4.12.11

Journal de Novembre 2011

par Georges Charles

Mardi 1er novembre

Les classes moyennes

Troisième partie : la fureur

Après le blues, la fureur ? 

Les classes moyennes seraient actuellement exaspérées, coincées entre les classes populaires en plein désarroi économique et moral et les classes supérieures, égoïstes et rentières (schéma sommaire, il est vrai). De l’exaspération à la fureur, il n’y a peut-être qu’un pas. En attendant, elles votent. 

« La classe moyenne française (les catégories dites intermédiaires) avait voté à 56% pour Mitterrand au premier tour en 1981 ; en 2007, le score socialiste n’était plus que de 37% (55% au second tour). Elle a basculé dans le vote protestataire dès 2005 : 56% de Non au référendum sur le traité constitutionnel, contre 57% de Oui pour Maastricht en 1992. » Extraits d’un article d’Emmanuel Todd, en juin 2005, après la victoire du Non au référendum européen.

Selon lui, la vraie nouveauté serait l’entrée en fureur d’une partie des classes moyennes, la " petite bourgeoisie moyenne d’État ", attachée à ce dernier et voyant dans l’unification européenne une « menace de dépossession ». L’angoisse des classes intermédiaires, et plus particulièrement celles du secteur public, les aurait conduit à rejoindre les classes populaires dans le Non.

14.11.11

Journal d'Octobre 2011

par Georges Charles

Dimanche 9 octobre

Retour d’Andalousie ; premier tour des "primaires citoyennes" organisées par le Parti Socialiste.

Cet été, j’ai observé des rituels précis et indispensables. D’une part, les visites à Marc en réanimation à la clinique de L’Union, à l’est de Toulouse ; d’autre part, les visites à des amis résidant en campagne, agrémentées de plongées en Méditerranée et en rivières.

Toulousain se sentant assiégé dans sa propre ville, secoué par le coeur urbain et ses pulsions permanentes, rêvant du calme qui plane sur les nuits à la campagne. Alors, j’ai tenté quelques sorties.

Opoul, Salza, Sparadou, L’Aubrac, Aulus, ces lieux ont en commun d’être à environ 200 kilomètres ou 2 heures de route de Toulouse. Cette distance paraît être la norme au-delà de laquelle l’emprise de la ville cesse de peser sur mes épaules. Des lieux absolument ruraux, bourg, hameau, voire ancienne ferme isolée. L’Aude,le Lot, l’Aveyron, la Lozère et l’Ariège sont loin des grands axes de communication et de développement. Est-ce à ce titre que ces endroits m’attirent, comme des points de résistance…à qui, à quoi, au fait ?

Treize heures. J’arrive à Castans, Aude, sur la place du village ; l’impatience fracasse nos corps enlacés. Je resterai ici, c’est évident ; je m’installerai dans cette vie qui me tend les bras. 

Que promet l’automne ? La joie de vivre, un tableau de Michel Pagnoux, à son dernier vernissage à Perpignan. 



5.11.11

Voyage en Andalousie

par Georges Charles

Vendredi 30 septembre

Toulouse - Zaragoza

Première étape de mon camino de la Reconquista. En quelques années, de 711 à 732, les Arabes sont allés de Tarifa à Poitiers, en passant par Toulouse (bataille de 721). Du IXe à la fin du XVe siècle, les Chrétiens ont lentement "reconquis" le terrain perdu. Si je dois expliquer mon engouement pour la civilisation arabomusulmane d’Espagne, je choisis comme point de départ l’année passée en Algérie, dans les Aurès, en 1962-1963. Ce fut une révélation ; j’oubliais la froidure lorraine pour épouser la luminosité algérienne.

Deuxième étape : des "unités de valeur" universitaires en histoire de l’Espagne médiévale, entre 1972 et 1973. J’avais dû, à cette époque, formuler le voeu d’accomplir un jour un périple en Al Andalus, à l’écart des sentiers battus du tourisme de masse et hors saison estivale. J’y suis aujourd’hui, 40 ans plus tard. L’homme qui n’a pas de rêves est une coquille vide.
Zaragoza.

Cinquième ville d’Espagne, 700 000 habitants. Les troupes musulmanes s’en emparent en 714. Elle sera reconquise par les chrétiens d’Alphonse Ier d’Aragon, dit le Batailleur, en 1118. Zaragoza sera le théâtre de deux sièges, en 1808 et 1809, au cours de la guerre d’Indépendance menée contre les Français de Napoléon Ier. En juin puis en décembre 1808, la ville est investie par les soldats du maréchal Lannes. Jusqu’en février 1809, les habitants résistent et c’est à la mine, dans les sous-sols, que les sapeurs doivent progresser, maison par maison. A l’heure de la reddition, la ville a perdu, par les armes, la famine et les épidémies, plus de la moitié de ses habitants, soit 54 000 personnes.

Fenêtre de la chambre d’hôtel grande ouverte sur l’animation de la place, face à la basilique de la Virgen del Pilar.



25.10.11

Journal de Septembre 2011

par Georges Charles

Vendredi 2 septembre

Il semblerait que je "régresse". Oh, rien de grave ni d’inquiétant ; j’honore tout simplement des rendez-vous avec envies et souvenirs. Par exemple, je souhaite revivre quelques baignades en eau de rivière, comme les premières fois dans mon village natal. Nous sommes à peine adolescents ; nous nous retrouvons au bord de la Moselotte, en aval de l’usine textile. À cet endroit, la rivière s’élargit et prend de la profondeur ; nous l’appelons le "trou Pilère", du nom du propriétaire du pré.Les prudents barbotent sur les bords ; les audacieux grimpent sur une branche d’arbre qui surplombe l’eau et plongent, inlassablement ! 

Voilà pourquoi je suis ce matin à proximité du Pont du Gard . Le Pont du Gard, plus précisément le pont-aqueduc qui enjambe le Gardon, est "sauvegardé" de la curiosité gratuite des touristes dans mon genre, qui ne rêvent que de baignade sous ses arches millénaires. Le site et son parking sont accessibles pour la modique somme de…15 euros.


12.9.11

Journal d'Août 2011

par Georges Charles

Lundi 1er août

A relire certaines chroniques, je donne parfois l’image d’un prof qui voudrait faire partager sa "science". Plus modestement, je m’estime investi d’une mission de passeur, de vulgarisateur, de facilitateur, d’interfaceur entre cette science et ceux qui manifestent un certain intérêt pour elle, sans avoir le temps ou l’envie d’approfondir. 
En août, période typiquement hors-scolaire, je souhaite restituer le produit de deux travaux, élaborés ces derniers mois ; le premier portera sur l’aménagement du territoire où il sera question de la "métropolisation" toulousaine et de ses fragilités structurelles ; le second sera consacré aux classes moyennes, leur définition et le doute qui les habite depuis une vingtaine d’années environ .

10.8.11

Journal de Juillet 2011

par Georges Charles

Jeudi 7 juillet

L’explosion en vol (en vol plané) de l’ex-futur candidat socialiste Dominique Strauss-Kahn (DSK pour les intimes qui se comptent désormais en millions, voire en milliards), est un épisode " douloureux " de la saga du courant social-démocrate dans la gauche française en général et au Parti socialiste en particulier.

La social-démocratie, ou socialisme réformiste de gouvernement, est indissociable de l’histoire contemporaine de l’Allemagne, des nations scandinaves et du Benelux. Elle a été la force décisive qui a modelé le paysage social européen depuis 1945. Elle a relativement bien fonctionné dans le cadre d’états-nations, où le poids du marché intérieur était prépondérant, et même dans celui d’une construction européenne à petits pas, disons de 1960 au début des années 90.
La social-démocratie européenne paie aujourd’hui le prix de sa réussite ; c’est même son drame : ses acquis sont désormais le bien commun.
Pourquoi la France n’a-t-elle pu ou su connaître son "moment social-démocrate"? Il paraîtrait que, dans notre pays, certaines conditions (nécessaires mais non suffisantes, comme on dit en mathématiques) n’étaient pas réunies, notamment l’existence d'un mouvement syndical réformiste puissant en nombre d’adhérents et la conduite d’une politique sociale fondée sur le dialogue constant entre parties prenantes (salariés, actionnaires, managers, clients) pour trouver de concert la meilleure solution, c’est-à-dire celle qui protège au mieux les intérêts de chacun à long terme mais qui implique que chacun soit prêt à faire des sacrifices à court terme.
En France, le fétichisme de l’'État fait de celui-ci le " grand organisateur du social "; il prive les partenaires sociaux de leur légitimité et les citoyens doivent attendre plus de la loi que de la négociation pour voir leur condition s’améliorer. La social-démocratie s’accommode mal d’un état fort et interventionniste. De plus, notre pays a connu un décalage politique dans le temps par rapport à ses voisins du Nord. Les gouvernements de ces derniers ont été très souvent social-démocrates de la fin de la guerre aux années 80.
En France, la gauche a trouvé son apogée avec Mitterrand dans les années 80, à contre-cycle de ce qui se passait ailleurs en Europe et dansle monde, avec le grand retour de balancier de la droite libérale et l’essoufflement de l’élan social-démocrate.

20.7.11

Tour de Corse (Juin-Juillet 2011)

par Georges Charles

Jeudi 23 juin
Membres de l’équipage du Blue Marlin II : Georges le patroncapitaine, Christophe le skipper-capitaine, Elisabeth, Sonia, Marie et le chroniqueur, parents et amis participant aux multiples tâches à bord, selon leurs compétences.

Carnon – Porquerolles. Mer agitée.


 

19.7.11

Journal de Juin 2011

par Georges Charles

Jeudi 2 juin
On l’appelle maintenant " Lucky la Balance " ; il est question de Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale et toujours philosophe, qui aurait affirmé savoir de source sûre qu’un ancien ministre, au Maroc, avec de jeunes garçons… DSK, Georges Tron et sa réflexologie abusive, ça sort de partout.
Comme des égouts qui dégorgent… Ce n’est plus la politique qui s’enfonce dans l’alcôve, c’estl’alcôve qui s’élève au niveau du politique.

Vendredi 3 juin
Tennis, demi-finale messieurs à Roland Garros : au dire des spécialistes, Djokovic et Federer ont livré un match d’anthologie, notamment lors du premier set.France-Biélorussie, football : les joueurs ont été médiocres et pourtant, ils avaient fière allure avec leur maillot marin Jean-Paul Gaultier.



15.6.11

Journal de mai 2011

par Georges Charles

Vendredi 6 mai
 
Les magasins de décoration et de bricolage…je ne les avais jamais pratiqués avec une telle intensité. Dans les rayons, notamment ceux des babioles, gadgets et autres ustensiles plus ou moins utiles (mais tellement " sympas ", " trop mignons " ; « c’est chouette, chéri, tu ne trouves pas ? »), je suis porté par une musique douce qui rend bêtement euphorique et donnerait presque envie d’acheter tout ce qui tombe sous la main ; « eh hop, dans le caddie ! C’est pas beau, la vie ? » Au crépuscule, à l’heure de l’angoisse du nourrisson, je tourne et vire dans les pièces ; je me plante devant la porte-fenêtre qui donne sur la ville. « Voilà quelle est ma vie ; voilà le monde que je me suis créé ! C’est ça que je voulais ? » Serais-je un homme parvenu à destination ?



9.6.11

Journal de Mai 2011 : Cuba

par Georges Charles

Lundi 9 mai

A environ 10 000 mètres au-dessus de l’Atlantique, je termine la lecture du Traité d’athéologie, de Michel Onfray, paru en 2005. 

Certes, il était temps de le lire. Pour la formulation de cette évidence, à laquelle j’adhère depuis longtemps : les religions du Livre sont des univers mortifères. Les gens très pieux, les dévots sont, dans leur grande majorité, des défenseurs des ordres établis, quel qu’ils soient. 

Rendre à César… Bien, tout ça, je le savais. Je vais préférer les romans, qui eux, sauront m’emporter sur leurs ailes. 

Une affinité, parmi tant d’autres, avec mon ami Georges, cette boulimie de lecture pendant les voyages. Comme d’habitude, nous serons accompagnés du dernier John Le Carré, Un traître à notre goût. 

La Havane. Hôtel Melia Cohiba, Paseo y Malecon, comme en janvier dernier. 

