9.11.12

Chroniques d'Octobre 2012

par Georges Charles

Lundi 1er octobre

J’ai le blues, normal pour le foutu sentimental que je suis. Entendu à la radio de la voiture : « fermeture des deux derniers hauts fourneaux de Lorraine à Florange, vallée de la Fensch (Bernard Lavilliers doit en pleurer !), Moselle. »
 
C’est octobre et l’automne attend au tournant les salariés de Florange et d’ailleurs. Vite, vite, une industrialisation du XXIe siècle ! Par comparaison, les paris truqués impliquant certains joueurs (pleins aux as) du Montpellier Agglomération Handball et l’assassinat de deux jeunes à Echirolles pour un regard mal interprété sont des événements totalement insensés.
 
Mon coeur de Lorrain ne bouillonnera plus d’un acier dont le marché mondial ne veut plus. Motivé par une hargne sans but, un volontarisme obstiné, je m’arrête au bord de la Méditerranée, de retour de Montpellier ; je me jette à l’eau, sous l’oeil ahuri de quelques retraités se chauffant au soleil. Ils raconteront avoir vu un INNI, un individu nageant non identifié. 23° sur la plage, 20° dans l’eau, vent à 30 km/h. Le pied ? La nageoire, plutôt !

Le dernier bain de la temporada, le dernier plaisir aquatique de la saison, le point final qui clôt la longue phrase des vacances d’été 2012. J’en garderai le souvenir étonnant de travaux exécutés dans les maisons des autres ; j’aurai connu cette satisfaction simple et réelle d’obtenir, par l’activité manuelle, un résultat gratifiant dès la fin de la journée de travail. Autre chose que la gratification par l’écriture, qui ne cesse de se dérober à un désir égocentrique trop pressé. Si l’on écrit par frustration, le résultat ne peut être que frustrant, à court terme. Tiré, poussé par un impératif catégorique personnel, j’écris et j’écrirai encore. Avec des lecteurs comme prétexte !