14.11.11

Journal d'Octobre 2011

par Georges Charles

Dimanche 9 octobre

Retour d’Andalousie ; premier tour des "primaires citoyennes" organisées par le Parti Socialiste.

Cet été, j’ai observé des rituels précis et indispensables. D’une part, les visites à Marc en réanimation à la clinique de L’Union, à l’est de Toulouse ; d’autre part, les visites à des amis résidant en campagne, agrémentées de plongées en Méditerranée et en rivières.

Toulousain se sentant assiégé dans sa propre ville, secoué par le coeur urbain et ses pulsions permanentes, rêvant du calme qui plane sur les nuits à la campagne. Alors, j’ai tenté quelques sorties.

Opoul, Salza, Sparadou, L’Aubrac, Aulus, ces lieux ont en commun d’être à environ 200 kilomètres ou 2 heures de route de Toulouse. Cette distance paraît être la norme au-delà de laquelle l’emprise de la ville cesse de peser sur mes épaules. Des lieux absolument ruraux, bourg, hameau, voire ancienne ferme isolée. L’Aude,le Lot, l’Aveyron, la Lozère et l’Ariège sont loin des grands axes de communication et de développement. Est-ce à ce titre que ces endroits m’attirent, comme des points de résistance…à qui, à quoi, au fait ?

Treize heures. J’arrive à Castans, Aude, sur la place du village ; l’impatience fracasse nos corps enlacés. Je resterai ici, c’est évident ; je m’installerai dans cette vie qui me tend les bras. 

Que promet l’automne ? La joie de vivre, un tableau de Michel Pagnoux, à son dernier vernissage à Perpignan. 



5.11.11

Voyage en Andalousie

par Georges Charles

Vendredi 30 septembre

Toulouse - Zaragoza

Première étape de mon camino de la Reconquista. En quelques années, de 711 à 732, les Arabes sont allés de Tarifa à Poitiers, en passant par Toulouse (bataille de 721). Du IXe à la fin du XVe siècle, les Chrétiens ont lentement "reconquis" le terrain perdu. Si je dois expliquer mon engouement pour la civilisation arabomusulmane d’Espagne, je choisis comme point de départ l’année passée en Algérie, dans les Aurès, en 1962-1963. Ce fut une révélation ; j’oubliais la froidure lorraine pour épouser la luminosité algérienne.

Deuxième étape : des "unités de valeur" universitaires en histoire de l’Espagne médiévale, entre 1972 et 1973. J’avais dû, à cette époque, formuler le voeu d’accomplir un jour un périple en Al Andalus, à l’écart des sentiers battus du tourisme de masse et hors saison estivale. J’y suis aujourd’hui, 40 ans plus tard. L’homme qui n’a pas de rêves est une coquille vide.
Zaragoza.

Cinquième ville d’Espagne, 700 000 habitants. Les troupes musulmanes s’en emparent en 714. Elle sera reconquise par les chrétiens d’Alphonse Ier d’Aragon, dit le Batailleur, en 1118. Zaragoza sera le théâtre de deux sièges, en 1808 et 1809, au cours de la guerre d’Indépendance menée contre les Français de Napoléon Ier. En juin puis en décembre 1808, la ville est investie par les soldats du maréchal Lannes. Jusqu’en février 1809, les habitants résistent et c’est à la mine, dans les sous-sols, que les sapeurs doivent progresser, maison par maison. A l’heure de la reddition, la ville a perdu, par les armes, la famine et les épidémies, plus de la moitié de ses habitants, soit 54 000 personnes.

Fenêtre de la chambre d’hôtel grande ouverte sur l’animation de la place, face à la basilique de la Virgen del Pilar.