L’organisation du séjour est cette fois différente ; nous sommes en compagnie d’un couple franco-cubain, lui Français, elle Cubaine, originaire de Pinar del Rio. Grâce aux eux, nous entrons mieux dans la connaissance du pays.

Grand Est (1ère partie)

par Georges Charles

Mardi 19 avril

Au programme : Toulouse, Figeac, Aurillac, Paray-le-Monial,Beaune, Domrémy, Sion, Remiremont, Epinal, Cluny, Thonon, Le Puyen-Velay, Mende, Millau, Albi, Toulouse. 

Première surprise dans cet itinéraire : le lieu où je me rends,Boisset, Cantal, entre Maurs et Aurillac, me conduit à parcourir une étape archi-connue : Toulouse-Villeneuved’Aveyron, commune de résidence de ma belle-famille. A raison d’une visite par mois en moyenne, en 30 ans, cela donne au moins 360 fois trajets aller et retour ! J’en connais chaque tronçon et je conduis en pilotage automatique. 

Le soir au lieu-dit " Sparadou " ; la ferme est située au sommet d’une colline qui domine un large panorama piqueté de lumières. Avec mon ami Bernard, agrégé d’histoire et de géographie, nous évoquons la fameuse " fracture territoriale " et notamment la " diagonale du vide ". 

La diagonale du vide, ou diagonale aride (terminologie inventée par la DATAR dans les années 1980) est une large bande qui coupe la France en biais, du nord-est au sud-ouest, allant des Ardennes aux Hautes-Pyrénées, de Charleville-Mézières à Bagnères-de-Bigorre. Les densités de population y sont très faibles par rapport au reste de la France ; le déclin des activités traditionnelles a vidé peu à peu ces pays de leur population, avec l’exode rural des XIXe et XXe d’abord, par le phénomène de métropolisation en faveur des zones denses, dans la deuxième moitié du XXe, ensuite.




Grand Est (2ème partie)

par Georges Charles

Jeudi 21 avril

Mes déplacements me portent aux confins des Vosges, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle. Domrémy-la-Pucelle, Sion-Vaudémont.  50 kilomètres les séparent. 

Lorsqu’elles entrent en interaction, l’histoire et la géographie donnent à certains sites le statut privilégié et emblématique de " lieux de mémoire ", marque-pages du roman national. Le village de Domrémy et la colline de Sion, la sainte et le chantre, Jeanne d’Arc et Maurice Barrès. 

Faut-il rappeler la " saga " de Jeanne, dite La Pucelle d’Orléans ? Allons-y ; cette chronique sera nationale ou ne sera pas ! 

À treize ans, elle affirme avoir entendu les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l’archange saint Michel lui demandant d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l’envahisseur et de conduire le dauphin sur le trône. À dix-sept ans, elle se " met en route ". Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, accepte de lui donner une escorte. Portant des habits masculins, elle traverse incognito les terres bourguignonnes et se rend à Chinon où elle est autorisée à voir le dauphin Charles.

Journal d'Avril 2011

par Georges Charles

Vendredi 1er avril

Je range les choses de ma vie dans des cartons… livres, vêtements, linge, bibelots, ustensiles, vaisselle ; des émotions lorsque certains objets sont attachés à une histoire particulière.

Noblesse de la culture oblige, j’ai commencé par les mètres linéaires des bibliothèques dispersées dans l’appartement. Retrouver, lourds de poussière, quelques vieux bouquins datant du début de ma carrière de lecteur, des rescapés du prix d’excellence de la sixième moderne en juin 1958 comme celui-ci, Alger, deuxième ville de France (c’était vrai, à l’époque) . Des ouvrages " marxisants ", à la mode dans les années 1970. Louis Althusser et sa fameuse " coupure épistémologique "entre le jeune Marx des Manuscrits de 1844 et le Marx de L’Idéologie allemande et du Capital. Simon Leys réveillant les maoïstes béats en dessinant Les Habits neufs du président Mao. Souvenirs, souvenirs. 

