits, ils bouffent des patates toute l’année et ne partent jamais en vacances », disaient les envieux). Ces résidences avaient dévoré l’espace naturel, libre d’accès et presque sauvage où nous jouions, enfants.

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2.1.21

Voeux de Ginette

Chers amis,

Déjà le deuxième jour de 2021...Pas d'inquiétude, vous êtes toujours dans mes pensées et je reviens vers vous aujourd'hui avec le cœur chargé de mes meilleurs vœux pour chacun d'entre vous et pour vos familles.

Je crois que cette habitude prend du sens cette année plus que jamais !

Comme beaucoup, je suis heureuse de tourner le dos à l'année dernière, déprimante et que nous n'allons sûrement pas oublier de sitôt : 2020, une année qui a réussi à démultiplier le temps et, de ce fait, nous a accordé tout le loisir de méditer sur la vie et sur notre sort. 

Sommes-nous devenus de "vieux" sages (pardonnez-moi le qualificatif) ou des révoltés, j'espère que nous aurons le loisir d'en discuter lors de retrouvailles, à une date impossible à préciser pour le moment. 

Ce temps libre imposé, certains l'ont utilisé pour faire un grand rangement dans leurs petites affaires, d'autres l'ont occupé en regardant des films, en lisant, en méditant ou, moins agréablement, en se morfondant dans la déprime ou la solitude et j'espère que ce ne fut pas le cas de mes amis philosophes.

Mais on ne peut tout de même pas s'empêcher de se demander quand viendra la fin de tous ces soucis. Quand nous en aurons fini de ces règles de vie qu'on nous impose...le couvre-feu à 18 heures nous rappelle notre enfance avec les recommandations de nos parents et les obligations qu'ils nous imposaient ?

Soyons confiants, les chercheurs vont bientôt anéantir ce virus ... n'oublions-pas que toute chose a un commencement et une fin !

Ne trouvez-vous pas que le changement d'année nous place à un nouveau départ. Le début de la vaccination, les progrès dans la gestion de la prévention et de la prise en charge des malades nous redonnent de l'espoir. Un peu de patience encore et nous en sortirons...mes vœux, ainsi, auront eu du sens !

Remiremont , le 2/01/2021 Ginette