4.4.17

Chroniques de Mars 2017

par Georges Charles

Jeudi 2 mars

La loi du genre ; 29e partie, les Françaises dans la Guerre
 

Cette chronique pouvait trouver sa place dans la rubrique 1914- 1918 ; j’ai souhaité privilégier l’aspect « genré » de la question.
 
Plus de huit millions d’hommes, maris, frères, pères, oncles, cousins, ont été mobilisés entre 1914 et 1918. Les Françaises sont seules ; beaucoup seront veuves (1,4 million), avec des enfants orphelins (6 millions).
 
Elles vont remplacer les hommes dans des métiers traditionnellement occupés par ceux-ci, conductrices de tramways, factrices, responsables d’entreprises agricoles, etc. Elles vont également être embauchées dans l’industrie du moment, celle de l’armement. On les appelle les " munitionnettes », les " tourneuses d’obus " ; elles sont 400 000.
 
Mai 1917 ; les midinettes, les ouvrières parisiennes de la couture, obtiennent par la grève la " semaine anglaise ", soit cinq jours et demi de travail.




Pendant la guerre, les syndicats s’étaient montrés réticents devant  le remplacement des hommes par les femmes dans les ateliers ; ils craignaient que ces dernières n’occupent durablement ces emplois et que les hommes ne retrouvent pas leur boulot au retour de la guerre.
 
Après 1918, bien des soldats auront du mal à accepter les responsabilités que les épouses avaient su prendre en leur absence. Ce sera le retour des valeurs traditionnelles : les femmes seront virées des usines ; à la ferme, la division du travail d’antan sera rétablie.
 
Quatre ans et trois mois de guerre ; qu’en est-il de la profonde misère sexuelle qui s’était abattue sur le pays ? Dans les tranchées, des poilus pouvaient fréquenter les " bordels de campagne ", les BC, où chaque prostituée voyait défiler en moyenne 50 types par jour ! Et leurs femmes ? Surveillées par l’entourage !


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