23.3.18

A propos de la Yougoslavie

Dans les dernières chroniques mensuelles de Georges Charles, les pages consacrées à la Yougoslavie ont réveillé des souvenirs ...


Jean-Marie W.

"J'ai également pratiqué l'ex-Yougoslavie lors de mes périples professionnels et j'en ai une vision légèrement différente du "tour" de GC.

Responsable de la Slovénie de 2000 à 2003, nous vivions à Piran, délicieux port de pêche patrie de G Tartini, à côté de Koper (Capodistria pour les vénitiens).

Pays privilégié puisque la "guerre d'indépendance" y a duré moins de 8 jours.

Mais j'étais surtout à l'époque également en contact avec notre importateur en Bosnie-Herzégovine où je me rendais tous les 2 mois.

Sarajevo, ville sinistrée où subsistaient les bâtiments détruits durant le siège opéré par les serbes

Sarajevo, ville de corruption où tout s'achetait et où le groupe Volkswagen avait eu une usine avant la guerre (je me souviens qu'en 1993 un de mes concessionnaires de Lyon avait reçu un pick-up Golf dont la carrosserie avait reçu une balle !). Cette usine avait été partiellement restaurée ce qui permettait à VW de se targuer d'une production "nationale" afin de remporter la quasi-totalité des appels d'offres gouvernementaux. Le "joke" qui circulait à l'époque à ce sujet était que même l'air des pneus des voitures vendues était allemand !

Sarajevo où tous les environs se peuplaient de mosquées toutes neuves financées par l'Arabie Saoudite, l'immam wahabbiste étant fourni dans le package.

Mostar avec son pont détruit, puis en cours de reconstruction par des entreprises italiennes, avec des fonds de l'UE

Tuzla avec son immense base militaire américaine où le responsable de l'hôpital loca voulait, moyennant finance, nous acheter des véhicules transformés en ambulances...

La route entre Sarajevo et Banja Luka, capitale de la "Republika Serbska" où, une fois sur deux, nous nous faisions arrêter et inspecter par des groupes armés. Un climat très particulier y règnait et, dans le stock des véhicules d'occasion des concessionnaires locaux, on trouvait une bonne partie des véhicules volés en Italie ou en Allemagne...

Mon pire souvenir sans doute, un trajet entre Banja Luka et Bihac à la frontière croate : sur 100km environ, sur le bord de la route, plus une seule habitation préservée, un champ de ruines et plus âme qui vive...

On était bien loin des voyages touristiques, mais ça fait partie de l'histoire."



Marie-Odile M.
 
"Messieurs Georges et Jean-Marie j'ai fait connaissance avec la Yougoslavie avant vous encore !
C'était en 1972 et nous avions décidé d'aller jusqu'en Grèce depuis Strasbourg et avec la 2CV.
Je ne m'étendrai pas sur la circulation rencontrée dès l'Allemagne. Nous avons découvert au fur et à mesure que c'étaient tous les immigrés grecs et turcs qui partaient en vacances dans leurs pays respectifs. Nous avons passé la nuit carrément en bordure de la route quelque part en Autriche alors qu'il y avait tellement de monde et que certains véhicules fumaient quand ils ne calaient pas dans les cols alpins  ...
Nous avons passé la frontière quelque part dans les Alpes entre Klagenfurt et Ljubliana puis nous (et tous les possesseurs de 2CV et de 4L avec nous) avons pris l'unique route qui menait vers la Grèce c'est-à-dire via Zagreb, Belgrade, Nis, Skopje, Titov Veles et Bitola. . Ce dont je me souviens : l'odeur spéciale d'essence dans les stations, le vide qui régnait dans les supermarchés : peu de denrées dans les rayons et partout, toujours, les mêmes touristes d'un terrain de camping à l'autre ! Il était interdit de faire du camping sauvage.
Je me souviens aussi des différences entre les mentalités des habitants : rien de particulier au Nord mais une grande exubérance en pays musulman. D'ailleurs quelquefois on ne savait plus s'ils riaient vraiment ..
On nous avait  dit :"Il y a des militaires partout !"   ... Que nenni ! C'est en Grèce que nous les avons trouvés ... et pour cause ! 1972 !
Je me souviens que nous avions eu beaucoup de mal à trouver la direction de la Grèce. Hasard ? Méconnaissance de la langue ?? Cela nous avait paru étrange.
Au retour il avait fallu éviter l'Albanie et nous avions découvert la Côte Dalmate. Quelle beauté ! alors que le centre du pays .... est plutôt plat et sans grand intérêt. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti. Donc nous voilà repartis direction Skopje de nouveau puis Pristina, Mitrovica, Titograd, Dubrovnik pour finir à Trieste du moins en ce qui concernait le périple Grèce-Yougoslavie."



Ginette C.

"Il me semble que la Yougoslavie, la Grèce évoquent des tas de souvenirs pour les jeunes que nous étions dans les années soixante et soixante dix !
Après l'article de Georges Ch., celui de Jean-Marie, suivis du commentaire de Marie-Odile, j'ai envie de vous en parler moi aussi.
Je ne pense pas me tromper en disant que notre professeure d'histoire/géo, Marie-Claude, nous avait raconté autrefois une malencontreuse rencontre qu'elle avait faite avec un âne sur une route d'un de ces deux pays...T'en rappelles-tu Marie-Claude ?

En fait, nous aurions bien pu t'y rencontrer Marie-Odile car nous avons fait à peu près le même voyage que toi, et en juillet-août 1972 aussi.
Notre petite expédition se composait de Dominique et Michel Toussaint, de ma soeur avec une de ses amies et de mon mari et moi-même, ce fut un très beau périple d'un mois en 2 cv.

Que de bons souvenirs pour moi, c'était une de nos belles découvertes du monde.
Nous étions partis par l'Italie et avions pris le bateau de Brindisi à Patras, via Corfou... J'étais enceinte de mon aîné, le bateau, les mauvaises routes ne nous avaient même pas effrayés, heureusement tout s'est bien passé.

Comme toi, nous faisions du camping, sauvage en Italie et en Grèce où nous dormions sur les plages à la belle étoile (sauf à Athènes, évidemment) mais dans des campings officiels en Yougoslavie où le camping sauvage était effectivement interdit.
Le sol y était toujours caillouteux dur sous nos matelas qui se dégonflaient, mais nos jeunes dos s'accommodaient de cet inconfort, le plaisir de voyager effaçait tout ce qui nous rebuterait aujourd'hui.
A cette époque-là, nous avons pas mal roulé sur des pistes...où nous embarquions des kilos de poussière dans les voitures et dans nos sacs. Un jour nous avions dû fermer le toit de la voiture à cause d'un orage, et nous avions eu la surprise de nous retrouver dans un épais nuage de poussière qui nous a fait suffoquer pendant un moment.
Mais que d'émerveillements au cours de ce voyage, la Grèce avec ses monuments, les paysages, la mer et ses eaux transparentes, puis la Yougoslavie, Kotor dont nous n'avions jamais entendu parler et qui nous est apparu au détour de la route, puis Dubrovnik et arrêt au retour à Venise.
Pour la gastronomie, pas de problème en Grèce mais je me rappelle qu'en Yougoslavie, les denrées alimentaires étaient plus que quelconques.

Jean-Marie y a eu une autre expérience. En résidant dans un pays étranger, on a une vue plus juste de la réalité. L'époque n'était pourtant pas la meilleure même s'il avait trouvé un petit havre de paix en Slovénie.
C'est sûr que Jean-Marie fait partie de ceux qui peuvent en dire plus que nous puisqu'il y a travaillé ce qui est la meilleure façon de découvrir un pays.
Merci à lui d'avoir entamé le sujet, à qui le tour maintenant de nous raconter son voyage ?


