par Georges Charles
Samedi 2 avril
Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, printemps 2002 ; 1ère partie, l’histoire du pèlerinage
Dans la série " Contes et légendes " chrétiennes, voici celle de Jacques de Zébédée, ou Jacques le Majeur, ou Saint Jacques. Juif de Galilée, pêcheur du lac de Tibériade, l’un des douze apôtres de Jésus- Christ et frère de Jean. Toujours selon la légende, au VIIe siècle, les restes de son corps (que l’on se permette d’imaginer dans quel état étaient ces restes, 700 ans après…) auraient été amenés en Galice par des disciples, puis enterrés. Vers 820, une miraculeuse " pluie d’étoiles " aurait signalé l’emplacement du tombeau. Champ d’étoiles, campus stellae, Compostelle.
Selon l’état actuel de la recherche historique, il n’y a, en dehors du Nouveau Testament, aucune preuve de l’historicité de ce fameux Jacques. Par contre, la " découverte " des reliques survient à un moment particulier de l’histoire de l’Espagne, le début de la Reconquista des terres musulmanes de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. D’où la légende de Saint Jacques Matamoros (" tueur de Maures ")
Le pèlerinage de Compostelle devient, à partir du XIe siècle, un emps fort pour la chrétienté médiévale : c’est plus près que Jérusalem et surtout, le voyage est moins périlleux. Chaque année, au printemps, des centaines de milliers de pèlerins se mettent en route. Pour comprendre le phénomène que représentent ces transhumances annuelles et régulières, on peut les comparer aux départs en vacances d’été vers les plages de l’Atlantique et de la Méditerranée.
En France, quatre itinéraires, quatre caminos. Depuis Paris, la via Turonensis ; depuis Vézelay, la via Lemovicensis ; depuis Le Puy-en- Velay, la via Podiensis (c’est le seul itinéraire que je connaisse, pour en avoir parcouru une étape, dans l’Aubrac) ; depuis Arles, la via Tolosana. Les trois premiers itinéraires se rejoignent à Ostabat-Asme, en amont de Saint-Jean-Pied-de-Port, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Ce pèlerinage, très populaire du XIe au XIIIe siècle, perd peu à peu de son attrait. Il reprend à la fin du XXe siècle en se conjuguant avec l’essor de la pratique de la randonnée. Les chemins de Compostelle ont été déclarés en 1987 " Premier itinéraire culturel " par le Conseil de l’Europe. Depuis le début du siècle, les chemins attirent plus de 200 000 pèlerins et/ou marcheurs chaque année.
En ce qui nous concerne, nous avons choisi de faire cepèlerinage… en voiture depuis Toulouse, avec possibilité d’escapades le long de l’itinéraire officiel du camino francés, en Espagne.
Via Podiensis, dans l’Aubrac
Camino francés, entre Burgos et Léon