16.10.06

Discours de Pierre Mathieu


... à l'occasion d'une assemblée générale des Anciens du Collège Jules Méline.

Cher président,

Permettez-moi de ne pas vous remercier pour les paroles élogieuses que vous venez de prononcer à mon encontre. Je les attribuerai à votre grande délicatesse et à votre savoir-vivre,

Mais elles reflétaient bien peu, convenez-en, ma médiocre prestation romarimontaine.

Relisant dernièrement la liste des présidents de banquets de votre docte association, j’imaginais mal quelle était ma place auprès des personnalités qui firent ou font encore la renommée de nos vieux collèges.

Cependant j’ai toujours eu le sentiment que si un jour cet honneur me frappait, j’y ferais face volontiers, en lieu et place d’un ancien élève qui l’aurait véritablement mérité en tant que prix d’honneur du collège en 1932.

Je veux, vous l’avez bien compris, parler de mon père, et cette fois mon cher président, c’est un merci très cordial que je vous adresse, pour la partie d’introduction le concernant, ainsi que tous ceux qui me sont chers.

Le Collège Jules Méline est pour moi une vieille histoire de famille.

Si mon père y fit des études secondaires ainsi que sa sœur, c’est là aussi qu’il connut ma mère quelques années plus tard, alors qu’ils étaient tous deux prisonniers dans les bâtiments du collège, affectés pour l’occasion au service de Santé en ce début de deuxième guerre mondiale.

Il me faudrait écrire un ouvrage en dix tomes pour vous conter ma propre captivité. Réjouissez-vous à l’idée que je me bornerai à effleurer le sujet en essayant d’esquisser quelques souvenirs allant de mon incarcération à mon régime de semi-liberté, les deux grandes phases de ma détention romarimontaine que j’effectuai sous le matricule 92.

Ma mise sous écrou était programmée fin septembre 1955.

L’entrée au collège était encore un évènement au fond de la vallée de la Moselle, et les commerçants bussenets m’avaient couvert de cadeaux allant de la bouteille d’eau de Cologne au papier à lettres sans oublier, bien sûr, les victuailles indispensables à toute survie.

Il est vrai qu’il s’agissait d’une véritable expédition qu’il était nécessaire de préparer à fond.

Le voyage présentait à lui seul une aventure inhabituelle pour le petit garçon de dix ans ayant peu quitté sa campagne, accoutumé à la liberté, au milieu des forêts, des champs et des ruisseaux.

A cette époque, la ligne de chemin de fer desservant la haute vallée était encore très souvent parcourue par des locomotives à vapeur tractant trois ou quatre wagons de troisième classe, fatigués par les transports de troupe et de prisonniers des deux guerres.

Ainsi pour moi, ils poursuivaient leur service ; heureusement, lors du premier voyage, je n’étais pas conscient de l’épreuve qui m’attendait.

Se retrouver le premier soir tout seul, à trente kilomètres de chez soi -quelle distance- entouré d’inconnus, retranché derrière des grilles fermées à double tour, surveillé à chaque pas, jusqu’au moindre souffle, dans des dortoirs sans fin, dépourvus de tous ces petits objets qui délimitent l’espace d’un enfant et le rassurent…

C’était trop me demander et je regrettai immédiatement d’avoir réussi l’examen d’entrée en sixième.

Quelques figures vinrent heureusement éclairer mon goulag.

Il y eu d’abord le concierge. Artiste méconnu, tant de la trompette que des arabesques aquatiques précédant le balayage, ce si gentil Monsieur Baum et sa femme qui, pour avoir connu mes parents pendant la guerre, m’appelèrent affectueusement « Pierrot ».

Il y avait aussi l’infirmière, Joséphine Bull, qui détenait le secret des tisanes de tilleul qu’elle cueillait elle-même en juin, à la manière des druides, perchée sur le transformateur malgré son grand âge.

Ma mère lui avait confié pour moi un peu d’argent « en cas de besoin » et je lui rendais visite pratiquement tous les jours pour obtenir cinq ou dix francs (anciens bien sûr) nécessaire à l’achat d’un carambar ou d’un rouleau de réglisse à la conciergerie. Cela lui imposait une comptabilité impressionnante qu’elle suivait avec le plus grand soin.

La rigueur de l’internement, qui ne souffrait aucune entorse entraînait la visite mensuelle d’une grande figure du gotha romarimontain : le coiffeur Loulou Bruger. Je faisais partie de ses fidèles clients et j’aimais écouter ses commentaires et ses chroniques de la vie extérieure :

Je les recevais comme une bouffée d’oxygène.

Intra-muros, le cycle des journées était immuable : lever à 6h30, pliage des draps et des couvertures que nous devions placer sur une des moitiés du matelas, l’autre étant réservée au tabouret qui était notre unique mobilier individuel.

Toilette –je devrais dire passage devant les lavabos bien alignés distillant un filet d’eau glacée.

Puis 7h : étude jusqu’au petit déjeuner composé d’une tranche de pain soigneusement tronçonné par Lucie qui avait de l’économat une vision très étymologique, d’une assiette de confiture et de café dont je ne me rappelle plus le goût exact, car je n’en bus qu’une seule fois, et depuis ce jour, je n’ai pas encore eu le courage de renouveler l’expérience.

Les cours du matin avaient souvent lieu en salle 19 au premier étage du bâtiment annexe.
Ils étaient ponctués par les coups de maillet du dernier élève de la section de tonnellerie située au sous-sol. Il s’affairait autour d’un brasero disposé sur le bord de la rue Paul Doumer.
En plus des martèlements, la fumée âcre des copeaux de chêne consumés montait jusqu’à nous, de même qu’une fois par mois le cri d’un chiffonnier poussant son chariot en scandant

« chiffons, fer, cuivre et métaux, vl’a l’chiffonnier ».

C’est par contre, chaque jour que retentissaient trois sonneries vers 9h30 – 10h, annonçant l’arrivée du docteur Lacour, Justin, qui venait visiter les prisonniers. Nous avions alors le droit de sortir des cours pour aller lui exposer nos maux . Ceux-ci n’avaient pour origine qu’une leçon non apprise ou une interrogation écrite à laquelle nous voulions échapper. Savant praticien, Justin se laissait peu berner par nos sornettes et prescrivait toujours un , deux ou trois de ses remèdes miracle, selon l’état de son patient. Il s’agissait de l’aspirine, de la tisane de tilleul, ou des bains de pieds.

Joséphine Bull n’avait plus qu’à officier, consciente de ses responsabilités et des conséquences dramatiques d’un éventuel dépassement des doses prescrites !

Le deuxième rôle de Justin Lacour consistait à nous examiner une fois par an.

En slip devant lui, j’étais toujours très impressionné quand, tirant l’élastique, il se penchait pour mieux voir et se relevait en déclarant l’air satisfait : « catégorie 1 ». Je suis encore très fier de ce constat qui m’élevait à un niveau de viande bovine intéressant, pour ne pas dire enviable !

Mais revenons à notre journée type. A midi c’était la cérémonie du réfectoire. Une véritable messe solennelle :

Rangs bien alignés le long des arcades.

Silence religieux et réglementé par des pénitences sous forme de colles.

Lavabos puis salut du Saint-Sacrement ou, plus exactement de la Sainte-Trinité composée du Principal André Claude, le « papou », du Surveillant Général Ancel et de l’économe Maurice Harmand, « Boulette ».

Midi et soir, par tous les temps, ils se tenaient debout, observant chaque élève les saluant au passage. Nul ne pouvait se soustraire à ce ballet bien réglé. Il était la condition d’accès aux délices du chef « Popaul ».

J’ai effectué depuis cette époque des recherches très approfondies, mais je n’ai pas encore découvert la moindre mention de ce haut lieu de la gastronomie dans quelque guide Michelin ou Gault et Millau que ce soit. Quelle injustice !!!

Je ne retrouverai jamais un tel maître queux, capable d’accommoder si merveilleusement les pommes de terre à l’eau en y parsemant quelques brins de persil haché, ou d’habiller si délicatement les nouilles en les couvrant d’un fin voile tissé dans le gruyère râpé.

Après le déjeuner, arrivait le moment de la montée au dortoir où quotidiennement nous détruisions nos œuvres du petit matin en refaisant nos lits.

Puis l’après-midi s’étirait lentement, ponctué de récréations, de cours et d’étude.

L’heure du dîner arrivait, précédée des mêmes rites que ceux du déjeuner et 8h sonnaient annonçant l’heure du coucher pour les petits.

La tête sur l’oreiller, c’était le moment des rêves, seules illusions de liberté.

Cette vie d’internat trop stricte m’était insupportable. Je m’étais installé sur une sorte de nuage qui me portait vers des horizons bien éloignés de l’ordre et de la discipline.

Cela me valut un nombre incalculable de colles du dimanche, qui, j’en suis persuadé, pourrait figurer en bonne place au Guinness.

Cette situation ne faisait qu’aggraver mon mal de vivre dans un espace ou je me sentais véritablement martyrisé par des professeurs et des pions dont je préfère encore aujourd’hui taire les noms.

Dans cette immensité d’incompréhension, sûrement mutuelle, je garde malgré tout le souvenir de quelques oasis.

A commencer par Antoine Picard pour qui le récit de nos loisirs dominicaux était plus important que la déclinaison des faux imparisyllabiques.

Par Beaumont qui avait compris que pour moi les dictées tirées de Frison-Roche étaient plus captivantes que les pièges grammaticaux inventés par deux vieux inspecteurs primaires retraités.

Par Claude Mougeolle qui nous passionnait par sa présentation du Cid ce qui me rapprochait ainsi du théâtre du peuple.

Par Charles Perrin, professeur, ainsi qu’il se présentait, avec sa merveilleuse prononciation des patronymes étrangers.

C’est sûrement grâce à eux que j’arrivai à me hisser péniblement vers la seconde, abandonnant enfin le premier cycle, et découvrant enfin l’étape de liberté surveillée.

En effet, à partir de la seconde, les études littéraires de la section B étaient transférées au lycée de filles ! Quelle aubaine !

L’interne de Jules Méline devenait l’externe de Anne-Charlotte de Lorraine.

Nous étions 4 ou 5 dans cette situation et nous fûmes accueillis par Mademoiselle Milville très soucieuse des bonnes mœurs de son établissement.

Ses premières paroles eurent trait à l’attribution d’une cour de récréation spéciale où nous pouvions fumer notre cigarette à l’abri de tout regard féminin. Elle enchaîna en nous disant de « faire contre les murs » (sic).

Rapidement nous prîmes nos habitudes. Sur le parcours séparant les deux lycées, nous avions établi un arrêt quotidien au «cul de sac », endroit fréquenté par le personnel enseignant et de surveillance. Ce n’est qu’en terminale que nous l’abandonnâmes pour les banquettes arrière du café des arcades.

Nos déplacements nous offraient, vis-à-vis des pauvres séquestrés de Jules Méline, une position stratégique dont la contrepartie était le transport du courrier. Une véritable poste parallèle, à l’abri de toute censure, qui nous obligeaient à négliger les hors d’œuvres afin d’assurer une distribution exprès : le courrier des cœurs ne pouvait pas attendre !

Enfin pour moi les cours avaient plus d’intérêt et les professeurs me semblaient plus sympathiques, peut-être en avais-je moins peur ?

Mademoiselle Milville que nous appelions affectueusement « Paulette » nous distillait un condensé de mathématiques ajusté à nos modestes connaissances, tandis que « Thésou », je veux dire Mademoiselle Chiron, nous initiait à la poésie latine, scandant les Bucoliques, ponctuées de brèves et de longues. Je l’entends encore scander « sustentata » et nous donner des exemples immuables de grammaire « invitus invitam, Titus Berenicem dimisit ».

Il y avait aussi la merveilleuse Adrienne Kunnert, à laquelle je me dois d’accorder, ainsi qu’à son mari, un paragraphe spécial.

Depuis ma quatrième, ils habitaient à Jules Méline, où Jean-Pierre avait été nommé surveillant Général. Ce dernier qui me punissait plus qu’à mon tour, atténuait en même temps mes souffrances en m’invitant à rejoindre son appartement pour y partager le dessert de la famille, boire une petite liqueur et conduire ses jeunes enfants à l’école communale. Il avait tout de suite compris que mon cas nécessitait un minimum de liberté.

Les Kunnert étaient de purs intellectuels, se chamaillant souvent à la manière des personnages de Molière, au milieu de quatre enfants très turbulents et d’une multitude d’invités qui profitaient tout comme moi de cette table et de ces cœurs toujours grand ouverts.

Souvent Jean-Pierre fulminait, prêt à défendre de grandes causes, parlait fort, je devrais dire déclamait (vieux restes de sa trop brève carrière théâtrale) et Adrienne regardait passer l’orage, d’humeur toujours égale, image personnifiée de la bonté.

Ce fut donc un grand plaisir pour moi de la trouver comme professeur d’Allemand jusqu’à la philo, et je découvris grâce à elle toutes les subtilités de Stephan George.

Ainsi grâce à elle, mon attrait pour les langues se développait. Il en fut de même pour l’Anglais avec Monique Ballas. Je ne l’avais jamais eue comme professeur alors que je l’avais vue « débarquer » de son Nice natal sous le nom de Monique Colombier, fort jeune et jolie, toujours élégante et complètement hétéroclite au milieu de ses confrères et consoeurs de Jules Méline.

Elle attirait l’envie de tous, mais savait protéger sa vie personnelle en restant toujours à l’écart du microcosme professoral.

De retour à Jules Méline, le temps d’une 1ère B, nous fûmes placés sous la houlette de Lucien Barthélémy –Bartho- pour la physique/chimie. Quel homme ! Il inventait les problèmes de la semaine suivante en arpentant les allées et ne s’arrêtait qu’à nos cris effarés devant la difficulté des questions.

Sortant alors de son univers, il réalisait qu’il avait affaire à des littéraires et transformait son discours en « oh les B, les B, essayez de traiter la première question, ce sera déjà un miracle si vous y parvenez ». Sa perspicacité était rarement démentie, et, lorsqu’il rendait les copies, il prenait un malin plaisir à comparer nos notes avec celles de nos parents à qui il avait déjà enseigné 30 ans auparavant.

En ce qui me concernait, vous imaginez clairement les conclusions.

Enfin, le latin et le français nous étaient distillés par Monsieur Ketterer, Kékette pour les intimes ; grand puriste de la langue française, il n’a hélas pas déteint sur moi, mais je dois avouer qu’il revient à ma mémoire bien souvent.

Comment ne pas se rappeler (verbe transitif) les pléonasmes comme « en effet », les tournures impropres comme « basé sur » et « afin que » au lieu de « fondé sur « et « afin de » qu’il nous rabâchait à juste titre chaque semaine.

Pour ce qui est du latin, nous devions lui rendre une version chaque lundi. Pendant un an, je trouvai tous les prétextes imaginables pour ne la lui rendre que le mardi :

Le Gaffiot était trop lourd à transporter jusqu’à Bussang où je passais tous mes week-ends ;

Ma valise avait été volée dans le train ;

J’avais perdu mon sac ;

Le chien avait dévoré ma copie.

J’en passe et des meilleures, et je pense qu’il tenait compte de la fertilité de mon imagination pour accepter chaque semaine mes arguments-massues !

Je me dois de terminer cette galerie de tableaux par notre professeur de philo, Monsieur Thiébaut ou plus exactement » Triphon Tournesol », qui nous apprenait comment « ne pas aller dans le nid chaud du voisin » -je vous épargne les réactions de son auditoire mixte –et la phénoménologie qu’il avait découverte auprès de Gaston Bachelard, l’illustre philosophe et ancien facteur de Remiremont.

Parallèlement aux études, l’internat me pesait moins.

Au dortoir avait pris place une chambrée de 6, contigüe à l’appartement Kunnert. Nous y avions une paix royale qui nous permettait de nous lever cinq minutes avant le petit déjeuner.

Les pions dont l’âge était voisin du notre, entretenaient avec nous des relations amicales et les sorties du jeudi après-midi passées dans les bistrots de la Grand’Rue me faisaient oublier petit à petit ma vie pénitentiaire. Je ne voudrais pas pour autant oublier mes amis de détention ou de semi-liberté. Comment pour moi ne pas nommer Michel Thévenin que nous avons rasé au cours d’une nuit épique et qui provoqua une véritable révolution en arrivant au lycée de filles. IL fut renvoyé sur le champ au grand désespoir de son grand-père, le président Belet qui par mesure de sauvegarde lui avait apporté un béret.

Daniel Forel, Gilles André, Jean-Claude Demesy, Henri Grandgirard, Martine Bammert et ses parents qui m’offrirent si souvent l’hospitalité, et les autres qui me permettent aujourd’hui encore de vérifier la véracité des propos de Saint-Exupéry « nous avons tous goûté en retrouvant des camarades, l’enchantement des mauvais souvenirs ».

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans la mesure où je n'ai rejoint Remiremont que pour l'année de philo, j'ai sans aucun doute moins connu Pierre que vous.

Comme j'étais le troisième interne à quitter tous les matins le "bagne Méline", nous avons cependant passé ensemble toute une année scolaire, sans oublier le soir au retour (surtout en hiver) de passer par la patisserie, histoire de faire quelques provisions de bouche.

Pierre évoquait dans son discours les petits déjeuners de l'internat . Je me souviens, lors de ma première expérience, avoir été horrifié par cet aspect "struggle for life" qu'était l'insertion de sa tranche de pain dans l'assiette creuse dans laquelle avait été versé un filet de confiture (fruit particulièrement indéterminé). Malheur à qui ne réagissait pas assez vite et qui était condamné au pain sec. Je persiste à propos du "bagne" !

J'ai encore un souvenir d'une pièce que nous avions montée avec Cussenot (Courteline ou Labiche ?)et où, pour pouvoir s'évader encore un peu plus de notre univers carcéral, nous nous étions, les trois internes mâles, retrouvés sur les planches.

Anonyme a dit…

J'ai vu Pierre régulièrement au fil des années, j'ai suivi ses problèmes familiaux et ses joies, ses soucis professionnels, et je m'en veux encore
de n'avoir pas senti assez, les derniers temps, que c'était lourd à porter pour lui .

Pour apporter une note plus gaie, je vous raconte un souvenir que j'ai avec lui : souvent, le samedi, (il me semble que c'était en fin de matinée, les cours devaient sans doute s'arrêter à midi), nous partions tous les deux prendre notre train,(la "micheline"), lui jusqu'à Bussang, moi jusqu'à Rupt. Son jeu favori était de donner des notes de 1 à 10 à toutes les filles que nous croisions sur le boulevard Thiers, et de commenter ses notes. Il essayait de m'en faire faire autant avec les garçons, mais je n'avais pas le même art que lui ...

Anonyme a dit…

J'ai vu Pierre régulièrement au fil des années, j'ai suivi ses problèmes familiaux et ses joies, ses soucis professionnels, et je m'en veux encore de n'avoir pas senti assez, les derniers temps, que c'était lourd à porter pour lui.

Pour apporter une note plus gaie, je vous raconte un souvenir que j'ai avec lui : souvent, le samedi, (il me semble que c'était en fin de matinée, les cours devaient sans doute s'arrêter à midi), nous partions tous les deux prendre notre train,(la "micheline"), lui jusqu'à Bussang, moi jusqu'à Rupt. Son jeu favori était de donner des notes de 1 à 10 à toutes les filles que nous croisions sur le boulevard Thiers, et de commenter ses notes. Il essayait de m'en faire faire autant avec les garçons, mais je n'avais pas le même art que lui ...

Gehin a dit…

algehin@hotmail.com
j'avais écrit tout un texte mais il a disparu !
Je suis Alain GEHIN de Pouxeux!
j'ai fini en 1964 en Maths elem
et me souviens trés bien de toi (tu étais copain avec Charles je crois!)
si interessé pour une discussion tu as (vous avez) mon mail