4.1.15

Chroniques de Décembre 2014

par Georges Charles

Mardi 2 décembre

Le changement, c’est maintenant ? En tout cas, ce n’est pas toujours facile. Veut-on vraiment changer, surtout quand on est vieux ? « Tiens, t’as changé ! », nous dira quelqu’un qui ne nous a pas vu depuis des années ; ce n’est pas rassurant. La voix des gens, tout comme l’expression de leur regard, par contre ne change jamais.

Jeudi 4 décembre

1914, l’année où tout a basculé ; 17e partie, le bilan en décembre.

À la fin de 1914, les deux camps améliorent les premières tranchées du début de la bataille. Elles sont creusées sur toute la longueur de la ligne de défense qui s’étend sur près de 800 km, de la mer du Nord à la frontière suisse. Pourquoi s’enterrer ?

On le sait depuis la guerre des Boers en Afrique du Sud en 1902, ou celle opposant Russes et Japonais en 1905, les canons lourds et les mitrailleuses ont changé les champs de bataille en champs de massacre. Les militaires en viennent à accepter que, face à la létalité du feu au XXe siècle, le soldat ne peut plus mener la guerre dressé sur le champ de bataille comme il le faisait depuis l’Antiquité ; il doit désormais combattre, enterré et dissimulé. Avec les tranchées, on est passé du corps dressé au corps couché, caché, protégé.

L’ampleur des pertes, sans précédent dans l’Histoire, traduit cette " industrialisation " de la guerre. Rien que sur le front occidental, les Français, les Belges et les Britanniques ont perdu plus d’un million d’hommes, dont une grande majorité de Français. Les Allemands comptent environ 675 000 soldats tués, blessés ou disparus au combat.

Sur le front Est, les pertes humaines des deux camps sont encore plus lourdes. Quelque 275 000 Allemands y ont été tués, blessés ou faits prisonniers. Le chiffre atteint un million pour les Austro-Hongrois et 1,8 million pour les Russes. Dans les Balkans, les Austro-Hongrois comptent 225 000 soldats tués, blessés ou faits prisonniers, tandis que les pertes humaines s’élèvent à 170 000 hommes pour la Serbie.

Un tiers des morts de la Grande guerre, dans les cinq premiers mois, d’août à décembre 1914.


D’une guerre courte et joyeuse, synonyme de balade touristique (« Nach Paris ! » pour les uns, « À Berlin ! » pour les autres), on est passé en France à une guerre défensive et patriotique ; en effet, en occupant une partie du territoire national (10 départements du Nord et de l’Est), les Allemands sont devenus les agresseurs.

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