Les cartons de livres, de dossiers, de revues, seront de faible volume ; j’ai pensé au confort de ceux qui vont m’aider à trimballer tout ça, de mon ancien domicile au nouveau. Le livre est parfois un bel objet ; le graphisme de la couverture contribue au charme, mais son papier pèse des tonnes ! Scannés, le contenu de ces cartons représenterait au maximum quelques centaines (milliers?) de giga-octets.



7.4.11

Journal de mars 2011

par Georges Charles

Mardi 1er mars

Les seniors viennent de prendre un sacré « coup de jeune » sur la tête. Lors d’un discours à Bobigny, le président de la République a confirmé qu’un effort particulier serait fait pour doper l’emploi des seniors. Le gouvernement va offrir aux entreprises qui embauchent un demandeur d’emploi de plus de 45 ans une aide supplémentaire de 2 000 euros par contrat. Ainsi, on deviendrait « senior », donc difficilement employable, à partir de 45 ans ? C’est plutôt d’un coup de vieux qu’il s’agit. En effet, si l’on est « out » à 45 ans, que dire de ceux qui en ont 60, 70, 80 et plus ? La période qui va de 45 à 62 ans (âge légal de départ à laretraite) sera horrible à vivre, avec l’épée de Damoclès du risque d’obsolescence suspendue sur la tête. En termes de communication politique, cette mesure est très négative à l’égard des personnes âgées.

26.3.11

Séance de dédicace

Comme il était convenu, Francis a dédicacé, en compagnie de son illustrateur, Jean-Pierre Toussaint, son dernier ouvrage "Le parler d'chez nous dans les Vosges" :

"Voici le témoignage d'une époque, pas très lointaine, où le terroir comptait avant tout. Dans les villes ou dans les villages, ce parler a bercé nos jeunes années. Ce sont nos racines et il est bon de s'y sentir fidèle. Les époques changent, les souvenirs restent. Le langage des parents, des amis et les petits mots de tendresse n'ont de sens que pour nous. Quel bonheur de s'entendre dire : il a l'accent de son terroir !" (en 4ème de couverture)

24.3.11

Qu'on se le dise !

Notre ami Francis sera à Remiremont, samedi 26 mars, à la librairie "Lire et écrire", pour dédicacer son nouveau recueil illustré "Le parler d'chez nous dans les Vosges" ...

10.3.11

Journal de Février 2011

par Georges Charles

Mardi 1er février

Depuis une quinzaine de jours, un « village résistant » s’est installé à la prairie des Filtres, en bord de Garonne. Ce sont des militants, opposés à la loi LOPPSI2 (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure), qui ont installé ici tentes, tipis indiens, yourtes mongoles et caravanes. Ils revendiquent le droit de vivre dans leurs habitats précaires. L’occupation du domaine public étant de la compétence des élus municipaux, ces derniers auront à négocier et à prendre des décisions pour libérer le jardin.




28.2.11

Gaby, champion de France

Récemment, notre ami Gaby s'est illustré lors des championnats de France de course en salle sur 200 m, en catégorie "vétérans". Il est monté sur la plus haute marche du podium, avec un temps de 28"28. Comme il est écrit dans l'article de Vosges Matin du 24 février dernier : "Gaby est un bel exemple pour la jeunesse...".

Bravo Gaby ! 


25.2.11

Une semaine à La Havane

par Georges Charles

Dimanche 16 janvier
 
Michel Isingrini, psychologue à l’université François Rabelais de Tours, s’adresse aux seniors : « pour entretenir un bon niveau cognitif, il faut sortir, lire, discuter, découvrir de nouvelles choses. L’activité idéale ? Le voyage ! Le fait de prendre une carte, de planifier sa route, de s’organiser, de se confronter à des situations nouvelles, vaut toutes les stimulations. »
 
Aéroport de Toulouse Blagnac à l’aube, avec Michaël, un participant au voyage. Roissy en matinée, où nous retrouvons Georges venu de Montpellier et Jean-Christophe, de Marseille. La Havane en fin d’après-midi, aéroport José Marti. 
Le premier soir, direction le quartier La Habana Vieja, calle Obispo, pour un médiocre dîner dans un restaurant choisi au hasard. Nous ne connaissons pas encore les bonnes adresses. 
Pour ceux que le décalage horaire n’affecte pas, une première sortie nocturne s’organise à la Casa de la Musica, calle 20, quartier Miramar.

