par Georges Charles
Samedi 1er Juin
On nous cache tout, on nous dit rien ; 18e partie, le syndrome de Gilles de Rais, perversions sexuelles et lutte des classes
Ce n’était pas seulement en qualité de Toulousain que le fiasco médiatico-judiciaire de l’affaire Baudis m’avait indigné ; amateur à la fois d’histoire et de faits divers, intéressé par la psychologie sociale, il m’était apparu que, parfois, une partie de l’opinion cédait au " syndrome de Gilles de Rais ". De quoi s’agit-il ? De l’idée selon laquelle les crimes sexuels les plus sordides seraient le fait des puissants, des riches, des notables, tandis que les victimes seraient les enfants des faibles, des pauvres, des anonymes. Présenter ainsi les choses, n’est-ce-pas flatter cette opinion publique dans son goût pour le manichéisme social ? Pourquoi Gilles de Rais ? Parce qu’il est le premier, connu, d’une longue série.
Gilles de Rais, 1405-1440. Pendant la Guerre de Cent Ans, il a combattu les Anglais aux côtés de Jeanne d’Arc ; promu maréchal deFrance en 1429. En 1440, une enquête est ouverte à propos de rumeurs qui courent sur des disparitions d’enfants aux alentours des demeures du baron. Arrêté sous les accusations de « meurtres d’enfants, de sodomie,d’invocations de démons, d’offense à la Majesté divine et d’hérésie », il est jugé, condamné à être pendu, puis brûlé, le 28 octobre 1440.