par Georges Charles
Dimanche 3 Octobre
« Bernard Tapie, un roman français »
Titre en première page du quotidien local " La Dépêche " ; bien vu. Tout le monde y est allé de ses louanges. Chacun son Tapie ; le mien est attaché à trois événements.
Une bonne action. Le 26 mai 1993, l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie remporte la finale de la Ligue des champions de football à Munich, face au Milan AC de Silvio Berlusconi.
Une mauvaise action. En mai 1988, Tapie avait sollicité, en vain, le nouveau Premier ministre socialiste, Michel Rocard, pour obtenir un poste ministériel. Poussé par Mitterrand à se présenter aux élections européennes de 1994 sous l’étiquette " Énergie radicale " (1) , il contribuera à l’échec de Rocard, l’ennemi juré du président (2).
Une action à somme nulle. Ephémère ministre de la Ville (5 mois, avril-mai 1992, décembre 1992-mars 1993), il avait développé une fausse bonne idée. Il affirmait que des jeunes de banlieues, sans qualification, déscolarisés, allaient trouver des opportunités d’embauche dans les chantiers de réhabilitation de leurs propres quartiers (pas de problèmes de transport, fierté de contribuer au renouveau de leur lieu de vie…). Las, ces jeunes de quartiers, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui, ne semblent pas du tout attirés par des métiers qui ont tant épuisé leur père, leur oncle ou leur grand-frère ; ils se voient plutôt rappeurs, animateurs de loisirs, influenceurs sur réseaux sociaux, sportifs, livreurs de repas, chauffeurs Uber ou commerciaux dans d’obscurs bizness.
(1) Figurait dans cette liste Christine Taubira, toujours partante pour " emmerder " les socialistes. Elle réitérera son exploit en 2002, contre Lionel Jospin.
(2) Rocard rêvait d’un succès, qui l’aurait lancé pour la présidentielle de l’année suivante. Il obtient un médiocre 15 % et Tapie, 12 %. Idem pour le maire de Toulouse Dominique Baudis qui, soutenu officiellement par toute la droite, n’obtenait qu’un médiocre 26 %, concurrencé par la candidature " eurosceptique " de Philippe de Villiers à 12 %.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire