par Georges Charles
Mercredi 3 août
Le despotisme oriental ; 2e partie, une brève histoire de la Russie
Du milieu du XIIIe à la fin du XVe siècle, la principauté de Moscou a vécu sous le joug des Tataro-Mongols ; elle en a gardé le despotisme lourd, la soumission du peuple aux nobles, les boyards. En absorbant progressivement d’autres territoires, la principauté de Moscou devient un empire sous Ivan IV dit " le Terrible ", qui prend en 1547 le titre de « tsar de toutes les Russies ». Pierre, dit " le Grand " (1672- 1725), contemporain de Louis XIV, avait voulu " civiliser " la Russie ; il aura recours à des administrateurs, des bureaucrates et des instructeurs étrangers pour tenter de " dresser " les Russes et leur inculquer les valeurs de la civilisation occidentale.
Peut-on comparer le despotisme oriental russe et la monarchie absolue française ? Dans le premier cas, il n’y a aucune institution telle qu’un parlement, aucune classe sociale telle qu’une bourgeoisie marchande ou une aristocratie terrienne, pour contester l’absolutisme ; les nobles sont les valets du tsar, propriétaire de " toutes les Russies ", qui leur octroie des fiefs quand ils le servent militairement.
La monarchie absolue française s’est, elle, caractérisée par l’intervention de l’État pour imposer son arbitrage à deux classes sociales en conflit, la bourgeoisie ascendante et la noblesse, toujours puissante.
Au milieu du XIXe siècle, l’intelligentsia russe se divisait en deux camps : les slavophiles et les occidentaux. Ils étaient tous d’accord pour constater l’originalité absolue, par rapport à l’Europe, du développement de la Russie, mais les slavophiles estimaient que cette situation était fondamentalement saine et qu’il n’y avait point de salut pour les Russes en dehors de leurs traditions nationales ; les occidentaux estimaient au contraire que la Russie ne pouvait avoir d’autre perspective que de se rapprocher rapidement des conditions établies dans les pays de l’ouest européen.
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