par Gabriel Barnet
Amis
de l'académie du Préfa, bonjour
Grand
merci aux jurés qui ont pensé me nominer pour la réalisation de
mon court métrage, tourné à Giverny, en septembre 2017 :
«
Pass'ouar la gamelle que j'touille la salade ».
J'en
suis flatté, d'autant plus flatté qu'il est bien connu que ceux qui
disent du bien de vous sont toujours des personnes intelligentes et
intéressantes. Si ! Si !
Je
suis très satisfait de constater que ce court métrage ait donc
brillamment réussi à mettre en exergue l'odorante fugacité et
l'émouvante délicatesse des sentiments exprimés au cours d'une
mémorable soirée. La mise en Seine s'est attachée à les traduire
le plus intensément et le plus fidèlement possible, malgré
certaines conditions dantesques provoquées et alimentées par un
projet culinaire des plus originaux, un brusque vent de folie à
l'office, une suicidaire varappe de Claude pour accéder à la
dernière étagère du bahut deux corps, un quiz démoniaque donnant
le tournis à notre hôtesse, … enfin bref un flash expressionniste
chez les impressionnistes.
Aussi,
c'est avec un immense plaisir, non dissimulable, que j'apprends cette
nomination, premier tremplin vers une réception de ce prix si
prestigieux et si convoité, décerné par notre docte académie.
Comme
je ne m'y attendais pas, je n'ai rien préparé. Me voilà tout
couillon en haut de l'estrade. Je suis donc bien dans une ambiance
habituelle, bien rodée, style remise des Césars. Rien que du
normal.
En
revanche, je ferai dans l'original en ne vous assommant pas d'une
fastidieuse et ennuyeuse litanie de merci.
Je
n'adresserai qu'un seul merci ...
...
en direction du public / jury dont la finesse, le raffinement et la
clairvoyance constituent autant de poêles
à frire, susceptibles de dénicher les véritables talents,
si profondément enfouis soient-ils.
Je
ne dirai donc pas
… merci
... à mes paroliers, nègres de l'ombre, sans lesquels la page
blanche et vierge est condamnée à ne s'apparenter à tout jamais
qu'à une stérile et immaculée conception intellectuelle
… merci
... au petit Jésus qui, malgré ses 7 milliards de patients au
compteur, n'oublie jamais de me faire la mensuelle petite piqûre de
rappel en dopamine
...
merci … à Emmanuel Kant dont l'examen trop tardif mais très
approfondi de ses "Fondements" fut pour moi une révélation,
en me faisant prendre conscience de l'impérieuse nécessité de
faire de la vie une fête continuelle. «Tu dois donc tu peux ! ».
Mais bon sang, mais c'est bien sûr !
..
merci … à Henri Bergson dont le Rire si chaudement communicatif
invite, lui aussi, à considérer l'existence comme un perpétuel
amusement.
...
merci … au camarade Michel T. dont les audacieuses pitreries et les
étonnantes éblouissures étaient capables de faire sortir de son
semi coma l'élève enraciné en fond de classe ; subitement
réveillé, ce dernier pensait vivre alors le côté rigolard de la
"Métaphysique des mœurs".
… merci
… à maman.
Je
termine toujours par maman. Ca lui fait plaisir et en plus elle doit
quand même y être pour quelque chose dans c't'histoire, non ?
***
Bref !
Venons-en au fait.
Tous
ces prolégomènes pour vous informer de ma probable décision de
présenter un petit spectacle … à ma sauce ; peut-être à
l'automne 2019, si je me sens prêt et … si je ne me déballonne
pas à la dernière minute.
Le
sage aurait dit que c'est parce nous n'osons pas que c'est difficile
et non l'inverse.
Que
voilà une saine réflexion qui décrasse le carburateur.
"To
bid or not to bid ? ", peu importe donc. Osons !
Mon
intention est de reprendre des sketches des mois, années ou
décennies passées, de les dépersonnaliser pour certains et de les
"pinçeàlinger" sur un improbable fil rouge qui se
déviderait en fonction du scénario imaginé et, de préférence, en
interaction avec le public.
Le
show serait intitulé :
( « Gaby
va faire son intéressant dans ...)
...
Le poteau rose ».
NB1.
L'entrée sera évidemment gratuite pour les anciens combattants de
la classe Philo 1965, alors qu'elle sera non payante pour les autres
spectateurs.
NB2.
Je ne commencerai pas au stade de France mais dans une salle ou un
théâtre de verdure de hameau, niché en Basse Moselotte. Je
n'éprouve aucune inquiétude quant à l'espace public, dans la
mesure où, magicien à mes heures, j'ai appris à transformer un
public de 50000 personnes en un public de 50.
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