6.11.14

Chroniques d'Octobre 2014

par Georges Charles

Vendredi 3 octobre

Le 25 septembre dernier, la ministre de la Santé a proposé d’interdire de fumer en voiture en présence d’un enfant de moins de 12 ans. Elle justifie sa décision pour des raisons de santé : « il n’y a pas plus confiné et clos qu’une voiture. C’est une mesure de bon sens d’inciter les adultes à ne pas fumer en présence des enfants. »

Cette annonce me rappelle un certain voyage en 1988. Je roule vers les Vosges depuis Toulouse, en compagnie de mon fils aîné, Adrian, âgé de neuf ans. Au fil des kilomètres, je fume des cigarettes (qu’il m’arrive de rouler, les mains posées sur le volant…) ; c’est alors qu’Adrian se tourne vers moi et me dit : « je n’arrive plus à respirer ! ». Je le regarde ; il est vert, jaune, blanc, prisonnier d’un nuage de fumée dont je n’avais absolument pas mesuré ni la lourdeur ni la nocivité. Je m’arrête à la première aire de repos, le temps pour lui de reprendre ses esprits. La suite du voyage est coupée d’étapes où je m’arrête pour fumer, hors de la voiture. Le ridicule de la situation m’apparaît tel que je décide, là, de ne plus fumer dans un espace clos, même seul. Une manière de reprendre un peu le pouvoir sur mon addiction ; en avance de près de vingt ans sur le décret du 15 novembre 2006 interdisant de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif !