11.12.17

Souvenirs, souvenirs ...

Bonjour les amis,

Comme moi, vous avez lu, dans les dernières chroniques de Georges, le récit d'une marche le long du canyon du Rio Vero dans les Pyrénées.
Je suppose que cette marche, un peu acrobatique, a fait des envieux parmi vous....j'en connais qui ont peut-être noté la référence, n'est-ce pas Dominique et Michel ?

Or cette évocation a réveillé de bons souvenirs pour le deuxième Georges, le fidèle compère de l'auteur des récits.

En effet, cela lui a même donné envie de ressortir des photos de ses grands-parents pyrénéens dont il était très proche.

Je vous en propose trois ce matin, pour moi ce sont d'abord de bons témoins du temps de notre enfance mais avec, en plus, cette bienveillance touchante qui émane des personnages...Regardez, les photos vont vous inspirer calme et sérénité...pas mal en cette période de Noël.

Ginette.




Merci Ginette,

Cela me fait plaisir de faire revivre ainsi mes chers grands-parents maternels de Jurvielle (clin d’œil à Marie-Odile ) qui sont partis, elle, en 1981 et lui, en 1986, nés tous deux en 1893, et de partager avec vous.
Georges P.

5.12.17

Chroniques de Novembre 2017

par Georges Charles

Vendredi 3 novembre

En passant par la Lorraine ; 5e partie, la " bête des Vosges"

 La " bête des Vosges 1 " est le nom donné à un prédateur insaisissable qui a sévi entre 1977 et 1978 dans les Vosges, en s’attaquant au bétail. Plus d’une centaine de moutons, plusieurs vaches, un taureau et un poulain avaient été retrouvés égorgés entre Châtel-sur-Moselle, Rambervillers et La Bresse. Malgré de nombreuses battues, l’animal est resté introuvable.



Trois photographies avaient été prises, montrant une sorte de gros canidé. Chien errant, loup, dingo échappé d’un zoo ? Une rumeur avait évoqué la piste d’un chien dressé par un éleveur de la région pour se venger de vieilles rancunes. La suspicion s’était portée également sur un industriel allemand, propriétaire d’un manoir près d’Épinal, rempli de trophées d’éléphants, de grizzlis et de buffles massacrés aux quatre coins du monde.

Puis la Bête disparut mystérieusement, comme elle était apparue. En 2011, une nouvelle " bête " aurait attaqué des troupeaux à Ventron, où 40 moutons avaient été retrouvés morts en moins d’un mois.

1. Fallait-il tenter cette anagramme : la bête du Gévaudan, la bête de Vosges aidant… ?
 
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5.11.17

Chroniques d'Octobre 2017

par Georges Charles

Mardi 3 octobre

Portugal, été 1985, le Nord
 

Onze ans après la Révolution des OEillets, débarrassé du salazarisme et libéré de ses colonies, le Portugal est devenu en Europe un pays " comme les autres ". Dans l’été 1985, le pays est gouverné par une coalition gauche-droite dirigée par le socialiste Mário Soares ; en voie d’éclatement, elle sera remplacée à l’automne par la droite, seule.
 
Dans la période actuelle, où je ne voyage plus beaucoup hors du Sud-Ouest, j’ai plaisir à revivre en chroniques ces voyages passés.Encore merci à Internet, en libre-service gratuit, pour les illustration et les commentaires.
 
Nous partons avec les enfants, Delphine et Adrian, en vacances au Portugal. Les fondamentaux du voyage, documentés par les guides touristiques que nous consultons régulièrement, sont les suivants : sites naturels pittoresques qui valent le détour, plages, monuments historiques, bons plans de campings et de restaurants. Les monuments historiques, c’est surtout une idée d’adultes, de gens capables de faire un crochet de plusieurs dizaines de kilomètres pour un château, même en ruines, pour une église, en grimpant s’il le faut… Après négociation, les enfants acceptent de suivre et de supporter de longues étapes en voiture. Au mieux, ça leur a fait des souvenirs ; que leur patience soit néanmoins saluée ici !

Nous entrons par Bragança, via Burgos, Valladolid et Zamora en Espagne.



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10.10.17

Un grand merci à Marie-Odile

Par Ginette

N'ayez pas de crainte... je vais laisser des espaces vierges pour les participants au voyage à Giverny restés silencieux depuis notre retour,  je prendrai simplement une toute petite place pour redire un grand merci à Marie-Odile.

Nous venons de passer quatre journées hors du temps, des journées avec un emploi du temps bien préparé et bien intéressant, et, ce qui n'est pas négligeable, des moments de fous-rires irremplaçables.

Nous avons, bien sûr, découvert avec beaucoup de plaisir et d'intérêt cette pittoresque partie de la vallée de la Seine, en vrai et "en peinture". Giverny étant le clou de nos visites, on a réalisé pourquoi de nombreux peintres sont venus s'installer dans cette vallée.

Les châteaux visités nous ont rappelé la richesse historique de la région, depuis Château-Gaillard, vestiges du Moyen-Âge aux Andelys, jusqu'au château de Boury à proximité de Gisors construit sur des plans de Mansart au 17ème siècle en passant par celui de La Rochefoucauld à La Roche-Guyon.

Ce qui, de toute évidence, a fait la différence entre les visites touristiques habituelles et le plaisir que nous avons ressenti en parcourant ce petit coin de France ensemble, ce plus que nous avons énormément apprécié, nous le devons à Marie-Odile. Alors, encore Merci à toi, Marie-Odile !
 
Rouge-gazon en 2006, Gérardmer en 2009, Castries en 2011, Carcans en 2013, la Vallée du Rhin en 2015, nous pouvons ajouter Giverny en 2017 à nos bons souvenirs...en attendant l'Alsace (choix qui semble décidé à 90%) en 2019. Et que les absents, que nous n'oublions pas, n'aient pas d'hésitation à nous rejoindre !

Bises à tous

Recette d'amicale convivialité

par Gaby

"Vous réunissez une dizaine de septuagénaires ayant suivi la même classe de terminale,  vous y ajoutez leurs charmants et fringants conjoints, vous saupoudrez le tout de la gentillesse et de la bienveillance de chacun, vous arrosez abondamment avec un flacon de grande et récurrente générosité, vous pimentez avec des réflexions quelque peu délirantes d'un tel qui ne manque pas une occasion de faire  "son intéressant", vous extirpez (dangereusement) des armoires les ustensiles qui vous semblent les plus nécessaires, vous tartinez de délicieux canapés,  vous cuisinez l'hôtesse  en faisant revenir à feu doux certains souvenirs savoureux et sulfureux, vous coupez deux tartes superposées sans même endommager le papier intermédiaire, vous portez à ébullition l'ambiance de la salle à manger et vous emportez, comme vous l'a promis votre sympathique et dévouée GO, le souvenir d'une "inoubliable fiesta" et ..... d'un séjour pour le moins peu ordinaire."

8.10.17

Rendez-vous chez Monet


par Marie-Odile


Cette année notre rendez-vous a eu lieu le 22 septembre sur les bords de la Seine là où habite Marie-Odile. Nous étions 19 y compris notre professeur d’histoire-géographie. Le point de ralliement était situé à La Roche Guyon, à 70 km environ à l’ouest de Paris, dans le département du Val d’Oise. Marie-Odile habite à quelques 3 kilomètres de là mais dans les Yvelines et avait organisé les journées de retrouvailles. 

Le lendemain matin, visite de la Fondation Claude Monet, comprenez la maison et les jardins du grand peintre. Cela a bien commencé : notre organisatrice, qui pourtant n’avait pas trop bu la veille a eu une panne …. d’oreiller et est apparue un peu plus tard qu’elle ne l’aurait souhaité ... Il faut prévoir ces visites tôt le matin car ensuite les touristes arrivent par vagues, genre tsunami, des quatre coins de la planète. Nous avons donc parcouru les célèbres jardins puis la maison de Claude Monet mais Marie-Odile était anxieuse : tout le monde arriverait-il ensuite à passer le bac ? La chose ne s’avérait pas facile …. et mérite quelques explications. A quelques 15 kilomètres en remontant la Seine, à Vétheuil, il existe un bac saisonnier et piétonnier mis en place par quelques communes de la boucle de la Seine. Les deux "mariniersʺ prenaient leur pause-déjeuner à 12h30 et reprenaient la navigation à 14h…. Angoisse … car le déjeuner était réservé ! Le changement d’emploi du temps c’està-dire le report de la visite du Musée des Impressionismes au lendemain nous a permis d’arriver à 12h30 à Lavacourt à la grande surprise de la restauratrice qui attendait tout le monde à 14h, l’organisatrice ayant fait preuve d’un excès de prudence ! Nous nous sommes retrouvés attablés devant ce tableau de Monet " l’Église de Vétheuil ʺ peint alors qu’il habitait ce village juste avant de déménager à Giverny. Repas très sympathique " chez Charlot ʺ. Re-bac du retour. Aperçu rapide de l’église de Vétheuil et en route vers la Route des Crêtes …. A des Vosgiens on est toujours fier de montrer notre " Route des Crêtes ʺ ! Quelques arrêts pour admirer la vallée de la Seine : en amont les falaises qui continuent vers Limay (en face de Mantes) et en aval le fleuve qui se dirige vers l’ouest, Vernon et plus loin Rouen. En face de nous, la sablière, dans la boucle, un endroit à part avec sa faune et sa flore et surveillé par les riverains : défense de trop creuser pour récupérer le sable !

En fin d’après-midi visite par certains du Château de la Roche-Guyon qui vaut surtout par la partie château-fort (enfin … les ruines) avec ses escaliers taillés à même le calcaire et la vue du haut du donjon. La partie17e siècle est pratiquement vide, la plupart des meubles ayant été dispersés dans les années 80. Il reste les caves taillées dans la roche : c’est là que séjournait Rommel pendant la guerre. On n’y voit plus grand-chose relatif à cette période. A mon arrivée dans la région il y avait une exposition avec photos pour expliquer le séjour de Rommel. Il n’y a plus rien ! Warum ? Je crois que Rommel n’a plus la cote … ! Le soir, grande réunion chez Marie-Odile : le spectacle fut assuré par Gabriel et on a bien ri !

Le lendemain, dimanche 24 septembre, Giverny encore, visite guidée du Musée des Impressionnismes et plus précisément de l’exposition Manguin, un Fauve égaré au pays des Impressionnistes. Puis, après la traversée du Vexin normand, nous arrivons aux Andelys (Eure), en bord de Seine. Sympathique repas au restaurant " Mistral ʺ. Au revoir ému à Elisabeth et aux deux Georges et nous voici partis à l’assaut du Château-Gaillard construit par Richard Coeur de Lion. Vous vous rappelez ? la guerre entre l’Angleterre et la France …. déjà …….. ! Encore une vue plongeante sur la vallée de la Seine et Les Andelys.

Le soir nous nous retrouvons à nouveau à Giverny, à l’Ancien Hôtel Baudy. C’est là que Monet retrouvait tous ses amis peintres mais aussi politiques comme Clémenceau. L’auberge a été restaurée dans le même style et la roseraie derrière l’établissement a gardé tout son charme des années impressionnistes.

Lundi 25 septembre fut le dernier jour de notre rencontre. Nous remontons l’Epte pour aller voir le château de Boury (17ème siècle) situé dans l’Oise. Le propriétaire des lieux nous commenta la visite, fort intéressante, et nous expliqua que la vie de château ce n’était pas forcément comme dans un conte de fée. Repas fut pris au restaurant " le Gladiateur ʺ à Dangu à quelques kilomètres de là.

C’est là que nous nous sommes séparés en nous disant : ʺA dans deux ans ! ʺ

5.10.17

Chroniques de Septembre 2017

par Georges Charles

Samedi 2 septembre

Mon amie, c’est la Banque postale
 

C’est l’histoire d’un mec en campagne électorale… énarque, socialiste, roublard, qui avait affirmé : « mon ennemie, c’est la finance ! » ; ça, plus l’annonce d’un plan de recrutement de 70 000 enseignants et la promesse d’un impôt à 75 % sur les revenus supérieurs à un million d’euros lui avaient permis d’être considéré comme un candidat de gauche et de remporter l’élection présidentielle de 2012…
 
Les conseillères financières de la Banque postale à Saint-Aubin sont adorables. Fédoua est remplacée pendant son congé de maternité par Karine. Sereine, heureuse et speedée… elle me raconte qu’elle est encore sous l’effet du jetlag ; elle rentre de 10 jours aux États-Unis avec sa fille, à New York et Los Angeles. J’y apprends qu’on y mange très mal et très cher ! En femme du Sud-Ouest, elle dit ne pas avoir du tout envie de vivre dans un pays où l’on respecte si peu l’art de la table. Nous parlons de voyage, de bagnole (elle " s’éclate " avec sa Mini Cooper Countryman), de famille recomposée. Enfin, elle trouve le temps de répondre aux questions que je suis venu lui poser, notamment sur ma capacité financière à souscrire un petit crédit pour remplacer ma vieille Alfa Romeo qui paraît à bout de souffle et de course (14 ans, 240 000 kilomètres…). J’aime bien ces conseillères financières de la Banque postale, proches des gens.
 
Dans les années 1970, j’avais choisi d’ouvrir un compte courant à la Poste parce qu’elle offrait de meilleures plages d’ouverture des guichets que les banques. Certes, elle ne distribuait pas de crédits immobiliers ou à la consommation, mais comme je n’en avais alors pas besoin… Même si je ne les fréquente pratiquement plus depuis que je gère mes comptes par Internet, j’aime toujours l’ambiance populaire des bureaux de poste.
 
La Poste en général et la Banque postale en particulier naviguent à vue entre économie libérale et service public, au risque de tomber dans la schizophrénie. Personnellement, j’apprécie ce type de situations en tension, ni blanc, ni noir, mais blanc et noir.

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7.9.17

Chroniques d'Août 2017

par Georges Charles

Mercredi 2 août

Mens sana in corpore sano ; 10e partie, Euro 84, le jour où la France a appris à gagner

La 7 e édition du Championnat d’Europe de football est organisée en France, en juin 1984. Huit équipes, réparties en deux groupes : Groupe A : France, Belgique, Yougoslavie, Danemark. Groupe B : Allemagne de l’Ouest, Espagne, Portugal, Roumanie.

La France bat le Danemark, la Belgique et la Yougoslavie. Finale au Parc des Princes contre l’Espagne. Confrontée à un défi de taille, la France peine à prendre le jeu à son compte, alors que les Espagnols trouvent leurs marques plus rapidement. La mi-temps est accueillie avec soulagement par les deux camps.

L’instant décisif de la partie : l’arbitre siffle une faute de Salva sur Bernard Lacombe, à la limite de la surface de réparation. Le coup franc de Michel Platini contourne le mur à mi-hauteur et tombe quasiment dans les mains du gardien espagnol Arconada… qui la laisse échapper et rouler au-delà de la ligne de but, en essayant de la rattraper.
 
Score final : 2 buts à 0.


La France remporte son premier titre international. Le capitaine Michel Platini marque 9 buts, le record sur une édition. L’équipe de la finale : Bats, Battiston, Le Roux, Bossis, Domergue, Fernandez, Giresse, Tigana, Platini, Lacombe, Bellone.


 

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3.8.17

Chroniques de Juillet 2017

par Georges Charles

Dimanche 2 juillet

Les invasions barbares ; 9e partie, frontières et passeurs

Comment se situer, en-deçà ou au-delà de l’opposition entre ceux qui défendent l’existence des frontières et ceux qui rêvent de les abolir ? Depuis des années, des professions libérales ont créé des associations généreuses et altruistes : " médecins sans frontières ", " reporters sans frontières ", " avocats sans frontières "… Pourquoi ne pas en créer de nouvelles : " évadés fiscaux sans frontières ", " trafiquants sans frontières", " terroristes sans frontières ", ou encore " passeurs sans frontières " ? Et la plus extravagante d’entre toutes : " douaniers sans frontières " (1) ! 

Combien de réfugiés, d’exilés, de persécutés ont dû leur salut au franchissement d’une frontière : les républicains espagnols traversant la frontière française en 1939 ; les résistants trouvant refuge derrière la frontière suisse entre 1940 et 1944 ; les Syriens réfugiés en Jordanie ou en Turquie. La frontière est aussi un barrage contre la barbarie.

Le mur interdit le passage, la frontière le régule. Selon Marcel Duchamp : « une porte doit être ouverte et fermée. » 

En fermant ses frontières, l’Europe serait responsable de l’existence des passeurs. Conséquence bien connue des prohibitions : celle de l’alcool aux États-Unis serait à l’origine de la Mafia, celle des drogues serait à l’origine des narcotrafiquants. Après celui de la drogue et des armes, le trafic illicite le plus lucratif est celui des migrants. Cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires par an en Méditerranée. Le système fonctionne comme une " agence de voyages ", avec de la publicité via Facebook, pour des formules all inclusive. 

Des trafiquants achètent de vieux cargos de transport de bétail entre 150 000 et 200 000 $, autant pour la rémunération de l’équipage et des passeurs. À raison de 5 000 $ environ le voyage par personne, il suffit de transporter 1 000 passagers par cargo pour encaisser un bénéfice net d’environ 4,5 millions d’euros par trajet, plus de 10 fois la mise ! Peu après le départ, les passeurs quittent le navire et l’abandonnent en pleine mer.






Île de Kos, destination touristique
de Grèce, à 6 km de Bodrum, en
Turquie. De Bodrum à Kos, les
réfugiés paient de 2 500 à 3 000 $
en bateau rapide, 1 500 en bateau
low cost. Les touristes de Kos
paient, pour leur part, 30 € en
hydroglisseur, AR en 20 mn, pour
aller passer la journée en Turquie !







L’Union européenne a confié un mandat de surveillance à une flottille internationale de sept navires face à la Libye, mais ces navires ne sont pas autorisés à pénétrer dans les eaux territoriales de ce pays. Les passeurs ont donc adapté leur mode opératoire : ils ne fournissent que le carburant strictement nécessaire aux embarcations pour sortir des eaux territoriales libyennes ; à charge pour les migrants de passer ensuite des appels de détresse à destination des navires présents sur zone !


Les morts ou disparus en Méditerranée :



1) Pour ceux que le sujet intéresse, lire Régis Debray, L’éloge des frontières, Gallimard, 2010.

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8.7.17

Chroniques de Juin 2017

par Georges Charles

Vendredi 2 juin

Du bon usage de l’éloquence
 

J’ai eu " fin nez " ; la semaine dernière, j’allais voir un documentaire au cinéma, À voix haute, la force de la parole. Chaque année, à Saint-Denis, est organisé un concours intitulé " Eloquentia ", ouvert aux jeunes du 93. En six semaines, une trentaine d’entre eux apprend à s’exprimer en public, avec l’appui d’avocats, de metteurs en scène et de coachs comportementaux ; la finale du meilleur orateur de Seine-Saint-Denis au bout, comme dans le sport. Il n’y a pas de secret : il faut maîtriser son sujet et se servir du corps, de la voix, de la gestuelle des mains et des bras, comme armes de conviction massive.

Hier, s’est tenue l’assemblée générale des copropriétaires de l’immeuble ; parmi les points à aborder, une communication sur les travaux pour les dix ans à venir. Membre du conseil syndical, j’avais rédigé un rapport sur le sujet à l’attention de mes collègues ; il n’en fallait pas plus pour que m’échoie la mission de présenter cette communication devant les copropriétaires. Le sujet est délicat : le ravalement des façades est à prévoir dans dix ans, en 2027 / 2028 ; le coût est estimé à environ 6 500 €/appartement. J’ai défendu la nécessité d’abonder un fonds pour travaux pendant dix ans, pour la moitié de la dépense finale ; soit environ 80 € par appel trimestriel, ce qui est beaucoup pour des propriétaires à revenus souvent modestes.

D’avoir répondu par anticipation aux questions que ce ravalement soulève, notamment le coût des travaux d’isolation thermique par l’extérieur et l’impact de l’opération de rénovation urbaine autour de la gare Matabiau toute proche, ont permis d’obtenir des personnes présentes un quasi-consensus. Une belle assemblée, où les mandataires sont vraiment convaincus que leurs mandants expriment l’intérêt général. Maîtriser le sujet, en incarner l’exposition ; cela m’a rappelé de bonnes séances de stress professionnel…


6.6.17

Chroniques de Mai 2017

par Georges Charles

Lundi 1er Mai

« En passant par la Lorraine » ; 1ère partie, " Lorrainitude " 

Mes derniers voyages dans l’Est datent de quelques années : entre 2010 et 2012. À défaut d’y revenir dans l’immédiat, le temps est peut-être venu d’exprimer ce qu’il peut y avoir en moi de " lorrainitude ", qui n’est pas à confondre avec une supposée " identité lorraine ".



Dans les colonies de vacances des années 1950, notamment dans les Vosges, cette chanson accompagnait parfois nos randonnées ; extraits :

En passant par la Lorraine, 
Avec mes sabots,
En passant par la Lorraine,
Avec mes sabots,
Rencontrai trois capitaines,
Avec mes sabots,
Dondaine, oh ! Oh ! Oh !
Avec mes sabots.


La mélodie et les paroles de cette chanson évoquant la Lorraine seraient originaires de… Bretagne et remonteraient au XVIe siècle. Sous la Troisième République, cette chanson avait été modifiée pour être mise au service du gouvernement qui voulait que l’école publique dispose d’un répertoire de chansons à connotation patriotique. En revenant de Rennes (ou En passant par la fontaine) fut détourné en En passant par la Lorraine, pour rappeler la région perdue contre la Prusse en 1871.
 

Je relis Dominique Manotti, Lorraine connexion, paru en 2006 ; l’histoire d’une usine de fabrication de tubes cathodiques du coréen Daewoo en voie de délocalisation de la Lorraine vers… la Pologne, dans le contexte spécifique du rachat de Thomson CSF en 1996 où s’étaient affrontés Matra allié à Daewoo d’une part, Alcatel d’autre part (1).


Je vois le film de Régis Sauder, Retour à Forbach. Trente ans après avoir quitté sa ville natale, le réalisateur y revient, avec sa caméra, durant la campagne des municipales de 2014 où le candidat FN Florian Philippot était arrivé en tête au premier tour. Retour mélancolique où il cherche à comprendre comment sa ville, vidée de sa mémoire et de ses lieux de vie, s’en remettait par désespoir à des extrémistes.

Et maintenant Zone blanche, une série française sur France 2 depuis avril dernier, tournée dans les Hautes Vosges, autour de Gérardmer (2), Villefranche, un bled paumé à la Twin Peaks, " zone blanche " car le réseau téléphonique ne passe pas, où le taux d’homicide est six fois supérieur à la moyenne nationale. On ne s’échappe pas de l’immersion dans cet univers de sapins géants, le personnage principal.



1- « Le franc symbolique », c’est à ce prix dérisoire qu’Alain Juppé, alors premier ministre, s’était dit prêt à céder ce fleuron national des technologies au coréen Daewoo.
 2- Background vosgien, on repense aux Grandes Gueules (1965) de Robert Enrico.


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3.5.17

Chroniques d'Avril 2017

par Georges Charles

Dimanche 2 avril

Une suggestion à faire aux supporters de Fillon et de Hamon : revoir bientôt The Harder They Fall, film noir américain de 1956, le dernier rôle pour Humphrey Bogart ; le titre est traduit ainsi : Plus dure sera la chute.

Un message publicitaire à la radio, qui me fait sourire. Un agent à la solde d’une chaîne de distribution concurrente espionne les rayons de Lidl, à la recherche du " vrai prix des bonnes choses ", puis rend compte à son chef : « Avec leur barquette de 250 g de fraises garriguette, origine France, à 1,89 €, on est mal, patron… on est très mal ! » Ce message s’adresse encore en priorité aux supporters de Fillon et de Hamon qui tentent d’alerter leur patron sur les dangers de la concurrence… 

Lidl, toujours, fait de l’humour pour mieux vendre son... caviar. Sur Twitter : « Pour les hommes politiques qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, le caviar revient chez Lidl à 9,99 € les 15 g ! »


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4.4.17

Chroniques de Mars 2017

par Georges Charles

Jeudi 2 mars

La loi du genre ; 29e partie, les Françaises dans la Guerre
 

Cette chronique pouvait trouver sa place dans la rubrique 1914- 1918 ; j’ai souhaité privilégier l’aspect « genré » de la question.
 
Plus de huit millions d’hommes, maris, frères, pères, oncles, cousins, ont été mobilisés entre 1914 et 1918. Les Françaises sont seules ; beaucoup seront veuves (1,4 million), avec des enfants orphelins (6 millions).
 
Elles vont remplacer les hommes dans des métiers traditionnellement occupés par ceux-ci, conductrices de tramways, factrices, responsables d’entreprises agricoles, etc. Elles vont également être embauchées dans l’industrie du moment, celle de l’armement. On les appelle les " munitionnettes », les " tourneuses d’obus " ; elles sont 400 000.
 
Mai 1917 ; les midinettes, les ouvrières parisiennes de la couture, obtiennent par la grève la " semaine anglaise ", soit cinq jours et demi de travail.




Pendant la guerre, les syndicats s’étaient montrés réticents devant  le remplacement des hommes par les femmes dans les ateliers ; ils craignaient que ces dernières n’occupent durablement ces emplois et que les hommes ne retrouvent pas leur boulot au retour de la guerre.
 
Après 1918, bien des soldats auront du mal à accepter les responsabilités que les épouses avaient su prendre en leur absence. Ce sera le retour des valeurs traditionnelles : les femmes seront virées des usines ; à la ferme, la division du travail d’antan sera rétablie.
 
Quatre ans et trois mois de guerre ; qu’en est-il de la profonde misère sexuelle qui s’était abattue sur le pays ? Dans les tranchées, des poilus pouvaient fréquenter les " bordels de campagne ", les BC, où chaque prostituée voyait défiler en moyenne 50 types par jour ! Et leurs femmes ? Surveillées par l’entourage !


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7.3.17

Chroniques de Février 2017

par Georges Charles

Jeudi 2 février

Quand la musique est bonne ; 16epartie, comment j’ai raté le punk et le disco
 
Avec un bébé à la maison, je cesse d’écouter régulièrement de la musique. J’ai bien essayé les écouteurs, mais ça obligeait à rester près de la chaîne hi-fi ; c’était tellement plus agréable de mettre un disque ou une cassette (on est en 1980 !) et de doser le son pour que la musique emplisse toutes les pièces de l’appartement. Voilà pourquoi j’ai raté le punk, dommage, et le disco, moins grave.
 
En musique, chaque génération souhaite imprimer sa marque, son style. Après le rock progressif et la pop, il fallait autre chose pour exprimer puissance, hargne, rage, contestation, dérision et séduction. C’est le temps du punk, à la sauce britannique. Ce qu’il en reste : Sex Pistols et The Clash.

 Sex Pistols, 1975-1978. Johnny Rotten au chant, Sid Vicious à la basse. Un seul album studio enregistré, Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols, avec deux joyaux : Anarchy in the U.K. et God Save the Queen.

The Clash, 1976-1985. Joe Strummer, guitare et chant. L’album London Calling, sorti en 1979, est le sommet de leur succès commercial.


Le disco. Dérivé du mot " discothèque " ; issu du funk, de la soul,de la pop ; enrichi d’une orchestration avec cordes, cuivres et synthétiseurs. Prédominance du rythme, binaire, du tempo rapide (autour de 120 battements par minute). Le disco émerge en réponse à la stigmatisation de la musique de danse par la contre-culture rock. Le disco ? De la musique afro-américaine imitée, faite par des musiciens blancs pour des publics blancs, pour évoquer la fête et le monde de la nuit.
 
Le disco a explosé dans La Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever), en décembre 1977, avec en bande originale des compositions des Bee Gees, groupe australo-britannique formé par les frères Gibb. Barry chante en solo avec une voix de fausset, Robin donne un vibrato clair et Maurice chante les harmonies hautes ou basses. Stayin’ Alive. How Deep Is Your Love… des tubes !


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7.2.17

Chroniques de Janvier 2017

par Georges Charles

Dimanche 1er janvier

Bonne Année 2017


Selon les opérateurs de téléphonie, les envois de SMS de " Bonne année " ont légèrement diminué. A force de « dresser les Français les uns contre les autres », voilà ce que ça donne : les traditions se perdent.

31.1.17

Disparition d'une grande dame

Ci-joint l'article du "Monde" qui retrace la vie de "notre" célèbre vedette romarimontaine, Emmanuelle Riva.
 
J'ai le souvenir de Mademoiselle Chiron, professeur de lettres classiques au Tertre (petite précision pour les garçons), qui nous la citait comme un modèle...

Bonne journée à tous, bises,
Ginette

5.1.17

Chroniques de Décembre 2016

par Georges Charles

Vendredi 2 décembre

Jean-Jacques Tornamorell (de père catalan exilé en 1939, de mère limousine) nous a quittés ce matin, au crématorium de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse. Il nous a manifesté une dernière délicatesse en choisissant de partir en musique avec Nina Simone (Don’t let me be misunderstood), Miles Davis (So what), Janis Joplin (Summertime), Pink Floyd (Marooned).
 
Il m’avait présenté un jour un manuel scolaire d’histoire- géographie de la fin du Second Empire, découvert dans le grenier de sa maison d’enfance limousine. Il n’était question que de l’exceptionnalité de la France, page après page (pour en savoir plus, lire Essai sur la suffisance française, de l’auteur de ces chroniques, chapitre 9, Histoire de France dans un manuel scolaire du Second Empire). J’avais également échangé avec lui sur l’exil intérieur des Alsaciens-Mosellans vers des départements de l’ouest de la France, en septembre 1939, car il s’était intéressé aux manifestations d’hospitalité des communes de sa région d’enfance.

Souvenir commun d’un après-midi de déambulation pédagogique dans les rues de Toulouse avec un groupe de seniors de sexe féminin, qu’il animait pour le compte d’un centre culturel municipal. J’avais proposé la visite des sites toulousains représentatifs de l’" architecture paquebot ", une variante de l’art déco des années 1930 ; quand les architectes dessinaient les immeubles comme des paquebots. Ces dames avaient vite compris qu’il suffisait de lever les yeux au-dessus des devantures des magasins pour découvrir des merveilles de façades.
 

 Le 2 décembre et les anniversaires " impériaux " du récit national : 1804, sacre de l’empereur Napoléon I er ; 1805, Austerlitz et son soleil ; 1851, coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu du précédent ; 1852, proclamé empereur sous le titre de Napoléon III. 

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