par Georges Charles
Mardi 1er novembre
Écolo sì, ma non troppo ; 21e partie, les rapports du GIEC
Depuis plusieurs années, nous sommes régulièrement informés de la publication des rapports du GIEC.
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été créé en 1988 par deux i nstitutions des Nations unies, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme desNations unies pour l’environnement (PNUE). Sa mission est d’évaluer l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses conséquences ; il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts.
Le rapport du GIEC d’août 2019 portait sur « les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ». Si le document rappelait que « l’augmentation des surfaces consacrées à l’agriculture et la hausse de la productivité ont permis de soutenir la consommation alimentaire d’une population en hausse », il soulignait également que ces changements avaient contribué à la hausse des émissions de gaz à effet de serre, à la perte d’écosystèmes naturels et au déclin de la biodiversité.
L’agriculture, l’exploitation forestière et autres activités liées à l’utilisation de la terre représentaient en moyenne 23 % des émissions nettes de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine ; en y ajoutant les industries de transformation des aliments, cette part montait à 37 %. Les auteurs du rapport s’étaient également penchés sur le système alimentaire mondial. Depuis 1961, la consommation par personne d’huiles végétales et de viande avait plus que doublé, quand la consommation de calories alimentaires augmentait d’un tiers. Les experts précisaient qu’environ 800 millions de personnes souffraient de la faim, deux milliards d’adultes étaient obèses ou en surpoids et 20 % de la nourriture était gaspillée…
En août 2021, le GIEC présentait les connaissances les plus avancées et récentes sur le réchauffement climatique, qui serait sur le point d’atteindre + 1,5 °C dès 2030, soit 10 ans plus tôt que la précédente estimation. Le rapport d’avril 2022 propose toute une série de recommandations pour limiter notre impact sur l’environnement, réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique : remplacement des énergies fossiles, captage de CO 2 , réduction de la demande énergétique, recyclage des déchets, transports écologiques…
À chaque rapport, les experts du GIEC ne nous donneraient plus que quelques années pour modifier nos modes de production et nos modes de vie, avant la catastrophe ! Les habitants de la planète Terre sont comme ces soldats des opéras classiques qui piétinent sur place en chantant : « Marchons ! Marchons ! » Pour paraphraser une formule célèbre du président Chirac, l’immense majorité des habitants de la planète accueillent ainsi les rapports du GIEC : « cela leur en touche une, sans faire bouger l’autre. »