5.3.13

Chroniques de Février 2013

par Georges Charles

Lundi 4 février

Transes, de Christopher Sorrentino, élu meilleur roman de l’année 2012 par le Los Angeles Time. 4e de couverture : « 1974. En plein
scandale du Watergate, Alice Galton, riche héritière d’un magnat de la presse, est enlevée en Californie par un groupuscule gauchiste. Cette jeune fille de bonne famille (…) épouse contre toute attente la cause des révolutionnaires et participe à un braquage à San Francisco. (…) Ce roman s’inspire d’un fait-divers réel, l’enlèvement par le Weather Underground de la riche héritière Patty Heast et la conversion de celle-ci à la cause de la gauche radicale (…) »

Mardi 5 février

Les députés britanniques ont adopté le projet de loi autorisant le mariage homosexuel, par 400 voix (celles de l’opposition travailliste, des libéraux-démocrates alliés des conservateurs au pouvoir et d’une minorité de ces derniers) contre 175. Cette mesure, soutenue par le Premier ministre Cameron, divise le parti conservateur, une majorité de ses élus ayant voté contre. Ce n’est pas sans rappeler le vote de la loi soutenue par Simone Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse en 1975 : 285 pour (toutes les voix de la gauche, 106 voix de droite et du centre sur un total de 311) et 189 contre. En Europe, les droites sont souvent à la peine face aux évolutions sociétales.


En février 1953, il y a 60 ans, paraissait Kænigsmark de Pierre Benoit. C’est le n°1 du Livre de Poche (il s’est vendu à 870 000 exemplaires à ce jour) ; il vaut alors deux francs, soit à peine plus que le prix d’un quotidien, un peu moins que celui d’un magazine. A l’origine de cette " révolution ", Henri Filipacchi, le père de Daniel, qui avait inventé ce slogan : « On ne peut pas vivre sans un livre dans la poche ». A l’heure des tablettes et liseuses numériques, « peut-on vivre sans une bibliothèque dans la poche ? »

Tous les livres dans un livre ! La bibliothèque de Babel, la Bibliothèque infinie ! Tous les savoirs du monde à la disposition de l’humanité ! Mais la tablette n’est pas que cela : grande et épaisse comme un bouquin, elle permet non seulement de lire des livres, mais de surfer sur Internet, de consulter son courrier, de regarder une vidéo, de stocker des informations, des images, des musiques, de taper sur un clavier virtuel…mais pour le cappuccino ou les œufs sur le plat, il faudra encore attendre.

Parmi les arguments commerciaux avancés, celui-ci : « regarder sans s’arrêter des films sur un vol New York-Tokyo », comme si tout le monde, tous les jours, prenait le vol New York-Tokyo comme on prend le RER. « Cet objet, c’est le vieux rêve des encyclopédistes qui s’accomplit, une possibilité d’accéder à l’information et à la culture universelle, où que l’on se trouve », dixit un éditeur. Question simple : quand on est en train de lire un bouquin, a-t-on besoin de penser à autre chose ?

En France, une personne sur trois ne lit aucun livre ; une personne sur trois lit plus de 5 livres par an, 3% plus de 50 livres.

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