 Gabriel B.

"A moi !!
Dobrabam !
C'est l'été  ... 67.  Une dedeuch trimbale 4 copains, "pions"  au lycée Jules  Méline, à travers la Yougoslavie, la Bulgarie, Istanboul, la Grèce et l'Italie. 
La YOUGOSLAVIE : Les Français y  sont très très appréciés ; la France, c'est essentiellement de Gaulle et ... Lyon.
Camping :  sauvage, bien qu'interdit ; l'amende prélevée chaque matin à Dubrovnik, où nous sommes restés quelques jours,   nous coûtait moins cher que l'installation au camping ; je n'ai pas vraiment de souvenirs d'hygiène du corps ; c'est vrai qu'on " s'lavait" peu. Pas propres mais  malins comme des singes, nous décidons de lever le camp de très bonne heure, le jour prévu pour le départ, de façon à éviter l'amende ; plus malin qu'un singe, le "commissaire du peuple" arrive au moment où l'on pliait bagage (6ème sens, le bougre ?).
Repas : lait, fruits et viande tellement cuite qu'elle en devenait quasi immangeable ; pourquoi donc, me direz-vous ? On l'achetait chez un boucher qui nous la débitait dehors sur un "toc" de bois ; l'aspect du billot et le nuage de mouches accompagnant le commerçant nous paraissaient légitimer un temps de cuisson peu habituel.
L'autochtone : Il est très accueillant (dialecte teuton à éviter, c'est tout). Anecdote : A la suite d'une soirée et d'une nuit festives avec des jeunes de Dubrovnik, il nous est proposé de nous retrouver le lendemain pour faire mieux connaissance avec la jeune slave du Sud. Sympa, ... mais bon ! En avance, les p'tits gars de Tito ? Nous, en France, on n'avait même pas encore connu 68 . Enfin bref, bien scotchante cette  .... ville de Dubrovnik
Les routes : Pérégrinations bien chaotiques, à cette époque, sur des semblants de routes (pourtant principales) n'offrant qu'avec parcimonie quelques rubans d'asphalte que nous avions pris l'habitude de répérer de très loin et dont nous nous réjouissions ; les conditions du  bonheur sont décidément bien relatives, non ?
Voilà pour quelques brèves , .. peu postérieures au bac philo  finalement
Dobravece ! "

9.3.18

Chroniques de Février 2018

par Georges Charles

Vendredi 2 février

Yougoslavie, août 1987 ; 5e partie, Bosnie-Herzégovine
 

Mostar. Avec la conquête ottomane en 1470, Mostar était devenue le centre administratif d’Herzégovine. Jusqu’à l’époque contemporaine, la ville avait conservé son cachet médiéval.

Le pont de Mostar, 1565 

Mosquée du Karadozbey, 1558

Durant la guerre civile des années 1990, la ville a été bombardée par les Croates ; le pont, détruit, sera reconstruit. Depuis 2005, le " Quartier du Vieux pont de la vieille ville de Mostar " est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.


Sur la route de Mostar à Sarajevo, j’ai le souvenir d’avoir découvert la musique de Bérurier Noir, Abracadaboum, album sorti en juin 1987, que Delphine avait eu la bonne idée d’emmener pour le voyage…


Sarajevo. Construite par les Ottomans en 1461, elle a accueilli au cours des siècles des chrétiens catholiques et orthodoxes, des juifs séfarades fuyant l’Andalousie, devenant ainsi la ville de quatre religions, la " Jérusalem des Balkans ". Théâtre de l’assassinat par Gavrilo Princip de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, qui marquait le début de la Première Guerre mondiale, Sarajevo venait d’accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 1984.


Capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo a été assiégée et bombardée par les paramilitaires de la République serbe de Bosnie, d’avril 1992 à février 1996.

Quartier ancien de Bascarsija

Mosquée Gazi Husrev-bey, 1531

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