5.3.23

Chroniques de Février 2023

 par Georges Charles

Jeudi 2 février

Événements 2003 ; endartériectomie de la bifurcation iliaque droite

Ma précédente affection grave, une pneumopathie en 1997. C’est après la guérison que j’avais décidé de courir. Je me pensais alors à l’abri de nouveaux soucis de mobilité, avec une course à pied d’une dizaine de kilomètres au moins deux fois par semaine et une pratique quotidienne du vélo.

Vingt ans après, le souvenir est resté précis. En septembre 2002, je parcours un circuit de course à pied, dans les environs de Villeneuved’Aveyron, au lieu-dit " Les Bories ", près de la D 40 menant à Salles- Courbatiers. Brusquement, une douleur vient me mordre le mollet droit. Fatigue musculaire, crampe, sciatique, tendinite ? Les jours suivants, la douleur s’installe, même à la marche, avec la claudication qui va avec. Consultation du généraliste, puis écho-doppler artériel et veineux en clinique. Bilan : « pas de lésion artérielle ; pas de thrombose veineuse profonde, pas d’aspect de compression, pas d’incontinence veineuse superficielle. » En résumé, tout va bien… et j’ai toujours mal, la douleur se diffusant selon un trajet fesse-cuisse-mollet.

Autre médecin, spécialiste en médecine du sport. Bilan : « souffrance radiculaire »… Janvier 2003, la douleur est permanente et l’extrémité du pied droit se refroidit. Février 2003, lors d’un séjour à Toulon ; consultation en urgence, écho-doppler artériel en urgence ; sténose iliaque droite serrée, avec probable embolie distale. La circulation artérielle dysfonctionne gravement.

Rencontre avec le professeur André Barret, une " pointure ", patron du service de chirurgie vasculaire et angiologie à l’hôpital Purpan. Après des diagnostics erratiques, le professeur confirme celui de Toulon : pouls fémoral faible, les autres pouls sont diminués ou abolis. La coloration des orteils évoque un " Blue toe syndrom ". L’hospitalisation est indispensable.

Mars 2003 ; endartériectomie de la bifurcation iliaque droite, avec fermeture par patch prothétique. Bons résultats à l’eccho-doppler artériel. Une semaine d’hôpital, un mois de repos avant de reprendre le travail.

Juin 2003 ; contrôle, trois mois après l’opération. Satisfaisant. Reprise des activités sportives… jusqu’à juillet 2017 et une angioplastie aux deux jambes, jusqu’à novembre 2018 et une nouvelle intervention, jusqu’à l’été 2021 où les circulations artérielle et veineuse apparaissent comme durablement altérées. Une seule solution : marcher !


Chaque accident de santé sérieux est le passage d’un " avant " vers un " après ". Lorsqu’on s’en sort, on éprouve une béatitude de prisonnier gracié. La maladie nous refonde, sans que nous nous en apercevions. Une mutation a eu lieu, l’esprit a tourné ; notre manière de vivre change.

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