Hôtel Melia Cohiba, Avenida Paseo, e/ 1ra y 3ra


5.2.11

Journal de Janvier 2011

par Georges Charles

Samedi 1er janvier 

Le réveillon ayant été très « mesuré » dans son déroulement, l’esprit est vif et délié en ce premier matin de l’année 2011.
La question qui suit est tout à fait de circonstance : « dis-moi combien tu dépenses pour manger et je te dirai où tu vis ? »
Ce tableau indique le montant du budget alimentaire hebdomadaire d’une famille de quatre personnes, dans différents pays du monde.

Territoire Budget (en dollars)

Allemagne 500
États-Unis (Caroline du Nord) 346
Japon 317
Italie (Sicile) 260
Grande-Bretagne 253
Koweït 221
Mexique 189
États-Unis (Californie) 159
Chine 155
Pologne 151
Égypte 69
Équateur 32
Mongolie 25
Bhoutan (12 personnes) 5
Tchad (10 personnes) 1,23

Pour des raisons que l’on ignore, notre pays n’apparaît pas dans ce classement.

5.1.11

Journal de Décembre 2010

par Georges Charles

Mercredi 1er décembre

Marseille, novembre 1962. Pour tromper l’ennui, dans l’attente de la fameuse « autorisation de sortie du territoire » (à 17 ans, je suis à 4 ans de la majorité, fixée alors à 21 ans), j’évoque avec mon compagnon de voyage le paradoxe de notre situation : depuis le cessez-le-feu du 19 mars 1962, la certitude de ne pas participer à la guerre d’Algérie est acquise pour les jeunes Français du contingent nés à partir de 1943 et voilà que nous, nous y partons volontairement. Les pays qui connaissent des bouleversements politiques majeurs (et la proclamation de l’indépendance algérienne en juillet 1962 en est un) peuvent apparaître, dans l’imaginaire de certains, comme des lieux où tout est possible…

Partir en Algérie, avec une connaissance quasi nulle des événements récents qui l’avaient concernée, il faut le faire ! Tel un Fabrice Del Dongo sur le champ de bataille de Waterloo, dépassé par les événements, j’avance avec naïveté dans l’histoire en empruntant le chemin inverse de celui de l’immense majorité de mes compatriotes d’Algérie.

Durant l’été 1962, j’avais travaillé dans un hôtel à Vittel. Parmi la clientèle, les pieds-noirs étaient particulièrement anxieux, en dépit des effets bénéfiques de la cure thermale. Ces gens étaient à la fois assez aisés pour avoir rapatrié leurs biens avant le chaos final et assez lucides pour admettre que la page était tournée et qu’ils ne retourneraient plus jamais « là-bas ». Aux terrasses des cafés de l’avenue Bouloumié, les filles pieds-noirs, surtout les plus attirantes, captivaient les jeunes métropolitains, les « patos », par le récit de leurs tragiques aventures…On peut appeler cela une prise de connaissance sommaire.

Le 8 avril 1962, la population française s’était prononcée à 90 % en faveur de l’application des accords d’Evian1.

Le 1er juillet, les Algériens choisissent la voie de l’indépendance, en maintenant une coopération avec la France, dans une proportion de plus de 99 %. En quelques mois, entre avril et septembre, 900 000 habitants d’origine européenne (dont 225 000, rien que pour le mois de juin) ont quitté l’Algérie. Les « rapatriés » se sont massivement installés en France, où la majorité n’avait jamais mis les pieds ; une petite minorité est allée en Espagne ; d’autres sont partis pour des pays plus lointains, le Canada ou l’Argentine.

Au départ, le gouvernement de l’époque avait estimé à 200 ou 300 000 le nombre de rapatriés temporaires en France, qu’il considérait comme des « touristes ». Rien n’était donc prévu pour un retour aussi massif. Le 27 juin, il donnera aux préfets et aux élus le droit de réquisitionner des résidences de vacances destinées à la location. Mais les pouvoirs publics, l’Etat et les collectivités locales concernées, ne souhaitent pas que les départements littoraux méditerranéens deviennent des terres d’accueil privilégiées ...