Jean-Marie W.
"J'ai également pratiqué l'ex-Yougoslavie lors de mes périples professionnels et j'en ai une vision légèrement différente du "tour" de GC.
Responsable de la Slovénie de 2000 à 2003, nous
vivions à Piran, délicieux port de pêche patrie de G Tartini, à côté de
Koper (Capodistria pour les vénitiens).
Pays privilégié puisque la "guerre d'indépendance" y a duré moins de 8 jours.
Mais
j'étais surtout à l'époque également en contact avec notre importateur
en Bosnie-Herzégovine où je me rendais tous les 2 mois.
Sarajevo, ville sinistrée où subsistaient les bâtiments détruits durant le siège opéré par les serbes
Sarajevo,
ville de corruption où tout s'achetait et où le groupe Volkswagen avait
eu une usine avant la guerre (je me souviens qu'en 1993 un de mes
concessionnaires de Lyon avait reçu un pick-up Golf dont la carrosserie
avait reçu une balle !). Cette usine avait été partiellement restaurée
ce qui permettait à VW de se targuer d'une production "nationale" afin
de remporter la quasi-totalité des appels d'offres gouvernementaux. Le
"joke" qui circulait à l'époque à ce sujet était que même l'air des
pneus des voitures vendues était allemand !
Sarajevo
où tous les environs se peuplaient de mosquées toutes neuves financées
par l'Arabie Saoudite, l'immam wahabbiste étant fourni dans le package.
Mostar avec son pont détruit, puis en cours de reconstruction par des entreprises italiennes, avec des fonds de l'UE
Tuzla
avec son immense base militaire américaine où le responsable de
l'hôpital loca voulait, moyennant finance, nous acheter des véhicules
transformés en ambulances...
La route entre
Sarajevo et Banja Luka, capitale de la "Republika Serbska" où, une fois
sur deux, nous nous faisions arrêter et inspecter par des groupes armés.
Un climat très particulier y règnait et, dans le stock des véhicules
d'occasion des concessionnaires locaux, on trouvait une bonne partie des
véhicules volés en Italie ou en Allemagne...
On était bien loin des voyages touristiques, mais ça fait partie de l'histoire."
Marie-Odile M.
"Messieurs Georges et Jean-Marie j'ai fait connaissance avec la Yougoslavie avant vous encore !
C'était en 1972 et nous avions décidé d'aller jusqu'en Grèce depuis Strasbourg et avec la 2CV.
Je ne m'étendrai pas sur la circulation rencontrée dès l'Allemagne. Nous avons découvert au fur et à mesure que c'étaient tous les immigrés grecs et turcs qui partaient en vacances dans leurs pays respectifs. Nous avons passé la nuit carrément en bordure de la route quelque part en Autriche alors qu'il y avait tellement de monde et que certains véhicules fumaient quand ils ne calaient pas dans les cols alpins ...
Nous avons passé la frontière quelque part dans les Alpes entre Klagenfurt et Ljubliana puis nous (et tous les possesseurs de 2CV et de 4L avec nous) avons pris l'unique route qui menait vers la Grèce c'est-à-dire via Zagreb, Belgrade, Nis, Skopje, Titov Veles et Bitola. . Ce dont je me souviens : l'odeur spéciale d'essence dans les stations, le vide qui régnait dans les supermarchés : peu de denrées dans les rayons et partout, toujours, les mêmes touristes d'un terrain de camping à l'autre ! Il était interdit de faire du camping sauvage.
Je me souviens aussi des différences entre les mentalités des habitants : rien de particulier au Nord mais une grande exubérance en pays musulman. D'ailleurs quelquefois on ne savait plus s'ils riaient vraiment ..
On nous avait dit :"Il y a des militaires partout !" ... Que nenni ! C'est en Grèce que nous les avons trouvés ... et pour cause ! 1972 !
Je me souviens que nous avions eu beaucoup de mal à trouver la direction de la Grèce. Hasard ? Méconnaissance de la langue ?? Cela nous avait paru étrange.
Au retour il avait fallu éviter l'Albanie et nous avions découvert la Côte Dalmate. Quelle beauté ! alors que le centre du pays .... est plutôt plat et sans grand intérêt. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti. Donc nous voilà repartis direction Skopje de nouveau puis Pristina, Mitrovica, Titograd, Dubrovnik pour finir à Trieste du moins en ce qui concernait le périple Grèce-Yougoslavie."
Ginette C.
"Il me semble que la Yougoslavie, la Grèce évoquent des tas de souvenirs pour les jeunes que nous étions dans les années soixante et soixante dix !
Après
l'article de Georges Ch., celui de Jean-Marie, suivis du commentaire de
Marie-Odile, j'ai envie de vous en parler moi aussi.
Je
ne pense pas me tromper en disant que notre professeure d'histoire/géo,
Marie-Claude, nous avait raconté autrefois une malencontreuse rencontre
qu'elle avait faite avec un âne sur une route d'un de ces deux
pays...T'en rappelles-tu Marie-Claude ?
En fait, nous aurions bien pu t'y rencontrer Marie-Odile car nous avons fait à peu près le même voyage que toi, et en juillet-août 1972 aussi.
Notre petite expédition se composait de Dominique et Michel Toussaint, de ma soeur avec une de ses amies et de mon mari et moi-même, ce fut un très beau périple d'un mois en 2 cv.
Que de bons souvenirs pour moi, c'était une de nos belles découvertes du monde.
Nous
étions partis par l'Italie et avions pris le bateau de Brindisi à
Patras, via Corfou... J'étais enceinte de mon aîné, le bateau, les
mauvaises routes ne nous avaient même pas effrayés, heureusement tout
s'est bien passé.
Comme
toi, nous faisions du camping, sauvage en Italie et en Grèce où nous
dormions sur les plages à la belle étoile (sauf à Athènes, évidemment)
mais dans des campings officiels en Yougoslavie où le camping sauvage
était effectivement interdit.
Le
sol y était toujours caillouteux dur sous nos matelas qui se
dégonflaient, mais nos jeunes dos s'accommodaient de cet inconfort, le
plaisir de voyager effaçait tout ce qui nous rebuterait aujourd'hui.
A
cette époque-là, nous avons pas mal roulé sur des pistes...où nous
embarquions des kilos de poussière dans les voitures et dans nos sacs.
Un jour nous avions dû fermer le toit de la voiture à cause d'un orage,
et nous avions eu la surprise de nous retrouver dans un épais nuage de
poussière qui nous a fait suffoquer pendant un moment.
Mais
que d'émerveillements au cours de ce voyage, la Grèce avec ses
monuments, les paysages, la mer et ses eaux transparentes, puis la
Yougoslavie, Kotor dont nous n'avions jamais entendu parler et qui nous
est apparu au détour de la route, puis Dubrovnik et arrêt au retour à
Venise.
Pour
la gastronomie, pas de problème en Grèce mais je me rappelle qu'en
Yougoslavie, les denrées alimentaires étaient plus que quelconques.
Jean-Marie
y a eu une autre expérience. En résidant dans un pays étranger, on a
une vue plus juste de la réalité. L'époque n'était pourtant pas la
meilleure même s'il avait trouvé un petit havre de paix en Slovénie.
C'est
sûr que Jean-Marie fait partie de ceux qui peuvent en dire plus que
nous puisqu'il y a travaillé ce qui est la meilleure façon de découvrir
un pays.
Merci à lui d'avoir entamé le sujet, à qui le tour maintenant de nous raconter son voyage ?
Gabriel B.
"A moi !!
Dobrabam !
C'est l'été ... 67. Une dedeuch trimbale 4 copains, "pions" au lycée Jules Méline, à travers la Yougoslavie, la Bulgarie, Istanboul, la Grèce et l'Italie.
La YOUGOSLAVIE : Les Français y sont très très appréciés ; la France, c'est essentiellement de Gaulle et ... Lyon.
Camping : sauvage, bien qu'interdit ; l'amende prélevée chaque matin à Dubrovnik, où nous sommes restés quelques jours, nous coûtait moins cher que l'installation au camping ; je n'ai pas vraiment de souvenirs d'hygiène du corps ; c'est vrai qu'on " s'lavait" peu. Pas propres mais malins comme des singes, nous décidons de lever le camp de très bonne heure, le jour prévu pour le départ, de façon à éviter l'amende ; plus malin qu'un singe, le "commissaire du peuple" arrive au moment où l'on pliait bagage (6ème sens, le bougre ?).
Repas : lait, fruits et viande tellement cuite qu'elle en devenait quasi immangeable ; pourquoi donc, me direz-vous ? On l'achetait chez un boucher qui nous la débitait dehors sur un "toc" de bois ; l'aspect du billot et le nuage de mouches accompagnant le commerçant nous paraissaient légitimer un temps de cuisson peu habituel.
L'autochtone : Il est très accueillant (dialecte teuton à éviter, c'est tout). Anecdote : A la suite d'une soirée et d'une nuit festives avec des jeunes de Dubrovnik, il nous est proposé de nous retrouver le lendemain pour faire mieux connaissance avec la jeune slave du Sud. Sympa, ... mais bon ! En avance, les p'tits gars de Tito ? Nous, en France, on n'avait même pas encore connu 68 . Enfin bref, bien scotchante cette .... ville de Dubrovnik
Les routes : Pérégrinations bien chaotiques, à cette époque, sur des semblants de routes (pourtant principales) n'offrant qu'avec parcimonie quelques rubans d'asphalte que nous avions pris l'habitude de répérer de très loin et dont nous nous réjouissions ; les conditions du bonheur sont décidément bien relatives, non ?
Voilà pour quelques brèves , .. peu postérieures au bac philo finalement
Dobravece ! "