par Georges Charles
Mardi 3 septembre
Le Racou d’abord (« un lieu intemporel », comme dit la publicité), entre Argelès-sur-Mer et Collioure, Toulon ensuite sont mes deux dernières rencontres de l’été avec la Méditerranée. Belle et vieille complice ; depuis cet automne 1963 sur la plage d’Annaba (Bône, avant l’indépendance de l’Algérie) où je la découvrais avec envie et crainte, en mode fascination.
À plusieurs reprises depuis ce jour, j’ai nagé si loin du rivage, enivré par la mécanique des mouvements du corps et incapable de couper le moteur, que naissait le désir fou de ne pas rebrousser chemin, d’oublier la plage et d’entrer enfin dans l’infini liquide. Admettre la suprématie des flots, cesser de résister, se dissoudre. Il paraît qu’une tentation semblable habite certains parachutistes qui, après des milliers de sauts, voudraient que leur chute libre dure toujours ; il leur serait de plus en plus difficile de tirer sur la poignée d’ouverture du parachute. Comme sous l’effet d’une drogue puissante, on flirte avec l’overdose par cette envie de nager jusqu’à l’anéantissement ou de ne pas ouvrir le parachute.
L’appel du large ou du vide n’étant qu’attirance fugace, je reprenais souffle et faisais demi-tour, soulagé. On ne disparaît pas quand on a des enfants.
À plusieurs reprises depuis ce jour, j’ai nagé si loin du rivage, enivré par la mécanique des mouvements du corps et incapable de couper le moteur, que naissait le désir fou de ne pas rebrousser chemin, d’oublier la plage et d’entrer enfin dans l’infini liquide. Admettre la suprématie des flots, cesser de résister, se dissoudre. Il paraît qu’une tentation semblable habite certains parachutistes qui, après des milliers de sauts, voudraient que leur chute libre dure toujours ; il leur serait de plus en plus difficile de tirer sur la poignée d’ouverture du parachute. Comme sous l’effet d’une drogue puissante, on flirte avec l’overdose par cette envie de nager jusqu’à l’anéantissement ou de ne pas ouvrir le parachute.
L’appel du large ou du vide n’étant qu’attirance fugace, je reprenais souffle et faisais demi-tour, soulagé. On ne disparaît pas quand on a des enfants.
Le temps de la rentrée est venu. Je ne suis plus qu’un sujet de rédaction : « racontez votre meilleur souvenir de vacances », pour élèves encore engourdis de farniente.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire